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Harmonisation Européenne des Normes ?

Ondes electromagnetiques : vers une harmonisation europeenne des normes ?

Novethic, 13/10/11

Clara Delpas

Le 10 octobre dernier, a Bruxelles, un atelier de travail au Parlement Europeen a invite la Commission Europeenne a réviser ses recommandations en matière d’exposition aux ondes electromagnetiques. Des recommandations qui datent de 1999.

La Commission Europeenne a une nouvelle fois été tres critiquée : « non-application du principe de precaution, recommandations obsoletes et segregation scientifique… »

Telles sont les trois critiques majeures qui ont emergé de l’atelier organise par les parlementaires Michele Rivasi, Kriton Arsenis et Frederique Ries, un atelier qui reunissait scientifiques, politiques, acteurs associatifs et citoyens autour de la question de la telephonie mobile.

Avec l’appui des scientifiques presents, l’atelier - »Early warnings The case of Mobile phone & Head Tumors » (Signauxd’alerte precoces : le cas du telephone mobile et des tumeurs cerebrales)- etait d’abord l’occasion de rappeler, que la nocivite des ondes de la telephonie mobile, mais aussi des telephones sans fil , et du wifi, ne fait aujourd’hui plus de doute.

 

 Un risque bien etabli

Ainsi, le Dr. David Gee, de l’Agence Europeenne pour l’Environnement, s’est étonné qu’a l’instar de ce qui s’est passé pour l’amiante, et alors qu’aucun scientifique ne conteste plus que l’ exposition aux ondes electromagnetiques a des effets délétères sur les tissus du corps humain , la societe semble toujours incapable de prendre les mesures adéquates pour proteger le public.

 Il a notamment rappelé que le délai d’apparition d’un cancer a la suite d’ une exposition à des radiations ionisantes, telles que les bombes nucleaires japonaises, s’étendait de 15 a 50 ans. Et qu’ainsi, meme si les conclusions de l’étude Interphone pouvaient sembler rassurantes, ponderées qu’elles sont par une grande prudence scientifique, personne ne pouvait affirmer aujourd’hui qu’il n’y avait aucun risque.

 Le Dr. Lennart Hardell, Professeur au Departement d’oncologie de l’hopital Orebro en Suède, a presente les resultats de ses études, qui portent sur plus de 4000 individus : le risque de tumeurs cerebrales malignes et de neuromes acoustiques lies a l’usage des mobiles ou telephones sans fil DECT, augmente avec le temps de latence et le nombre d’heures de téléphonie cumulées.

 L’elu socialiste grec, Kriton Arsenis, a presenté pour sa part deux études scientifiques independantes sur les effets cancérigenes avérés de l’utilisation de téléphones mobiles chez des enfants et des femmes enceintes.

Quant a l’eurodéputée verte francaise Michèle Rivasi, également fondatrice du CRIIREM, elle a precisé qu’outre le cancer ou la leucemie infantile, l’exposition aux ondes électromagnetiques etait aussi desormais evoquée dans bien d’autres pathologies comme la maladie d’Alzheimer, les troubles du sommeil et certains problemes psychologiques.

« Inexcusable silence »

« Nous sommes au-dela de la phase d’alerte concernant l’utilisation abusive de la telephonie mobile », a-elle affirme. » Il serait donc grand temps selon elle que la commission informe le public et révise enfin les limites d’exposition qu’elle a fixées… en 1999 ! « A cette époque, de nombreux appareils sans fil (GSM, telephone DECT ou wifi n’existaient pas encore », a rencheri l’eurodeputée liberale belge Frederique Ries, elle-même auteur d’un rapport adopté a la quasi unanimite par le Parlement Europeen en 2009 et visant a une reconnaissance officielle du risque sanitaire géneré par une exposition chronique aux champs électromagnétiques.

D’autant que l’OMS reconnait aujourd’hui que les ondes electromagnetiques de la telephonie peuvent etre cancerigenes. Au mois de juin dernier, en effet, le CIRC (le Centre International de Recherche sur le Cancer), a ainsi revise sa classification : a la suite d’une reunion d’experts, le risque de cancer lie a l’exposition a des ondes electromagnetiques de la telephonie mobile est passe dans la categorie 2A, qui signifie « peut être cancerigene » (voir article lie).

Pourtant, depuis, aucune nouvelle recommandation n’a été formulée au niveau des institutions europeennes.

Pourquoi ce risque avéré tarde-t-il tant a être pris en compte ? D’un point de vue scientifique, il faudrait certes des études complémentaires pour lever toutes les ambiguites. Et personne n’ignore que cela prend du temps…et que les fonds manquent pour financer de telles études independantes (au rang des mesures simples à mettre en œuvre, a été évoquée d’ailleurs l’instauration d’une taxe reversée par les fabricants sur les téléphones vendus à un fond specifique).

Le deputé belge Paul Lannoye a denoncé ce retard qui selon lui « ne rend guére service qu’a l’industrie de la telephonie mobile ».

Tandis que le Dr. David Gee a rappele une étude de la revue Environmental Health Perspectives montrant que les etudes financees par la telephonie mobile tendent majoritairement, comme par hasard, a etablir qu’il n’y avait pas d’effet… Les fameuses limites de 1999 ? Elles ont ete fixées par le comité scientifique des risques sanitaires emergents et nouveaux (SCENIHR), une instance de la commission europeenne, dont le representant a l’atelier, Matts-Olof Mattson, a rappele le fonctionnement.

Ces normes devraient être revues prochainement, à la faveur d’un colloque international organise les 16 et 17 novembre prochains…mais auquel, bizarrement, aucun des scientifiques independants à l’origine d’études établissant les dangers des champs electromagnetiques n’a été invité !

Ce que dénoncent les trois eurodeputés qui ont emis le souhait, avec la DGSanCo, que le comite revoie les modalités de recrutement des participants à ce colloque…. Affaire a suivre le mois prochain, donc.

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