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Un médecin allemand réagit…

Barbara Dohmen

Médecin en médecine générale et environnementale

Au Président de l’Agence Fédérale des Réseaux

Monsieur,

Dans ma fonction de médecin d’environnement installée depuis 1993, je vois un nouveau groupe de patients de plus en plus nombreux se presser dans ma consultation.

Ce sont des personnes souffrant de ce qu’on appelle le syndrome des micro-ondes, devenues sensibles aux appareils émettant des rayons de hautes fréquences, c’est-à-dire qu’elles réagissent immédiatement ou avec des délais à des champs de HF par des troubles fonctionnels au niveau des organes les plus divers : l’un souffre de fatigue, l’autre de troubles de sommeil, d’autres de maux de tête ou de douleurs dans d’autres parties du corps ou de vertiges, d’étourdissements ou de nausées, de troubles de la concentration, d’apprentissage ou de mémoire, d’acouphènes ou de bruits dans l’oreille, tensions artérielle, troubles de la vue, de douleurs dans les oreilles, de troubles de rythme cardiaque, d’irritation ou de dépression, de nervosité, de stress, d’angoisses jusqu’à des états de panique, pour ne citer que les plus fréquents.

La liste des troubles induits par les hautes fréquences est d’une longueur terrifiante et les atteintes des malades de plus en plus prononcées, allant même maintenant chez les plus atteints à mettre leur vie en danger.

Les électrosensibles se différencient des autres malades d’environnement qui viennent me consulter par le fait que des patients jusqu’ici en bonne santé et généralement jeunes (beaucoup se situent entre 20 et 40 ans) montrèrent subitement ou progressivement des pathologies comme précitées sous l’influence des rayonnements électromagnétiques, qui en s’aggravant les obligèrent à abandonner leur métier dans lequel ils s’étaient pourtant épanouis avec intérêt et bonheur, précédemment.

Beaucoup vivent entretemps de l’aide publique et ont en général beaucoup de mal de convaincre les autorités et le service médical qu’ils ne sont pas fainéants, mais réellement malades. Avec le courage du désespoir ils cherchent à s’arranger dans une vie qu’ils n’avaient pas connue jusqu’ici et qui les oblige à survivre comme ils peuvent, avec une qualité de vie quasiment nulle, et de trouver la place la moins exposée possible, à la campagne dans des endroits à faible rayonnement de téléphonie mobile afin de pouvoir réduire leurs troubles à un minimum supportable.

Presque partout dans la société les électrosensibles rencontrent incrédulité, incompréhension et refus, surtout :

lorsqu’ils sont obligés, dans leur souffrance, de demander à d’autres personnes de bien vouloir désactiver leur portable ou de téléphoner loin d’eux

ou lorsqu’ils essaient de convaincre l’habitant du logement voisin de trouver ensemble une solution non rayonnante pour son téléphone sans fil ou pour son wifi

ou lorsqu’ils sont obligés de refuser de se faire envoyer à l’hôpital parce qu’il y a une antenne sur le toit de l’hôpital.

Souvent, les malades qui s’adressent à moi, sont tombés bien bas :

Ainsi donc ils ont dû accepter en tant qu’électrosensibles des modifications importantes dans leur vie quotidienne , afin d’atténuer leurs troubles :

la chambre à coucher doit être équipée de protections isolantes avec leurs derniers sous,

souvent ils doivent déplacer leur lit dans la cave,

parfois le sommeil n’est possible que dans la cabane du jardin,

parfois même sur toute l’année ils vivent dans la voiture ou dans une caravane dans un endroit peu exposé dans la forêt

beaucoup de mes malades ont dû déménager x fois, parce que la charge des rayons électromagnétiques les a constamment rattrapés.

Ceux qui n’arrivent pas à réduire la charge de l’électrosmog dans leur habitat, s’abritent la plupart du temps – même le jour ! – sous leur baldaquin de protection (notez : sur 2 m² environ !) ou bien ils fuient dans la nature là où elle est encore à peu près intacte, loin de toute civilisation, pour pouvoir se sentir bien dans leur peau, comme cela fut évident même pour eux, autrefois …

Chaque sortie pour faire des courses doit être soigneusement préparée, afin de réduire au maximum le contact inévitable avec les rayonnements de la téléphonie mobile provenant soit des gens, soit par la proximité d’antennes-relais sur le trajet.

Ils sont non seulement chômeurs et appauvris, le pire c’est que souvent la famille et les amis ne les prennent pas au sérieux , – à cela s’ajoute que les symptômes s’aggravant progressivement avec la charge croissante des ondes à hautes fréquences, ils perdent tout courage et tout espoir de jamais pouvoir retrouver une vie qualitativement acceptable.

Beaucoup parmi eux sont vraiment très désespérés, certains reconnaissent avoir déjà pensé au suicide. L’an dernier une patiente désespérée, un peu plus âgée, s’est aspergée d’essence et s’est immolée.

En tant que médecin traitant et accompagnant il est très difficile de supporter toute cette souffrance. Car obtenir la réduction, voire au moins la réduction de ce qui est à l’origine de tous ces maux, c’est-à-dire la rayonnement de la téléphonie mobile, ne peut pas être obtenue dans la plupart des cas, la technique de la communication sans fil avec toutes ses installations couvre déjà trop tout le territoire et continue à se déployer de manière de plus en plus intense – grâce aussi à vos décisions.

Vous pouvez comprendre que face aux destins décrits plus haut je ne peux pas faire autrement que de m’adresser à vous, ceci surtout après avoir lu dans la « Frankfurter Allgemeine » l’interview que vous avez donnée récemment à l’agence de presse APD. En le lisant j’ai eu l’impression que de toute évidence les effets qui grâce à vos projets se manifestent « de l’autre côté » vous sont manifestement inconnus.

Vous projetez pour le 2ème trimestre de cette année de vendre aux enchères pour un montant estimé à 15 millions, simultanément avec d’autres pans de fréquences élevées non inutilisés jusqu’ici pour des raisons diverses ce que vous appelez « la dividende digitale », c’est-à-dire des fréquences entre 790 et 862 mégahertz, réservés jusqu’à ce jour à la télévision. Avec « des exigences rigides » vous souhaitez assurer un approvisionnement de 90 % au niveau 1, avant de procéder au déploiement au prochain niveau, en exigeant des entreprises de s’engager à approvisionner d’abord les communes ou villes de 5.000 habitants au plus, ensuite seulement les commune entre 5.000 et 20.000 habitants et finalement celles de plus de 50.000 habitants.

Si on y ajoute l’introduction du TETRA à larges bandes prévue pour les deux prochaines années, cela signifie une extension massive des hautes fréquences auprès d’une population déjà exposée du point de vue santé à une limite absolument maximum. Ceci signifie pour les électrosensibles réfugiés justement dans les petites communes dans des régions localement pas encore trop envahies la suppression de leurs dernières bases d’existence bénéficiant encore d’un relativement faible rayonnement.

Ce que je souhaite obtenir par cette lettre avec le descriptif de mon travail avec des électrosensibles c’est de vous décrire les conséquences visiblement insoupçonnées de votre projet et de vous faire comprendre une autre manière de voir. Car à en juger d’après l’interview sus-mentionnée votre attention s’est orientée uniquement sur les concurrents les plus efficaces et le bénéfice des enchères.

Tous ces électrosensibles représentant entretemps 6-10 % de la population, qui du point de vue nombre ont atteint maintenant le pourcentage de tous les malades du diabète en Allemagne, et dont le nombre va constamment en croissant, n’auront plus aucun refuge du fait de ces enchères prévues !

Je suppose que vous ne pouvez pas mesurer ce que cela signifiera :

Les plus gravement atteints ne vont pouvoir y survivre, à moins qu’ils se réfugient à l’étranger !

Mais là des projets similaires vont être programmés à plus ou moins longue échéance.

Cela signifie : Il y aura de plus en plus de personnes qui seront constamment condamnés à fuir, puisque leur souffrance n’est pas prise en compte ou ne doit pas exister .

De toute évidence nous avez pas encore pris conscience :

que jamais encore dans toute l’histoire de l’humanité l’homme et la nature n’ont été exposés à une telle force destructrice croissante, à côté de laquelle l’énergie nucléaire ne représente qu’ « un petit souffle d’air tiède », comme l’a exprimé l’ancien ministre des postes,

que la technologie de la téléphonie mobile et son constant déploiement est devenue le plus grand danger produit par l’homme lui-même envahissant toute vie sur cette planète.

Je vous prie donc avec insistance de considérer lors de votre décision à prendre de bien vouloir tenir compte de cette autre manière de voir – orientée sur la vie et la santé des personnes et de la nature les environnant, eux qui vous sont confiées de par la responsabilité de votre fonction – : comme le bien absolu le plus précieux à préserver à tout prix.

Si nous tous nous ne nous attelons pas à arrêter cette évolution funeste, la souffrance de l’homme et de la nature va prendre à l’avenir des dimensions immenses et se porter également de façon dramatique sur les générations suivantes et sur l’ensemble du monde dans lequel nous vivons.

Dans l’espoir d’un dialogue fertile, …………

Barbara Dohmen

(Traduction Marion D.)

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