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De nouvelles maladies environnementales ?

 

Hypersensibilité chimique

 

Electrohypersensibilité

 

Fibromyalgie

 

les nouvelles maladies de l’environnement ?

 

 

Sortir la question du lien entre la santé et l’environnement de la marginalité où elle est trop souvent cantonnée, tel était l’objectif du colloque organisé mercredi 21 avril au siège de la Mutualité Française par le Réseau Environnement Santé en partenariat avec la Mutuelle Familiale.

 Trois maladies étaient au programme : l’hypersensibilité chimique multiple (Mcs), l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques autrement appelée électrohypersensiblité, et la fibromyalgie.

« Une partie de la population est atteinte de maladies de l’hypersensiblité, certes c’est un problème complexe mais le déni dont ces patients font l’objet est très grave, déclare André Cicolella, porte-parole du RES. Faute de connaître leurs troubles, les médecins les prennent souvent pour des fous ».

Pourtant, selon Francis Chateauraynaud, directeur d’études à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales, ces malades des temps modernes sont sans doute avant tout des lanceurs d’alerte : « L’hypersensibilité est peut-être une sentinelle d’un monde sensible ».

En attendant d’être reconnus par les pouvoirs publics et le monde médical, ils sont obligés de se débrouiller seuls. Exemples.

MCS : « On nous dit d’aller voir le psy »

Douleurs musculaires, fourmillements dans la colonne vertébrale, maux de tête, insomnie, acouphènes, troubles gastriques, respiratoires, confusion mentale, problème de mémorisation, d’élocution, perte de la mobilité des bras et des jambes d’un côté, problèmes de peau, etc.

Ce sont les symptômes quotidiens des personnes atteintes du syndrome d’hypersensiblité chimique multiple (MCS) causé par une intolérance aux produits chimiques en tous genres : cosmétiques, parfums, produits d’entretien, lessives, huiles essentielles, encens, matériaux de construction, peintures, insecticides, solvants…

On estime que cette maladie touche de façon sévère 3,7 % de la population en Europe. Soit 14 millions de personnes qui pour se protéger sont obligés de vivre de façon isolée pour ne plus être en contact avec les produits nocifs.

« Nous avons créé l’association en 2003 pour rompre notre isolement, raconte Marion Tayol et Catherine Lemasson, fondatrices de SOS-MCS. Le MCS a été reconnu en 2000 par l’Organisation mondiale de la santé et en 2008 par le Parlement européen mais en France, rien. On alerte les institutions mais c’est l’ignorance. On nous dit d’aller voir le psy pour nous soigner mais nous souffrons d’une vraie maladie. Il y a des gens dans l’association qui n’en peuvent plus, ils ont perdu leur emploi et se retrouvent dans la précarité totale. Ils ne savent plus quoi faire. Certains ne peuvent même plus dormir chez eux tellement ils sont exposés aux produits chimiques. On attend une reconnaissance ».

Fibromyalgie : « les médecins ne sont pas formés »

Autre pathologie de l’hypersensibilité, la fibromyalgie concerne au moins 2 % de la population en France. Elle se caractérise par des douleurs diffuses, un ralentissement des mouvements, une fatigue chronique, intolérance au froid, à la chaleur, au stress, des trous de mémoire, une raideur matinale, le syndrome des jambes sans repos…

Un peu mieux lotie que le MCS, elle a été reconnue comme une entité clinique à part entière non psychique par l’Académie de Médecine en 2007 et classée maladie rhumatologique. Pour autant, les malades sont aussi dans la détresse.

« Des milliers de patients sont enfermés dans la douleur et la fatigue, ils ne peuvent plus aller travailler mais doivent faire face à un mur d’incompréhension face au réel impact de leur symptômes sur leur vie de tous les jours. Les médecins ne sont pas formés à cette maladie qui pourrait avoir une cause environnementale », alerte Claire Robert, présidente de l’association Fibromyalgie France.

Un questionnaire sur la perte d’autonomie et la qualité de vie des patients sera bientôt proposé sur le site de l’association.

Electrosensibles : « il faut écouter les malades »

« On baigne dans un brouillard électromagnétique. Les malades vont-ils devoir vivre avec un scaphandre ou une combinaison spatiale en permanence ? », s’interroge André Bonnin, animateur du réseau des électrohypersensibles, affiliés à l’association Robin des toits.

On a surtout entendu parler de cette nouvelle pathologie au moment de l’installation de la Wifi dans les bibliothèques parisiennes. Plusieurs salariés exposés sont tombés malades.

« L’électrosensiblité se déclenche souvent à l’approche d’un réseau de téléphonie sans fil, Wifi, Wimax… Très souvent, les personnes sont électrosensibles et chimicosensibles à la fois », constate André Bonnin. L’électrosensibilité se manifeste par des maux de tête extrêmes, une sensation de brûlure, de fortes douleurs dans l’organisme, des problèmes oculaires, une raideur de la nuque, des troubles du sommeil et du comportement, des difficultés de concentration, etc.

« On améliore notre état de santé avec des vitamines, des compléments alimentaires, un changement d’alimentation mais cela coûte très cher, souligne André Bonnin. La formation médicale est une priorité, on attend beaucoup des médecins ».

Le réseau demande aussi que les seuils d’exposition soient réduits, que la téléphonie filiaire soit développée, qu’il y ait moins d’antennes relais… « Personne ne veut se débarrasser de la technologie alors il faut l’adapter à l’homme, souligne André Bonnin. Les malades sont un signal d’alarme, il faut les écouter. En Floride, l’électrosensibilité est reconnue ».

En cause, sept agents chimiques

Electro et chimico-sensiblité, fibromyalgie : trois nouvelles maladies de l’environnement. Mais quel est leur point commun ?

Selon Martin Pall, professeur de biochimie et de sciences médicales fondamentales à Washington, si des inconnues demeurent, les patients ne sont pas des malades imaginaires.

« La clé du processus provient d’un cercle biochimique, le cycle NO/OMOO connu pour augmenter la production d’oxyde nitrique et de peroxynitrite, un agent oxydant très puissant. Cela a été prouvé sur les modèles animaux ».

Sept agents chimiques ont été identifiés comme déclencheurs de ce stress oxydatif particulièrement toxique chez certains patients, parmi lesquels les pesticides, les solvants organiques, le monoxyde de carbone, le mercure, etc.

Des recherches approfondies doivent encore être menées, mais d’ores et déjà, pour Martin Pall, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et la sclérose latérale amyotrophique pourraient avoir un lien avec les maladies de l’hypersensibilité et notamment les MCS.

 [22.04.10] Brigitte Bègue

Plus d’infos sur :

www.reseau-environnement-sante.fr

www.sosmcs.org

www.fibromyalgie-france.org

www.robindestoits.org

http://www.viva.presse.fr/Hypersensibilite-chimique_13764.html

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