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CLARINS mis en cause pour sa crème anti-pollution magnétique

Publié le 15-10-2007
http://www.novethic.fr/novethic/images/upload/112006_MF.jpg En janvier 2007, Clarins lance Expertise 3P, un spray anti-pollution électromagnétique, réduisant le vieillisement cutané lié à l’exposition aux rayonnements GSM. Des affirmations à haut risque, qui provoquent un tollé général. Mi-août, la Grande-Bretagne a interdit au laboratoire français d’utiliser de tels arguments. Faute de preuves. Une décision chargée d’à priori, dénonce Clarins dont la recherche sur les effets des micro-ondes sur la peau fait justement l’objet d’une parution scientifique.
« Pensez-vous que les ondes électromagnétiques puissent traverser les murs sans traverser votre peau ? (…) La recherche Clarins démontre le lien entre l’accélération du vieillissement de la peau et l’exposition aux ondes électromagnétiques générés par les divers équipements domestiques pour la transmission des communications. »

D’ici quelques mois peut-être, ces accroches commerciales d’un produit cosmétique seront interdites en France, condamnées pour publicité mensongère.Tout commence en janvier 2007, avec le lancement international du nouveau fleuron de Clarins : Expertise 3P. Un flacon pulvérisateur rempli d’un liquide inédit, sensé compenser les méfaits de la pollution électromagnétique artificielle. Car le groupe français l’affirme, tests in vitro à l’appui, le rayonnement de la téléphonie mobile détériore la barrière de la peau, provoquant un ralentissement du renouvellement cellulaire (-26%), une surproduction de radicaux libres (+ 19%) et l’apparition de protéines de stress. 6 heures d’exposition suffisent. La solution de Clarins permettrait de réduire ces dommages. Une première dans le monde lisse de la cosmétologie. L’annonce, renforcée par un plan média sur l’ensemble des magazines féminins et des officines de la marque, ne passe pas inaperçue.Brume suspecte

Alertée par l’Institut national de la Consommation (INC), la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) confirme, début mars, sa décision de lancer une enquête sur Expertise 3P, « afin de vérifier le bien-fondé des allégations figurant sur l’étiquette et dans la publicité de ce produit.» D’autres pays européens leur emboîtent le pas : l’Allemagne, l’Italie, le Danemark, la Norvège, la Grande-Bretagne, l’Irlande… L’émoi semble à son comble.

Sentence modérée en Italie
L’Instituto dell’autodisciplina pubblicitaria italien s’est exprimé. « Nous avons été convoqués le mois dernier à Milan, confie Lionel de Benetti à la Tribune de Genève. Là-bas, nous nous sommes trouvés face à une sorte de tribunal, constitué de trois scientifiques et d’un jury de six citoyens. Nous avons répondu aux questions, puis avons dû nous retirer un moment ». Après délibération, l’autorité italienne a simplement demandé à Clarins de supprimer la mention « première mondiale », ainsi quà l’impossibilité des ondes de « traverser la peau ». En Suisse, l’Office fédéral de la Santé publique attend l’avis de l’AFSSAPS, l’agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, pour formuler ses recommandations.

 

 

« Je m’attendais à une telle suspicion, » analyse Lionel de Benetti, le directeur Recherche et Développement des laboratoires Clarins. « La question des pollutions électromagnétiques est un sujet « sensible », avec des controverses sanitaires et un certain nombre de lobbies qui ne veulent pas que l’on parle de ce sujet. C’est pourquoi, avant de commercialiser ce produit, nous avons travaillé la question durant 7 ans afin d’être vraiment sûrs de pouvoir présenter un dossier crédible. »

 

Les agents de la DGCCRF ont certes été les premiers à dégainer, notamment avec une inspection menée sur site, chez Clarins, dès le 8 mars 2007, au cours de laquelle l’ensemble des documents justifiant l’effet de la « brume écran » a été emporté… Mais depuis, rien. Contacté par Novethic, se refusant à tout commentaire, la DGCCRF confirme que l’enquête suit son cours. Plus rapide, l’Advertising Standard Authority (ASA), l’organisme britannique de vérification de la publicité, a lui rendu ses conclusions cet été. Un bel avis négatif, formulé le 15 août 2007

Des arguments biaisés ?

Très critique, l’ASA somme Clarins de ne plus promouvoir son produit à l’aide des termes  « pollution électromagnétique » ou «dommages sur la peau » en l’absence de preuves scientifiques « robustes ». Un manque de solidité fondé avant tout sur le refus par l’ASA de valider les résultats des tests effectués in vitro.

« Sur l’abus de langage publicitaire, l’avis de l’ASA peut se comprendre, admet Lionel de Benetti. C’est exact, il y a une extrapolation de la protection à l’ensemble des ondes alors que nos manipulations n’ont eu lieu qu’avec une seule fréquence, du GSM 900 Mhz. Mais la négation par principe de l’in vitro, sans regarder la méthodologie, j’ai plus de mal à l’accepter. » D’autant que le travail de Clarins, mené en collaboration avec le CNRS de Limoges, vient d’être publiée dans une revue scientifique, après un processus de soumission,entamé en novembre 2006.

 

L’autorité britannique aurait-elle pris en compte d’autres critères que la science pour rendre son verdict ? C’est ce que suggère Clarins. En France par exemple, selon l’étude Yacast parue début octobre, les spots de pub diffusés par Orange, SFR et Bouygues Télécom – respectivement 4e, 9e et 25e du top 25 des annonceurs dans les médias radios, presse, télé et cinéma sur les 9 premiers mois de l’année – ont dépassé les 265 millions d’euros. Contre 7,8 millions pour Clarins, seulement 247e des 11 000 annonceurs répertoriés sur la période.

Maxence Layet
© 2007 Novethic – Tous droits réservés

 

 

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