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Archive pour septembre 2013

Insolite : l’archer archi-déconnecté

 

 

Grand espoir du tir à l’arc pour la Coupe du monde, Gaël Prévost fuit les ondes électromagnétiques comme la peste. A 19 ans, il ne possède ni téléphone mobile, ni ordinateur. Portrait d’un garçon hors du temps.

Sylvie Marchal | Publié le 19 sept. 2013, 12h15 | Mise à jour : 14h52

 

D’après sa mère, Gaël serait « électro-sensible ». A 19 ans, il fuit le Wi-Fi et n’a jamais utilisé de téléphone portable.
D’après sa mère, Gaël serait « électro-sensible ». A 19 ans, il fuit le Wi-Fi et n’a jamais utilisé de téléphone portable. Fabien Breuil

 

 

Si Gaël Prévost devient le deuxième champion olympique français de tir à l’arc à Rio en 2016, il ne recevra aucun message de félicitations. Ni texto, ni MMS, ni compliments sur sa boîte vocale. Rien. Il n’a pas de téléphone mobile. « Un portable, c’est la dernière chose que j’achèterais », jure l’archer.

A 19 ans, le grand Gaël – 1, 94 m – en est convaincu, les ondes électromagnétiques émises par les appareils électroniques sont nocives.

Alors que la plupart de ses camarades passent leur temps les yeux rivés sur un écran, lui s’occupe autrement. « Je viens de terminer de lire La Tulipe noire, c’était très bien », déclare le pensionnaire de l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), qui aime Alexandre Dumas et Edgar Allan Poe.

Dans sa chambre à Vincennes, nul ordinateur ou télévision.

« Il est d’une grande maturité par rapport à son âge, assure son entraîneur, Marc Dellenbach. C’est assez étonnant dans la société actuelle. »

Lorsque Gaël est arrivé à l’Insep en 2009, à seulement 15 ans, il s’est d’abord fait charrier. « Il paraissait un peu sauvage au début, témoigne son coéquipier Jean-Charles Valladont. Il ne connaissait pas certaines choses qui nous semblaient banales. »

Le téléphone portable est un objet dont il ne s’est jamais servi.

« C’était un peu plus compliqué au quotidien, parce que si un entraînement était décalé d’une demi-heure, on ne pouvait pas l’avertir par SMS », se souvient le champion olympique Sébastien Flute, qui a préparé les Jeux olympiques de Londres avec lui.

Fils d’un agriculteur et d’une mère au foyer, Gaël Prévost tient sa conviction de sa maman. D’origine serbe, Nada est elle aussi « électro-sensible » depuis qu’elle a été « irradiée » avec sa fille par un petit appareil de relevé de compteur d’eau à distance il y a six ans. Il avait été posé à leur insu tout près de leur maison, pourtant située dans un lieu reculé, près du petit village de Saint-Gervais-sous-Meymont (Puy-de-Dôme).

« Nous avions des maux de tête, des insomnies. J’ai même été emmenée à l’hôpital parce que je faisais de la tachycardie », raconte cette maman de trois enfants, ancienne… informaticienne.

 

Des ondes qui altèrent la performance

Depuis l’incident, Nada a coupé l’électricité dans sa maison. La famille Prévost s’éclaire uniquement à la bougie de cire d’abeille.  Elle s’est aussi beaucoup rapprochée du Criirem (Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants). Elle veille aujourd’hui à ce que son fils, scolarisé depuis le lycée seulement, évite les ondes pour rester en bonne santé.

« Partout où il est passé, j’ai submergé les directeurs de courriers pour les informer de ce danger », raconte Nada.

A l’Insep, elle a fait en sorte que le Wi-Fi ne soit pas installé dans le bâtiment des mineurs où réside Gaël et que les antennes-relais de téléphonie mobile soient éloignées du site.

Elle a aussi obtenu que les portables soient éteints quand les athlètes tirent.

Pour elle, les performances sportives de son aîné sont dépendantes inévitablement de « la pollution électromagnétique » des lieux.

Trop de portables, des antennes à proximité et le résultat de Gaël sera altéré.

« Je suis encore inquiète quand il est en déplacement, car il est tributaire de l’environnement. »

Pour cette finale de Coupe du monde à Paris, elle a déjà averti les organisateurs.

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Electrosensibilité :  » Cela peut foutre une vie en l’air « 

Deux-Sèvres – Niort – Santé

21/09/2013 05:46

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« <i>Parfois on ne se reconnaît pas, on devient agressif, irritable,</i> <i>on est complètement déconnecté </i>», explique Évelyne au nom des personnes souffrant d'hypersensibilité électromagnétique. « Parfois on ne se reconnaît pas, on devient agressif, irritable, on est complètement déconnecté », explique Évelyne au nom des personnes souffrant d’hypersensibilité électromagnétique.

Son électrosensibilité est reconnue comme un handicap. Évelyne, de Saint-Maixent-de-Beugné, raconte son histoire. Une pathologie “ dont il faut parler ”.

Un jour, il a fallu que je trouve un refuge d’urgence. C’est ainsi qu’Évelyne s’est retrouvée dans la maison secondaire de ses parents, à Saint-Maixent-de-Beugné. « Le seul endroit ou je pouvais vivre », loin d’un monde surchargé d’ondes, de lignes haute tension ou de radiofréquences provenant des technologies de communication sans fil. Évelyne souffre d’hypersensibilité électromagnétique.

«  Une douleur terrible et persistante m’a traversé le corps  »

Tout a commencé il y a plus d’une dizaine d’années. « Alors que je faisais des travaux de peinture dans ma maison, ma santé s’est dégradée. Une toux persistante puis des détresses respiratoires. » L’élément déclencheur d’une descente aux enfers. La fatigue, les maux de tête, les vomissements, des sensations de brûlures sous un soleil et une température d’environ 20°… Malgré de multiples examens médicaux, rien. « J’avais perdu toute notion de thermorégulation, mes cellules étaient incapables d’absorber quoi que ce soit. J’étais dans une situation de pollution interne excessive. » Évelyne a pensé à la folie, elle ne comprenait plus certaines phrases simples, ne trouvait plus ses mots. « Un jour, alors que ma fille venait d’avoir un téléphone portable, j’ai senti une douleur terrible et persistante me traverser le corps. Elle venait de l’allumer. J’ai alors compris que j’étais électrosensible. » Les mois s’écoulent et le sort continue à s’acharner. Elle ne dort plus, cherche en vain un endroit pour apaiser les douleurs qui la suivent. Et lorsqu’elle lance un appel de détresse un jour d’orage, on lui répond « rassurez-vous, vous faites une crise d’angoisse ». Un matin, Évelyne est à bout et décide de quitter le foyer familial en région nantaise pour rejoindre la maison secondaire de ses parents à Saint-Maixent-de-Beugné. « Je ne voyais pas d’autres solutions. Je venais pour quelques mois, pour reprendre des forces. Ça a pris des années… Petit à petit, j’ai commencé à aller à l’extérieur. » Depuis 8 ans, elle a aménagé la maison en blindant l’électricité et le toit. Chaque sortie dans des zones exposées aux champs électromagnétiques est un défi. Douleurs et fatigue s’en suivent. « Mon corps est désorganisé, je suis également hypersensible aux odeurs, surtout à la pollution. »
Évelyne aimerait « faire comprendre que ce n’est pas un leurre, que c’est quelque chose qui peut foutre une vie en l’air ». Elle témoigne en ce sens aujourd’hui.

LIRE AUSSI. Champs électromagnétiques : mieux vaut prévenir que guérir

en savoir plus

D’un point de vue médical, l’hypersensibilité électromagnétique est une pathologie en cours de description pour laquelle il n’existe à ce jour pas de diagnostic faisant consensus auprès du corps médical. Selon l’Institut de veille sanitaire, « aucun test ou examen clinique ne permet de poser un diagnostic, d’expliquer le mécanisme de développement des symptômes et de les relier à une exposition aux champs électromagnétiques. Ainsi, le seul critère de définition des cas est l’attribution par le patient, lui-même, des symptômes qu’il ressent à une exposition ».
Devant le manque de certitudes scientifiques et le vide médical, des personnes souffrant de cette pathologie se sont réunis en un collectif des électrosensibles de France en 2008. « Nous aimerions que ça avance au niveau de la recherche clinique. Aujourd’hui, beaucoup partent du principe que c’est un trouble d’ordre psychosomatique », explique Sophie Pelletier, co-responsable du collectif. « Tous les jours, nous avons des appels de gens qui nous demandent où ils peuvent dormir. Certains dorment dans des caves, des forêts… »
Le collectif tente de mobiliser des moyens pour la mise en place de mesures spécifiques. « Une prise en charge adaptée et précoce contribuerait à limiter l’errance médicale, à réduire les risques d’atteintes irréversibles à l’état de santé des personnes et à favoriser le maintien ou le retour à une vie sociale. »

Camille Fayet
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SCHPROUM – récit de mon mal

 

Conférence-débat – Jean-Yves Cendrey à Bordeaux le 13 novembre à 18h

Jean-Yves Cendrey, romancier français devenu électrosensible en 2012 et auteur du récit Schproum sera présent mercredi 13 novembre à Bordeaux pour une rencontre sur la nocivité des ondes et l’électrosensibilité.

Rendez-vous à 18h à la Librairie Mollat – 11/15, rue Vital Carles.

Ce livre existe également en version numérique

Schproum

roman avorté et récit de mon mal

Jean-yves CENDREY

Victime d’une série de troubles physiques inquiétants, Jean-Yves Cendrey découvre qu’il fait partie des “électro-sensibles”… Ce livre est le récit tétanisant d’une expérience authentique, celle d’une dépossession de soi, d’une mutilation de l’être. Tragique mais loin du récit de circonstance, ce texte d’intervention et de combat mobilise avec éclat sur un problème aux conséquences d’une rare gravité pour le corps collectif maltraité de la communauté humaine.
Schproum
 
 

 

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