Santé
Impact des CEM : Prévention Diagnostique et traitement
Igor Belyaev, Amy Dean, Horst Eger, Gerhard Hubmann, Reinhold Jandrisovits, Markus Kern, Michael Kundi, Hanns Moshammer, Piero Lercher, Kurt Muller, Gerd Oberfeld*, Peter Ohnsorge, Peter Pelzmann, Claus Scheingraber and Roby Thill.
EUROPAEM EMF Directives 2016 pour la prevention, le diagnostique et le traitement des problèmes de santé et des maladies liés aux champs electromagnétiques CEM
Traduction de la dernière partie : le traitement médical et l’hygiène de vie
(note du traducteur J’ai rajouté quelques commentaires en italiques et entre parenthèses)
Les notes de lecture sont celles du document en anglais
(Conseils aux EHS pour aller mieux):
1. Traitement médical du patient y compris de son environnement
page 22 du document en anglais
La principale méthode de traitement serait prioritairement centrée sur la prévention ou l’évitement de l’exposition aux CEM c’est-à-dire la réduction ou l’élimination de toutes les sources de CEM à la maison et au travail. Cette réduction devrait être étendue aussi à l’école,l’hopital, les transports publics, les lieux publics tels que les bibliothèques, etc. de façon d’en permettre aux personnes EHS un usage facile (mesure d’accessibilité) De nombreux exemples ont montré que de telles mesures peuvent prouver leur efficacité.
Considérant l’ensemble des autres facteurs environnementaux impactant la santé, ceux-ci doivent également être pris en compte.
Outre la réduction de l’exposition aux CEM, d’autres mesures peuvent et doivent être envisagées. L’une d’elles est d’obtenir une homéostasie (l’ensemble des caractéristiques internes de l’organisme) équilibrée afin d’augmenter la «résistance» aux CEM. Il y a de plus en plus de certitude que l’effet principal des CEM sur les humains est la diminution de leur capacité à réguler les processus d’oxydation et de nitrisation. Cette hypothèse explique également les observations d’évolution de la sensibilité aux CEM et le grand nombre des symptômes rapportés dans le cadre de l’exposition aux CEM.
Sur la base des connaissances actuellement disponibles, il semble utile de recommander, de même que pour les maladies multisystèmes qui gagnent du terrain, une approche de traitement qui vise à réduire au minimum les effets peroxynitrite indésirables. Les mesures qui améliorent le système immunitaire et réduisent le stress en combinaison avec la désintoxication favoriseront la récupération de l’électrosensibilité EHS.
Il convient de souligner que la psychothérapie a la même importance ici que pour les autres maladies.
Quant aux produits proposés sous la forme de plaques et similaires servant à « neutraliser »ou « harmoniser » l’électrosmog, ils devraient être évalués une grande réserve.
Le stress psychologique généré par un manque de compréhension ou de soutien par la famille, les amis et les médecins peut exacerber les symptômes de l’EHS comme on peut le souligner à propos de l’exposition. Pour une récupération rapide, les traitements doivent viser le corps, la pensée et l’esprit de l’individu.
En résumé, le traitement et les mesures suivants paraissent bénéfiques, en fonction des cas individuels :
1.1 Réduction de l’exposition aux CEM
Cela devrait inclure tous les types d’ expositions CEM environnant la personne, en particulier pendant le sommeil et au travail – voir Chapitre «Réduction des expositions CEM ». Pour plus d’informations, voir par exemple « Options de réduction des EMF / RF / Champ statique
Exposures dans Office Environment « (268) et » Elektrosmog im Alltag « (269).
1.2 Traitements de médecine environnementale
Jusqu’à présent, aucun traitement spécifique de EHS n’a été établi. Les paragraphes suivants sont des recommandations sur la base de l’expérience combinée de l’équipe. Ils peuvent être considérés soit comme une tentative de rétablir la pleine capacité de régulation des patients, soit comme des conseils généraux pour une vie en bonne santé (qui pourraient et devraient être adaptés à la culture et la situation individuelle du patient), soit en tant qu’une approche plus ciblée pour résoudre les problèmes spécifiques de patients EHS d’après l’expérience de l’équipe.
Des essais cliniques contrôlés seraient nécessaires pour évaluer le traitement et la faisabilité accessibilité des mesures optimales. Les données personnelles exactes indiquent que les déficits fonctionnels, qui peuvent être trouvés chez les patients EHS correspondent à ceux que nous pouvons trouver en CMI, comme MCS, CFS et FM. L’objectif de la thérapie est la régulation du dysfonctionnement physiologique détecté par étapes de diagnostic (voir chapitre 2 « d’examen et conclusions »). L’objectif thérapeutique principal comprend à la fois procédures générales et complémentaires et des traitements spécifiques. Ces derniers sont d’un abord difficile et nécessitent une connaissance particulière et une expérience dans le domaine des traitements de la médecine environnementale clinique.
Les objectifs thérapeutiques principaux comprennent:
1.2.1 Contrôle de l’ensemble de la charge toxique du corps
Outre la réduction de l’exposition aux CEM, la réduction de la charge toxique corporelle totale par divers polluants environnementaux (domicile, lieu de travail, école, passe-temps), additifs alimentaires et matériaux dentaires est recommandée.
1.2.2 Réduction de l’oxydation et / ou de stress nitrosatif
Reactive oxygen species (ROS) et reactive nitrogen species (RNS) sont les radicaux libres produits naturellement dans les cellules. Les anti-radicaux libres garantissent l’équilibre entre
la production de radicaux libres et le taux de leur suppression. De nombreux composés biologiquement importants avec fonction antioxydante (AO) ont été identifiés comme anti-radicaux libres endogènes et exogènes. Parmi les endogènes AO, nous distinguons les enzymatiques AO (catalase, le glutathion peroxydase, le glutathione réductase, le superoxyde dismutase) et les non enzymatiques AO [la bilirubine, la ferritine, la mélatonine, le glutathion, métallothionéine, N-acétyl-cystéine (NAC), NADH, NADPH, thiorédoxine, 1,4, -bezoquinine, ubiquinone, l’acide urique].
Ils interagissent avec les anti oxydants exogènes alimentaires et / ou synthétiques (caroténoïdes, les rétinoïdes, les flavonoïdes, les polyphénols, le glutathion, l’acide ascorbique, les tocophérols). La complexité des interactions et de l’utilisation de ces substances est le défi thérapeutique (232, 273).
1.2.3 Règlement du dysfonctionnement intestinal
Les anti-radicaux libres endogènes et exogènes agissent en synergie pour maintenir l’homéostasie redox. Donc les antioxydants alimentaires ou naturels jouent un rôle important
pour stabiliser cette interaction.
Le traitement de l’intestin dysfonctionnel, de l’intolérance alimentaire, et de l’allergie alimentaire est une condition préalable pour le maintien de l’homéostasie redox (274) et nécessite également des connaissances particulières et de l’expérience.
1.2.4 Optimisation de la nutrition
Une alimentation bioactive (bio et vivante c’est-à-dire crue ou avec une cuisson douce ) est la principale source de composants antioxydants tels que la vitamine C, la vitamine E, la NAC, les caroténoïdes,
CoQ10, acide alpha-lipoïque, le lycopène, le sélénium, et les flavonoïdes (275, 276). Par exemple, la régénération de la vitamine E par le glutathion ou la vitamine C est nécessaire
afin d’éviter la peroxydation des lipides. Les antioxydants alimentaires ne peuvent avoir des effets bénéfiques sur le système redox que si elles sont présentes à une concentration suffisante (273). L’acide alpha-lipoïque agit directement et indirectement en tant que piégeur de radicaux libres, y compris,l’oxygène singulet, le superoxyde, radicaux peroxyle, et
les radicaux de décomposition du peroxynitrite (232). Il a été montré que le nombre d’électrons libres en micronutriments détermine la façon dont ils sont efficaces. Dans les
aliments bio, le nombre d’électrons libres est supérieur à celui des aliments produits de manière conventionnelle (277). En particulier dans le cas d’intolérances alimentaires, une substitution ajustée des micronutriments sous forme de suppléments est nécessaire.
1.2.5 Maîtrise de l’inflammation silencieuse ou non silencieuse
Des niveaux d’oxyde nitrique élevés et la réaction avec le superoxyde conduisent toujours à des niveaux de peroxynitrate élevés, qui induisent des niveaux élevés de ROS comme aucune autre substance ne le fait (NO / ONOO- cycle). En conséquence, le facteur nucléaire kB (NF-kB) est activée, induisant des cytokines inflammatoires telles que le facteur α de nécrose tumorale (TNF-a), l’interleukine-1β (IL-1β), interleukine-6 (IL-6), interleukine8 (IL-8) et l’interféron gamma (IFN-γ), et en activant divers NO synthases (232).
Les tocophérols (278,279), les caroténoïdes à des niveaux de faible concentration (280), la vitamine C (281, 282), CNA (283), la curcumine (284), le resvératrol(285, 286), les flavonoïdes (287) ont montré une capacité à interrompre cette cascade inflammatoire en différents points.
1.2.6 La normalisation de la fonction mitochondriale (générateur d’énergie)
La fonction mitochondriale peut être perturbée de deux façons.
Premièrement: la grande quantité de radicaux libres peut bloquer la production
de l’adénosine triphosphate (ATP), conduisant à des douleurs musculaires et de la fatigue.
Deuxièmement: dans le cas d’inflammation silencieuse(à bas bruit, larvée), l’augmentation de la demande d’énergie est élevée de 25% (236), ce qui provoque une consommation importante de l’ATP. Dans ce cas, le NADH, le L-carnitine, et CoQ10 sont essentiels pour la synthèse de l’ATP.
En raison de l’absence d’ATP, la régulation du stress par les catécholamines en particulier la norépinéphrine (NE) est réduite parce que le catabolisme de NE par S-adénosylméthionine est
dépendant de l’ATP (288-290). En outre, la régulation du stress implique une forte consommation d’acide folique, de vitamine B6, et de méthylcobalamine. Les polymorphismes génétiques de COMT et MTHFR influencent le besoin individuel pour ces substances (244, 291).(Génétiquement, les besoins diffèrent d’un individu à l’autre)
1.2.7 Désintoxication
Chez l’homme, l’accumulation des toxines environnementales a un profil (mélange de composés) individuel de nombreux minéraux différents et des produits chimiques organiques, qui forment ensemble la charge corporelle globale (292).
Parmi les substances non-organiques, des métaux et leurs sels jouent un rôle dominant et pourraient avoir une importance particulière chez les patients atteints de EHS. Le mercure élémentaire (Hg °) et d’autres métaux lourds tels que le plomb (Pb) s’accumulent dans le cerveau (293), en particulier lors d’exposition chronique à de faibles doses. Ils peuvent avoir des effets toxiques et peuvent induire diverses réactions immunitaires (294, 295). Alors qu’aucune substance spécifique active d’une manière générale n’existe pour la détoxification des produits chimiques, il existe deux groupes de substances ayant des effets plus spécifiques qui peuvent être utilisés pour la détoxication des métaux.
1. Substances avec effets physiologiques non spécifiques: glutathion, NAC, l’acide alpha-lipoïque, la vitamine C et le sélénium.
2. Les agents chélateurs pour la désintoxication des métaux (296-298): les principaux agents chélateurs sont thiosulfate de sodium à 10%, DMPS (2,3-dimercapto-1-propanesulfonique), DMSA (mesodimercaptosuccinic l’acide), et de l’EDTA (2,22,23,232-acide)-diyldinitrotetraacetic éthane-1,2.
Il convient de noter que ces substances ne devraient être utilisées que exclusivement par ceux qui sont reconnus comme experts dans ce domaine particulier.
2. Thérapies complémentaires – page 24 du document anglais
2.1. Eau potable
Pour permettre la désintoxication, l’eau sera de grande qualité, sans polluant, avec une faible teneur en minéraux et non gazeuse.
La quantité d’eau doit être plus élevée que d’ordinaire : de 2,5 à 3,0 L par jour.
2.2. Lumière
La plupart des gens en Europe centrale et du Nord manquent de vitamine D. L’exposition suffisante à la lumière naturelle pendant les mois de production vitamine D
(Printemps à l’automne) est un facteur important. En même temps, la prévention des lésions par coups de soleil de la peau est nécessaire.
En plus de la lumière naturelle, la luminothérapie et les lasers de basse intensité peuvent favoriser la guérison, réduire l’inflammation, favoriser la circulation, et améliorer la production d’ATP dans les cellules.
2.3. Sauna
Sauna et hyperthermie thérapeutique sont un complément à la thérapie de désintoxication de la quasi-totalité des toxiques.
Ces thérapies doivent être utilisées avec précaution. Une interaction avec des médicaments détoxifiants a lieu. Le Sauna aide à la régénération de la tétrahydrobioptérine dihydrobioptérine ce qui est essentiel pour le métabolisme des catécholamines et de la sérotonine (299). A noter que tous les saunas sont semblables les saunas traditionnels ou à infrarouge. Les saunas avec des champs magnétiques et électriques faibles qui n’utilisent ni de colles toxiques ni bois traité chimiquement sont recommandés.
2.4. Oxygène
Une partie des patients atteints de EHS souffrent de dysfonctionnement mitochondrial. (La mitocondrie est une organite de la cellule). Il faut une quantité suffisante d’oxygène naturel. Comme à la fois l’hypoxie (manque d’oxygène) et l’oxygène hyperbare (à haute pression) peuvent produire du stress oxydatif , l’oxygénothérapie hyperbare devrait seulement
être effectuée si les patients sont traités avec suffisamment d’ antioxydants en même temps.
2.5. Exercice physique
La quantité optimale d’exercice est encore en discussion. La capacité physique d’une personne doit être évaluée par Ergométrie pour donner une prescription individualisée d’exercices. L’expérience de la médecine environnementale indique que pour les personnes malades un exercice à faible impact aérobie devrait être utilisé. En général, commencer par une charge de travail à 20-30 watts qui peut souvent être terminée à 60-70 watts.
L’exercice sur un ergomètre permet un meilleur contrôle de la consommation d’énergie par rapport à la marche ou à la course.
La fatigue ne doit pas ou plus être ressentie une demi-heure après l’exercice
.
2.6. Sommeil
Les problèmes de sommeil sont très fréquents chez les patients atteints de EHS. Les troubles du sommeil sont associés à une baisse du niveau de mélatonine. Dans le cas d’une inflammation chronique, l’activation IDO (indolamine-2,3-dioxygénase) réduit la production de la sérotonine et, à son tour, elle réduit également les niveaux de mélatonine. L’exposition aux CEM pourrait bloquer l’activité du système nerveux parasympathique tandis que
l’activité du système nerveux sympathique persiste.
En ce qui concerne les troubles du sommeil, la thérapie doit traiter les causes pathogènes.
Un sommeil optimal est nécessaire pour économiser l’énergie et de réguler les fonctions des systèmes immunitaires et neuroendocriniens.
2.7. Protection contre la lumière bleue
Les longueurs d’onde de la lumière visible en dessous de 500 nm sont appelées
« lumière bleue ». De faibles doses de lumière bleue peuvent augmenter le sentiment
de bien-être, mais de plus grandes quantités peuvent être nocifs pour les yeux. Dans la lumière naturelle, les effets nocifs de «lumière bleue» sont équilibrés par l’effet de régénération
par la teneur en rouge et infrarouge.
L’escalade de l’utilisation de sources lumineuses électroniques – comme les tubes fluorescents et les lampes fluorescentes compactes (CFL),
les écrans d’ ordinateur, les ordinateurs portables, tablettes, smartphones, et certaines
ampoules LED – a augmenté notre exposition à la « lumière bleue », qui, à ce niveau est suspectée de jouer un rôle dans le développement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et dans le désalignement circadien via la diminution de la mélatonine, qui est associée à une augmentation des risques de: troubles du sommeil, obésité, diabète type 2, dépression, maladie cardiaque ischémique, accident vasculaire cérébral, et cancer.
Une exposition prolongée à la « lumière bleue artificielle » dans la soirée devrait donc être limitée. L’utilisation des antioxydants, en particulier la mélatonine (300, 301), et les filtres à tamiser la lumière bleue (302-304) pourraient être utiles.
2.8. L’exposition aux champs électromagnétiques naturels de la terre.
La plupart des gens dans les centres urbains sont déconnectés de la mise à la terre naturelle à la Terre / et des champs magnétiques car ils marchent avec des chaussures à semelles de caoutchouc synthétique, portent des vêtements en matériaux synthétiques, conduisent dans des boîtes en métal avec roues en caoutchouc, et enfin vivent et travaillent dans des bâtiments en béton qui sont imprégnés de champs électromagnétiques artificiels et de radiations.
Passer du temps dans les bois, marcher pieds nus le long d’une plage, se coucher sur l’herbe, s’assoir sur des rochers, ou de se promener à l’extérieur après une averse aide grandement la personne et aide à équilibrer le surplus d’ions positifs ( à se décharger des champs electromagnétiques et de l’électricité statique)qui sont associés à la mauvaise santé.
2.9 La médecine dentaire
La médecine dentaire travaille toujours avec des matériaux toxiques ou qui provoquent des réactions immunoréactives, par exemple le mercure, l’oxyde de plomb, l’or et le titane.
La médecine dentaire de l’environnement exige que ces matériaux ne soient pas utilisés (305-308). L’élimination des matériaux toxiques dentaires doivent avoir lieu dans des conditions de sécurité maximales (Éviter l’inhalation!). L’élimination des métaux lourds de l’organisme pourraient être particulièrement indiqués. Plus généralement, les matériaux pour endoprothèses doivent être sans conséquences sur l’immunoréactivité. Sur la base de nos connaissances actuelles, le dioxyde de zirconium semble être un matériau neutre.
Toutefois, une abrasion mécanique de la surface revêtue par
le dentiste doit être évitée. Les métaux immunotoxiques montrent une physiopathologie similaire concernant le stress oxydatif, les mitochondriopathies et les inflammations.
2.10 Lifestyle Coaching (Accompagnement d’hygiène de vie)
L’accompagnement du patient dans une bonne hygiène de vie pourrait inclure l’exercice équilibré, la nutrition, la réduction des substances addictives, le changement des habitudes de sommeil, etc., et des mesures de réduction du stress général et du stress au travail, ainsi que des méthodes pour augmenter la résistance au stress par le biais, par exemple du training autogène, du yoga, de la relaxation musculaire progressive, des techniques de respiration,
de la méditation, du tai-chi et du qi gong.
Le traitement des symptômes (et après)
Un traitement bien équilibré des symptômes est justifié jusqu’à ce que les causes aient été identifiées et éliminées. Cependant, il est d’une importance primordiale de réaliser que la réduction des symptômes peut mettre la personne en danger car celle-ci peut augmenter la charge EMF (l’électrosmog) de son environnement, de telle sorte qu’elle risque pour l’avenir des effets sur sa santé à long terme, y compris des dommages neurologiques et cancer.
Le médecin traitant est confronté à une très difficile tâche éthique quand il soulage les symptômes, et les risques associés à ce soulagement doivent être soulignés – d’une manière tout aussi équilibrée- au patient en question.
Du point de vue éthique, le traitement des symptômes est, bien sûr, un très bon début pour fournir un soulagement immédiat, mais, sans simultanément la mise en place d’une réduction de l’exposition (electrosmog) de l’environnement et un accompagnement de l’hygiène de vie, il peut se révéler contre-productif à long terme.
Pour un médecin formé de manière traditionnelle, cela peut sembler un tout nouveau mode de raisonnement, mais il est le seul moyen de succès pour à la fois atténuer efficacement les symptômes et obtenir complète récupération clinique lorsqu’ils traitent des maladies multisystémiques chroniques (CMI) et l’électrosensibilité EHS. Même si les causes ne sont pas connues dès le début, il est déjà important à ce stade de fournir des conseils sur la façon de réduire l’exposition d’une personne aux champs électromagnétiques et à d’autres facteurs de stress environnementaux pour prévenir d’autres dommages et pour favoriser la guérison.
Electrosensibilité – Ondes de chocs
L’hypersensibilité électromagnétique, nouveau mal peu reconnu dans le monde du travail, pousse certains à l’extrême : quitter leur emploi. Témoignages.
C’est une zone grise, aussi polémique que méconnue. Mais, si elle reste discrète, la question de l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques pousse désormais la porte des entreprises. Et celle des tribunaux. Pour la première fois en France, une femme, qui expliquait être réduite à l’inactivité par ce syndrome, va bénéficier d’une allocation adulte handicapé, après avoir saisi la justice. Cette aide lui avait été refusée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de l’Ariège, mais les juges du contentieux de l’incapacité de Toulouse ont donné raison à la requérante en août, en évoquant une «restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi». Une décision validée en appel cet automne et qui pourrait ouvrir la voie à d’autres requêtes. Une affaire similaire est d’ailleurs en cours d’instruction. En 2014, un homme s’était aussi vu accorder une aide par la MDPH de l’Essonne pour ces mêmes maux, mais à l’amiable.
Premiers à s’être penchés sur le sujet, les syndicats ont tiré la sonnette d’alarme il y a quelques années, dans les bibliothèques publiques, à la RATP ou encore à la Banque de France. Autant de lieux de travail, où des «salariés en souffrance ne peuvent plus venir au travail», explique Eric Beynel, de Solidaires. Leurs symptômes : maux de tête, troubles du sommeil, irritabilité, pertes de mémoire ou sensations de brûlure. Mais, sans surprise, «ces situations restent difficiles à faire reconnaître», poursuit le syndicaliste. Et pour cause : «Selon les employeurs et le corps médical, ces salariés passent au mieux pour des farfelus, au pire pour des tire-au-flanc.»
Dans le flou. Un scepticisme renforcé par la position de l’Agence nationale française de sécurité sanitaire qui a conclu à l’absence «d’effet avéré sur la santé», en 2013. Et ce alors que l’Organisation mondiale de la santé a reconnu, en 2005, l’existence de «divers symptômes» liés à l’électrosensibilité. De quoi laisser les entreprises dans le flou. «Les sociétés qui ont des salariés évoquant de tels symptômes ne sont pas prêtes à baisser l’exposition ou à faire des aménagements, tant que le risque n’est pas avéré et qu’il n’y a pas de réglementation», note Georges Granpierre, du bureau d’études Mantenna, spécialisé dans la mesure des rayonnements électromagnétiques. Pour l’heure, la demande des entreprises est donc cosmétique. «Mais elle pourrait augmenter, si les analyses deviennent obligatoires, poussées par le droit européen», anticipe l’expert.
Solutions. «Globalement, mis à part certaines boîtes à l’écoute, cela reste un tabou», note de son côté Manuel Hervouet, du collectif des électrosensibles, regrettant que prévention et dialogue soient au point mort en France. Restent quelques initiatives. «Des solutions existent, jure Catherine Gouhier du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques. On peut couper le wi-fi, déplacer une borne, un téléphone filaire : autant de petites choses qui peuvent permettre à un salarié de poursuivre son travail.» Sans que cela suffise toujours : «Pour certains, la seule manière de s’en sortir, c’est l’abandon de poste.» Une voie extrême qu’ont dû envisager trois électrosensibles, qui nous ont décrit leur souffrance au travail.
«Les spécialistes ont commencé à me dire que c’était dans ma tête»
Pauline (*), trentenaire, chef de projet dans une entreprise de signalétique, a pu obtenir une adaptation de son poste, du fait de son électrosensibilité. «Mais cela n’a pas suffi», raconte cette Francilienne qui a choisi de quitter son entreprise par le biais d’une rupture conventionnelle de contrat. Pour elle, tout a commencé par des épisodes de forte fatigue, mêlés à de l’agressivité au boulot et des maux de tête, avec parfois perte de concentration et vertige. «Intellectuellement, j’avais du mal à rester en face de mon ordinateur. Parfois je ne me souvenais plus pourquoi j’avais ouvert un fichier», raconte-t-elle. Elle ne pense pas, alors, aux ondes. «C’est ma généraliste qui m’a expliqué que mes soucis pouvaient venir de là.»
Suite à un «pic», elle est arrêtée quatre mois par sa médecin. C’était il y a cinq ans. «A l’époque, je réagissais au quart de tour au wi-fi installé dans le bureau. J’ai multiplié les examens. Mais les spécialistes ont commencé à me dire que c’était dans ma tête.» En se mettant au vert, elle réussit pourtant à «améliorer son seuil de tolérance.» Elle revient à son poste et obtient un mi-temps thérapeutique. Avant de replonger. «Je ne comprenais pas, j’étais naze tout le temps. Mon employeur avait demandé à mes collègues de couper le wi-fi dans le bureau, mais certains ne voulaient pas et le rallumaient dans mon dos.» D’abord bienveillant, son patron, «un grand consommateur de produits high-tech», change de ton. «Il râlait tout le temps. J’ai fini par avoir l’impression qu’il voulait me faire craquer. J’ai tenu bon pendant trois ans, avant de lâcher.» Aujourd’hui, elle parle un peu plus librement de son mal, «même si c’est un sujet pénible au travail, dont on a un peu honte». Et envisage de créer sa start-up, dans des conditions adaptées, pour «ne pas être contrainte d’aller se réfugier au fin fond de la Lozère pour fabriquer du fromage».
«J’avais l’impression que les RH ne me prenaient pas trop au sérieux»
Sylvie (*), 45 ans, est fonctionnaire dans le secteur de l’environnement. Après quatre ans d’arrêt de travail, elle est sur le point de reprendre son activité dans le même service. «Ma carrière, complètement bloquée par l’électrosensibilité, va pouvoir reprendre», se réjouit-elle. Avant de revenir sur son combat, débuté en 2010 : «Mon bureau était très exposé, puisqu’il était situé à proximité de plusieurs émetteurs et antennes, notamment celles de la tour Eiffel et d’une gare.» A l’époque, elle a des problèmes de sommeil, a «besoin de lire six fois une phrase pour la comprendre», et, surtout, «l’impression de griller de l’intérieur». Elle enchaîne plusieurs arrêts maladie de courte durée. Puis, un jour, alors qu’elle tient «à peine debout», alerte sa hiérarchie. S’ensuit la venue d’experts, qui mesurent un niveau d’exposition aux ondes en dessous des normes maximales. «Sauf que c’est la dose totale à long terme qui pose problème», s’agace-t-elle. Son employeur refuse alors de la laisser continuer en télétravail, avant de demander sa mise à disposition d’office pour raison médicale. «J’ai eu le sentiment d’être mise au rebut», se souvient-elle. Elle dépose alors un recours devant le comité médical supérieur. Elle passe devant un neurologue, puis un psychiatre. L’expertise médicale conclut à son aptitude à travailler à temps partiel thérapeutique. «Cela a légitimé mon propos vis-à-vis de mon employeur, car jusque-là, j’avais l’impression que les ressources humaines ne me prenaient pas trop au sérieux. Pour eux c’est difficile, car cela ne rentre pas dans les cases, analyse-t-elle. Mais la question de l’aménagement de poste reste entière.» Point positif, entre-temps, son service a quitté le quartier de la tour Eiffel. Quant à ses collègues, ils la soutiennent : «Dans une administration qui s’occupe d’environnement, les gens sont plutôt ouverts à ce genre de problématiques.»
«Cela voudrait dire me faire une cage de Faraday…»
Marie-Pierre (*), jeune quinqua, spécialiste marketing en Ile-de-France, est en arrêt maladie depuis début 2015. Auparavant, elle travaillait «du matin au soir, sur un plateau de travail très exposé en ondes, à cause du wi-fi, des bornes de téléphone sans fil, des portables». Dans cet open space, elle explique que son électrosensibilité s’est développée par «accumulation» à partir de 2008, avant de s’aggraver fin 2014. Acouphènes, pertes de mémoire, grosses fatigues, pression crânienne, sensations de brûlure au visage et à la bouche : les symptômes qu’elle décrit l’empêchent de travailler. «A la fin, c’était en permanence. Même les trajets en voiture devenaient très gênants», ajoute-t-elle. Elle finit par en parler à son employeur : «Au début, il s’est montré plutôt réceptif à mes problèmes. Il a vraiment cherché une solution, mais il a vite trouvé que j’étais un dossier un peu trop compliqué. Et puis, que faire ? Adapter mon poste ? Cela voudrait dire m’isoler des autres salariés, me faire une cage de Faraday [un espace d’isolation électrique, ndlr] seule dans mon coin, et sans garantie de succès. J’ai fini par ne plus y croire.»
Petit à petit, elle se résigne. D’autant que les relations avec ses collègues de travail souffrent de cette situation. «Certains ont été réceptifs, mais d’autres m’ont prise pour une extraterrestre. Ils ont mal pris quand la direction a imposé à tout le monde de mettre les portables en mode avion pendant les heures de boulot.» Pendant une courte période, son employeur finit par l’isoler dans une salle de réunion. «J’ai eu droit à des remarques, des sous-entendus désagréables», se souvient-elle. Pour l’heure, elle ne peut imaginer retourner à son poste et espère une reconnaissance de son handicap.
(*) Les prénoms ont été changés.
http://www.liberation.fr/france/2015/12/21/ondes-de-chocs_1422248
Ondes : une étude établit la causalité pour l’électrosensibilité !
Paris, le 06 Janvier 2016
Une étude de l’ARTAC (Association pour la Recherche Thérapeutique AntiCancéreuse www.artac.info) a pu (enfin!) détecter des marqueurs biologiques communs entre électrohypersensibilité et sensibilité chimique multiple pour établir le diagnostic objectif et la caractérisation d’une même pathologie. L’une et l’autre affection ont une origine environnementale, et qu’elles soient liées aux champs électromagnétiques et/ou aux produits chimiques est hautement probable.
Belpomme D, Campagnac C, Irigaray P. Reliable disease biomarkers characterizing and identifying
electrohypersensitivity and Multiple Chemical Sensitivity as two etiopathogenic aspects of a unique
pathological disorder. Rev Environ Health. 2015 Dec 1;30(4):251-71
La controverse sur les causes de l’Electrohypersensibilité (EHS) et de la sensibilité aux produits chimiques multiples (MCS) réside dans l’absence de critères diagnostics reconnus en raison du manque de biomarqueurs objectifs. Depuis 2009, l’ARTAC a investigué cliniquement et biologiquement 1216 cas de malades se disant être atteints d’EHS et/ou de MCS.
Les données personnelles de l’étude révèlent qu’EHS (électro -sensibilité) et MCS (chimico -sensibilité) peuvent êtreobjectivement caractérisées et diagnostiquées par des tests simples. Chacune des deux affections impliqueen effet une hyperhistaminémie et un stress oxydant liés à une inflammation, une réponse auto-immune,une hypoperfusion dans la région capsulotalamique, une ouverture de la BHE (barrière hématoencéphalique), ainsi qu’un déficit en mélatonine.
L’ensemble de ces éléments démontrent donc que les malades se réclamant d’une électrohypersensibilité et/ou d’une sensibilité multiples aux produits chimiques sont de vrais malades, que leur affection ne relève nullement d’une pathologie psychiatrique ou même psychosomatique.
En outre ces résultats suggèrent très fortement la possibilité d’un risque augmenté de maladiesneurodégénératives chroniques chez ces patients. Ces études se poursuivent dans le cadre de collaborations internationales.
Pour Etienne Cendrier porte-parole de Robin des Toits, « L’étude de l’ARTAC a pu mettre en lumière des
biomarqueurs objectifs tant pour l’électrosensibilité que pour la chimico-sensibilité. Ceci est de nature à
éteindre cette polémique scientifique artificielle qui ne sert que les intérêts économiques de court-terme
des industriels au détriment de la santé publique. J’appelle les pouvoirs publics à mettre en place de
toute urgence les politiques publiques d’exposition du public que Robin des Toits préconise depuis trop
longtemps. »
Contact Presse :
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AGORAVOX – L’Electrosensibilité…. mal du 21ème siècle ?
Reconnaissance de l’électrosensibilité : la Sécurité Sociale comme fer de lance ?
Rétrospectivement, l’été 2015 s’analysera comme une étape importante dans la reconnaissance de l’électrosensibilité comme mal du XXIème siècle. Mais le combat est rude, nourri par les balivernes continuelles de médecins installés, refusant d’évoluer. Un acteur s’avère pourtant central pour faire bouger les choses, un des piliers de notre République et du programme du conseil national de la résistance : la Sécurité Sociale.
Reconnaissance tacite du phénomène et jeu de dupes mis à nu
La prise de conscience concernant les effets sanitaires des ondes électromagnétiques grandit, et ce malgré les dénégations de la médecine moderne. Ici et là, des actions se font jour pour cartographier les points de radiations voire interdire l’installation d’une antenne. Le ministère de l’éducation se fend même d’un référentiel wifi ! C’est dire.
Là où cela devient intéressant, c’est quand les objectifs cachés de certaines associations sont mis en lumière. Ainsi, la journaliste scientifique Annie Lobé a levé plusieurs lièvres en suivant les débats de l’Assemblée nationale concernant l’adoption obligatoire du compteur Linky, les 20/21 mai. Notamment lorsque la députée PS et rapporteur de la loi, Sabine Buis, s’est prévalu d’une expertise réalisée par le bien connu CRIIREM pour demander le retrait des amendements parlant des effets sanitaires des ondes. Et que dit cette étude ? Qu’il n’y a ni risque sanitaire ni rien à craindre du développement du Linky ! Or, cela laisserait à penser que le CRIIREM joue double jeu. Ce Centre de Recherche et d’Information Indépendant aurait-il, lui aussi, cédé aux sirènes des lobbies ? S’institutionnaliser, recevoir des financements publics, bref, jouer la caution « morale », celui qui défend les électrosensibles mais qui, à la fin, se rallie aux industriels…
Victoire juridique et mouvement populaire
Le dernier coup gagnant des électrosensibles a été la splendide victoire juridique de Marine Richard pour faire reconnaître son handicap. Les opposants aux EHS ont beau ergoter, rien n’y fait. Un cap a été franchi. Reste à institutionnaliser cette reconnaissance et quoi de mieux que la Sécurité Sociale, organisme d’assurance de tous les Français, pour mettre en pratique cette décision de justice. 70 000 personnes électrosensibles doivent-elles restées des parias de la société ?
Un mouvement citoyen doit se structurer afin que l’Etat, garant de la protection des intérêts de tous, lutte contre l’inaction coupable de certains médecins envers les électrosensibles tout en s’opposant au dangereux lobby des opérateurs téléphoniques et autres scientistes. A ce titre, cette pétition est à signer et à partager afin que la Sécurité Sociale :
- Rembourse à 100% la naturopathie ou encore la lithothérapie, cette médecine douce capable d’apaiser les maux des électrosensibles à travers les propriétés sensorielles des cristaux.
- Prenne en charge à 100% un « kit de survie » de l’électrosensible, à savoir des patchs anti-ondes mais aussi des habits spéciaux (fils métalliques, aluminium et tissu blindé) protégeant les parties vitales du corps (cerveau, cœur-poumons et organes de reproduction) : sous-vêtements, casquettes, voire des combinaisons intégrales…
- Rembourse les travaux de mise en place d’une pièce à vivre au domicile de l’électrosensible, cage de Faraday indispensable et abri contre les ondes.
- Verse une allocation pour pouvoir vivre décemment, au regard de l’isolement et de l’abandon que connaît l’électrosensible.
Le chemin est encore long. Et abrupte.
djuVSondes
Interview du Pr Belpomme
L’électrosensibilité, une maladie à part entière
La justice vient de reconnaître l’existence d’un handicap lié à une électrosensibilité aux ondes magnétiques. Les symptômes sont réels mais la cause n’est pas encore scientifiquement établie. Pour le Pr Belpomme, cancérologue et membre de l’Association de recherche thérapeutique anti-cancéreuse (Artac), il s’agit d’une maladie à part entière.
« Ensemble des troubles physiques dus, selon la description des personnes atteintes, à une sensibilité excessive aux ondes et aux champs électromagnétiques ambiants » : voici la définition de l’électrosensibilité proposée par l’édition 2016 du Larousse. Alors que la justice vient de reconnaître comme un handicap grave l’hypersenbilité aux ondes magnétiques, les experts sont toujours divisés sur ce sujet. En 2013, l’Anses a rendu un rapport où elle estimait que l’exposition aux ondes électromagnétiques pouvait provoquer certains effets biologiques mais que les données personnelles scientifiques actuelles ne montraient pas d’effets sur la santé. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu en 2005 que l’électrosensibilité était « caractérisée par divers symptômes non spécifiques qui diffèrent d’un individu à l’autre » et« ont une réalité certaine et peuvent être de gravité très variable ». Le Pr Belpomme, lui, reçoit en consultation ceux qui en souffrent. Il donne son point de vue.
Faire Face : Qu’est-ce-que l’électro-hypersensibilité ?
Pr Dominique Belpomme : Une intolérance aux champs électromagnétiques. Ce syndrome se caractérise par des maux de tête, une douleur dans une oreille (pour ceux abusant des téléphones portables), des picotements, des brûlures, des faux vertiges et, très souvent, des troubles cognitifs. Dans 20 % des cas, les patients ne peuvent même plus lire un livre. D’autres souffrent aussi d’insomnie, d’une fatigue chronique et d’une tendance dépressive. Ils ne peuvent plus se tenir à proximité des ondes.
FF : Comment soulager les malades ?
Pr D.B : Chez sept personnes sur dix, l’intolérance est considérablement améliorée grâce au traitement consistant en antioxydants, antihistaminiques et vitamino-thérapie intense. Ce dernier réduit l’intolérance symptômatique et normalise les marqueurs biologiques mais, malheureusement, ne réduit pas l’électro-hypersensibilité d’où la nécessité que les malades se protègent.
Dans certains cas, l’évolution n’est pas favorable et peut survenir une atteinte du système nerveux telle une maladie d’Alzheimer voire une maladie de Parkinson. Il faut que les pouvoirs publics se saisissent de ce problème de santé publique.
FF : Les enfants sont-ils concernés ?
Pr D.B : Oui, ils peuvent aussi être victimes de ce syndrome d’électro-hypersensibilité, y compris les nourrissons. Il existe une susceptibilité génétique même si elle n’a pas été mise en évidence. Par contre, l’abus d’exposition pourrait entraîner des anomalies épigénétiques. Il est très important que pendant la grossesse, les femmes n’utilisent pas de téléphone portable, sauf cas d’urgence, et se mettent à l’abri du wifi. Avec les jeunes enfants, il faut éviter de les laisser devant un écran allumé, ne pas utiliser de portable en leur présence et les éloigner des sources wifi. Pour se préserver, on ne téléphone pas non plus dans les transports.
FF : Avec les années, le nombre de patients augmente-t-il ?
Pr D.B : Cette hypersensibilité pourrait concerner une personne sur deux en Europe. En France, 1 à 2 % de la population en serait déjà victime. Actuellement, je vois dix nouveaux patients par semaine. Les médecins généralistes reconnaissent aussi de plus en plus ce problème, un patient sur deux m’est adressé par eux.
FF : Que va changer cette décision de justice ?
Pr D.B : Cette décision du Tribunal de Toulouse devrait faire jurisprudence. Aujourd’hui, certains experts nient le problème alors que les malades sont bien réels, eux. Si ce n’est pas des champs électromagnétiques, de quoi souffrent-ils ? C’est vraiment un déni face à la réalité. Dans les prochains mois, le journal scientifique américain Reviews on Environmental Health (REVEH) publiera les résultats de nos études à ce sujet. Propos recueillis par Johanna Amselem
http://www.faire-face.fr/2015/09/11/electrosensibilite-belpomme-syndrom
Radiofréquences et Cancers : évidences et mécanismes
Bachelier en Science de l’Université de Montréal, Jean-Pierre a travaillé 36 ans dans le domaine pharmaceutique où, en tant que responsable des relations scientifiques, il a développé une grande expertise dans la recherche et la compréhension de la littérature scientifique.
(Synthèse d’un document de 45 pages)
Il y a clairement un manque de transparence de la part d’Hydro-Québec et Santé Canada en ce qui concerne la sécurité à long terme d’une exposition aux champs électromagnétiques (CEM) de radiofréquences (RF). On oublie de discuter des évidences scientifiques qui mettent en doute une telle sécurité. Pourtant depuis au moins 30 ans, les scientifiques associent une augmentation de l’incidence du cancer chez les gens grandement exposés aux antennes de télécommunication sans fil. Depuis 15 ans, trois études conduites par trois groupes différents sont arrivées aux mêmes résultats, soit une incidence doublée de gliome (un type de cancer du cerveau) chez les grands utilisateurs de téléphonie mobile.
Physiquement, les CEM ne sont pas assez puissants pour endommager l’ADN des cellules, mais sur le plan physiologique, ils produisent des changements importants qui réunissent toutes les conditions pour faciliter le développement d’un cancer. En effet, les CEM stimulent la production de substances oxydantes tout en réduisant la production de substances antioxydantes.
Le stress oxydatif qui en résulte cause des dommages à l’ADN tout en freinant les possibilités de réparation et en provoquant la mort prématurée des cellules dont l’ADN ne fut pas réparé. De plus, les CEM favorisent la production de nouveaux vaisseaux sanguins nécessaires à la prolifération cellulaire, contribuant ainsi à la formation de tumeurs cancéreuses.
Des données personnelles récentes indiquent que les CEM favorisent la croissance des tumeurs chez les souris exposées durant toute leur vie. Ces données personnelles confirment une grande étude épidémiologique qui remonte à 20 ans et qui montrait que l’exposition prolongée aux CEM était promotrice de cancer chez plusieurs travailleurs des services d’électricité, tant au Québec qu’en Ontario et en France.
De par leurs mécanismes d’action, les CEM sont définitivement considérés comme un facteur de risque cancérigène en activant différents processus cellulaires. Ils peuvent être considérés indirectement comme des initiateurs et des promoteurs de cancer.
Les autorités provinciales et canadiennes de santé publique ne peuvent plus passer sous silence le risque qu’induit l’exposition de la population à des radiations électromagnétiques de façon régulière, voire en continu. Elles connaissent fort bien les conséquences possibles à long terme d’une telle pratique.
Synthèse des preuves scientifiques
Suite à l’ouverture des canaux calciques et à l’augmentation des niveaux de radicaux libres, divers processus cellulaires et physiologiques peuvent être affectés, notamment l’expression des gènes, la libération de calcium des sites de stockage intracellulaire, la croissance cellulaire et l’apoptose.
Alors que les études médicales associant les CEM à des effets négatifs sur la santé ont parfois donné des résultats apparemment contradictoires, des recherches récentes publiées dans des revues médicales prestigieuses mettent en lumière des preuves du risque potentiel. Les études portant sur le risque de cancer semblent étayer les soupçons précédents à l’effet que l’exposition aux CEM puisse présenter un risque pour la santé, surtout à long terme.
L’on devrait agir avec prudence tant et aussi longtemps que la sécurité des communications sans fil à long terme n’a pas été démontrée. Dans une telle situation, le principe de précaution s’impose comme l’indique la Loi québécoise sur le développement durable[1].
De plus, la Loi canadienne sur les dispositifs émettant des radiations[2], alinéa 13(1)c), indique « qu’il est interdit de vendre (incluant la distribution), de louer ou d’importer un dispositif émettant des radiations qui, selon le cas : b) présente un risque de trouble génétique, de blessure corporelle, de détérioration de la santé ou de mort lié à l’émission de radiations, et ce parce que, contrairement aux caractéristiques et fonctions qu’on lui prête (iii) il émet des radiations inutiles ».
Or les compteurs intelligents émettent des radiations inutiles, typiquement deux fois par minute ou 2 880 pulsations quotidiennes de puissance très élevée (crêtes de 65 040 μW/m²) chaque jour, certains même jusqu’à 190 000 fois par jour. À long terme, ces micro-ondes pulsées peuvent causer des problèmes génétiques et détériorer la santé. Ils ne devraient pas être IMPOSÉS aux citoyens. Oublions l’option de retrait (permettant la pose d’un compteur non communicant) offerte par Hydro-Québec, car si tous les voisins ont des compteurs émetteurs, c’est comme être le seul non-fumeur dans une salle hermétique remplie de fumeurs.
Pourquoi répéter les mêmes erreurs commises avec la cigarette, l’amiante et d’autres contaminants ? Aucune des raisons citées par Hydro-Québec ne justifie l’urgence d’imposer cet électrosmog à la population, surtout qu’aucune étude indépendante de qualité n’a démontré l’innocuité d’une telle exposition à ces radiations 24 heures sur 24.
Dans quelques dizaines d’années, lorsque nos enfants et nos petits-enfants souffriront de problèmes de santé encore rares chez eux aujourd’hui, il sera trop tard pour s’en mordre les doigts.
Ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ?
Texte intégral avec références scientifiques
- Radiofréquences : le professeur Paul Héroux témoigne
- Radiofréquences : Magog, médecins et Israël optent pour la prudence
- Radiofréquences : médecins et experts demandent à Santé Canada de protéger le public
- Record canadien de cancer infantile au Québec
- Le cancer de la peau n’est pas dû qu’au soleil
Mots-clé: cancer, compteurs intelligents, loi sur le développement durable, loi sur les dispositifs émettant des radiations, principe de précaution, radicaux libres, radiofréquences, sans fil
Catégorie: Électrosmog
À propos de l’auteur (Profil de l’auteur)
Diplômé en Sciences de l’Université de Montréal, Jean-Pierre a travaillé 36 ans dans le domaine pharmaceutique. Au cours de sa carrière, il a développé une expertise dans les domaines cardiovasculaire, des maladies infectieuses et en oncologie. En tant que responsable des relations scientifiques, il a développé une grande expertise dans la recherche et la compréhension de la littérature scientifique, lors de discussions avec d’éminents chercheurs et cliniciens, tant au Québec qu’au Canada et lors de congrès nationaux et internationaux.
l’OMS reconnait les ondes electromagnétiques comme cancérigènes
Ladies and Gentlemen,
The tide, while incredibly slow, may be turning in terms of recognizing the dangers of cell phones and the use of artificial microwave frequencies in general. The newsclip from ABC news this week cites a major turnabout by the World Health organization.
It is not too soon to seek an apology from the World Health Organization to Dr. Annie Sasco, formerly of the University of Bordeaux, who retained her position but was relieved of her teaching duties when her students were taken from her. Dr. Sasco, an epidemiologist, challenged the World Health Organization to recognize the dangers of electromagnetic radiation and was ignored.
Sasco, is currently team leader of Epidemiology for Cancer Prevention in an Inserm (NIH) research unit at the school of public health of the Victor Segalen Bordeaux 2 University in France.
It is instructive how utilities are funding the move to supposed « clean » technologies and the licencing of a power line from Ireland across the Irish sea. The moves are being taken without a mandate from the Irish public. The Irish government through the ESB will enable private energy to export electricity to Europe through link such as the recently approved Ireland-Pembroke link.
And unfortunately, another young man, a journalist from the Irish Times, age 36, has died on a playing field. Another victim of the phenomenon known as Sudden Adult Death Syndrome (SADS). Our condolences to his family.
Kind regards,
John Weigel
Ireland
ÉLECTROSENSIBILITÉ : une onde d’incompréhension !
SANTÉ
MNH revue 187 – février 2015
Entre 1,5 et 2 % de la population se dit hypersensible aux champs électromagnétiques de l’environnement. Les symptômes évoqués peuvent obliger certains malades à cesser de travailler ou à modifier totalement leur mode de vie.
Radio, télé, wifi, ordinateurs, téléphones portables… Nous baignons dans les champs d’ondes électromagnétiques. Pour la plupart des gens, cette exposition semble sans conséquence. Mais pour 1,5 à 2 % de la population, cette “immersion” quasi quotidienne est source de douleurs intenses.
Ces personnes électrohypersensibles (EHS) décrivent des symptômes variés : migraines, vomissements, irritabilité… Leur souffrance est telle que certains ont été obligés de cesser de travailler, voire de changer de mode de vie. Mais contrairement à la Suède ou à la Grande-Bretagne, la France ne reconnaît pas ce syndrome comme une maladie. Elle suit les avis de l’Organisation mondiale de la santé et du Comité européen chargé des risques émergents (Scenihr) qui, « sans nier la réalité de cette souffrance, » estiment que « rien ne permet de relier ces symptômes à une exposition aux champs électromagnétiques. » En 2013, l’Agence nationale de sécurité sanitaire s’est mise au diapason. Elle reconnaît également « la souffrance des électrohyper-sensibles » mais estime que les ondes n’ont « pas d’effet sanitaire avéré chez l’homme. » Les manifestations auraient donc une origine psychique ? Laurent Chevalier, créateur d’une consultation spécialisée à Montpellier, observe prudemment qu’une « grande partie de ses patients sont des migraineux non traités. »
Dominique Belpomme, professeur de cancérologie à l’université Paris-Descartes (Paris V), pointe, lui, un lien entre électrosensibilité et sous-oxygénation du cerveau.
UNE LOI MI-FIGUE, MI-RAISIN
En définitive, d’études en controverses, personne ne semble en mesure de trancher la question. La proposition de loi sur les ondes électromagnétiques, qui devrait, à l’heure où nous publions ce magazine, être adoptée par
LES BOÎTIERS WIFI BANNIS DES CRÈCHES
La proposition de loi sur les ondes électromagnétiques prévoit plusieurs dispositions pour les plus jeunes. Les députés ont interdit l’installation de boîtiers wifi dans les crèches et les garderies. Les sénateurs, six mois plus tard, ont imposé la désactivation des accès sans fil dans les écoles primaires, lorsque les équipements ne sont pas utilisés pour des activités pédagogiques.
Le texte interdit la publicité pour les tablettes aux moins de quatorze ans (sous peine de 75 000 euros d’amende), en se calquant sur les règles déjà en vigueur pour les téléphones portables. Les sénateurs ont également interdit la publicité pour des mobiles dépourvus de kits oreillettes. “Sur demande” lors de l’achat de l’appareil, la fourniture d’oreillettes adaptées aux moins de quatorze ans devient obligatoire.
“contradictions flagrantes” de la législation. Ils s’étonnent qu’un homme souffrant d’élec-trosensibilité se soit vu accorder une aide financière par la Maison départementale des personnes handicapés (MDPH) de l’Essonne, en avril dernier, au titre d’une maladie… qui n’est pas reconnue comme telle ! Ils observent avec ironie que l’Agence nationale des fréquences (ANFR), établissement public administratif, propose depuis le 1er janvier 2014 des mesures gratuites des ondes chez les particuliers… alors même que le Parlement (1), reflète ces tergiversations.
Le texte demande au gouvernement un rapport sur l’electrosensibilité dans un délai d’un an après la promulgation de la loi. Il prévoit aussi, chaque année, un recensement des points dits “atypiques” où le niveau d’exposition aux champs électromagnétiques dépasse “substantiellement” la moyenne nationale. Les plus jeunes bénéficient de mesures spécifiques de protection. Mais aucune baisse des niveaux d’ondes émises n’est prévue. Pas plus que la création des “zones blanches” réclamées par les électrohypersensibles.
Ces derniers, désabusés, mettent en cause les l’exposition aux champs électromagnétiques est officiellement jugée inoffensive (2). Ils attendent, enfin, que la “logique sanitaire” prenne le pas sur la “logique économique” qui conduit, selon eux, à privilégier « les intérêts de quelques lobbies puissants au détriment de la santé des citoyens. » Sans grand espoir d’être entendus.
CÉDRIC PORTAL
(1) Le texte a été adopté par l’Assemblée nationale le 23 janvier 2014 puis par le Sénat le 26 juin 2014.
(2) Pour cela, il suffit de remplir un formulaire téléchargeable sur le site service-public.fr