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LINKY créateur d’emplois??????
À Dinan, Sagemcom parie sur des robots pour rafler le marché des Linky
L’atout du « made in France »
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Electrosensibilité – Ondes de chocs
L’hypersensibilité électromagnétique, nouveau mal peu reconnu dans le monde du travail, pousse certains à l’extrême : quitter leur emploi. Témoignages.
C’est une zone grise, aussi polémique que méconnue. Mais, si elle reste discrète, la question de l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques pousse désormais la porte des entreprises. Et celle des tribunaux. Pour la première fois en France, une femme, qui expliquait être réduite à l’inactivité par ce syndrome, va bénéficier d’une allocation adulte handicapé, après avoir saisi la justice. Cette aide lui avait été refusée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de l’Ariège, mais les juges du contentieux de l’incapacité de Toulouse ont donné raison à la requérante en août, en évoquant une «restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi». Une décision validée en appel cet automne et qui pourrait ouvrir la voie à d’autres requêtes. Une affaire similaire est d’ailleurs en cours d’instruction. En 2014, un homme s’était aussi vu accorder une aide par la MDPH de l’Essonne pour ces mêmes maux, mais à l’amiable.
Premiers à s’être penchés sur le sujet, les syndicats ont tiré la sonnette d’alarme il y a quelques années, dans les bibliothèques publiques, à la RATP ou encore à la Banque de France. Autant de lieux de travail, où des «salariés en souffrance ne peuvent plus venir au travail», explique Eric Beynel, de Solidaires. Leurs symptômes : maux de tête, troubles du sommeil, irritabilité, pertes de mémoire ou sensations de brûlure. Mais, sans surprise, «ces situations restent difficiles à faire reconnaître», poursuit le syndicaliste. Et pour cause : «Selon les employeurs et le corps médical, ces salariés passent au mieux pour des farfelus, au pire pour des tire-au-flanc.»
Dans le flou. Un scepticisme renforcé par la position de l’Agence nationale française de sécurité sanitaire qui a conclu à l’absence «d’effet avéré sur la santé», en 2013. Et ce alors que l’Organisation mondiale de la santé a reconnu, en 2005, l’existence de «divers symptômes» liés à l’électrosensibilité. De quoi laisser les entreprises dans le flou. «Les sociétés qui ont des salariés évoquant de tels symptômes ne sont pas prêtes à baisser l’exposition ou à faire des aménagements, tant que le risque n’est pas avéré et qu’il n’y a pas de réglementation», note Georges Granpierre, du bureau d’études Mantenna, spécialisé dans la mesure des rayonnements électromagnétiques. Pour l’heure, la demande des entreprises est donc cosmétique. «Mais elle pourrait augmenter, si les analyses deviennent obligatoires, poussées par le droit européen», anticipe l’expert.
Solutions. «Globalement, mis à part certaines boîtes à l’écoute, cela reste un tabou», note de son côté Manuel Hervouet, du collectif des électrosensibles, regrettant que prévention et dialogue soient au point mort en France. Restent quelques initiatives. «Des solutions existent, jure Catherine Gouhier du Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques. On peut couper le wi-fi, déplacer une borne, un téléphone filaire : autant de petites choses qui peuvent permettre à un salarié de poursuivre son travail.» Sans que cela suffise toujours : «Pour certains, la seule manière de s’en sortir, c’est l’abandon de poste.» Une voie extrême qu’ont dû envisager trois électrosensibles, qui nous ont décrit leur souffrance au travail.
«Les spécialistes ont commencé à me dire que c’était dans ma tête»
Pauline (*), trentenaire, chef de projet dans une entreprise de signalétique, a pu obtenir une adaptation de son poste, du fait de son électrosensibilité. «Mais cela n’a pas suffi», raconte cette Francilienne qui a choisi de quitter son entreprise par le biais d’une rupture conventionnelle de contrat. Pour elle, tout a commencé par des épisodes de forte fatigue, mêlés à de l’agressivité au boulot et des maux de tête, avec parfois perte de concentration et vertige. «Intellectuellement, j’avais du mal à rester en face de mon ordinateur. Parfois je ne me souvenais plus pourquoi j’avais ouvert un fichier», raconte-t-elle. Elle ne pense pas, alors, aux ondes. «C’est ma généraliste qui m’a expliqué que mes soucis pouvaient venir de là.»
Suite à un «pic», elle est arrêtée quatre mois par sa médecin. C’était il y a cinq ans. «A l’époque, je réagissais au quart de tour au wi-fi installé dans le bureau. J’ai multiplié les examens. Mais les spécialistes ont commencé à me dire que c’était dans ma tête.» En se mettant au vert, elle réussit pourtant à «améliorer son seuil de tolérance.» Elle revient à son poste et obtient un mi-temps thérapeutique. Avant de replonger. «Je ne comprenais pas, j’étais naze tout le temps. Mon employeur avait demandé à mes collègues de couper le wi-fi dans le bureau, mais certains ne voulaient pas et le rallumaient dans mon dos.» D’abord bienveillant, son patron, «un grand consommateur de produits high-tech», change de ton. «Il râlait tout le temps. J’ai fini par avoir l’impression qu’il voulait me faire craquer. J’ai tenu bon pendant trois ans, avant de lâcher.» Aujourd’hui, elle parle un peu plus librement de son mal, «même si c’est un sujet pénible au travail, dont on a un peu honte». Et envisage de créer sa start-up, dans des conditions adaptées, pour «ne pas être contrainte d’aller se réfugier au fin fond de la Lozère pour fabriquer du fromage».
«J’avais l’impression que les RH ne me prenaient pas trop au sérieux»
Sylvie (*), 45 ans, est fonctionnaire dans le secteur de l’environnement. Après quatre ans d’arrêt de travail, elle est sur le point de reprendre son activité dans le même service. «Ma carrière, complètement bloquée par l’électrosensibilité, va pouvoir reprendre», se réjouit-elle. Avant de revenir sur son combat, débuté en 2010 : «Mon bureau était très exposé, puisqu’il était situé à proximité de plusieurs émetteurs et antennes, notamment celles de la tour Eiffel et d’une gare.» A l’époque, elle a des problèmes de sommeil, a «besoin de lire six fois une phrase pour la comprendre», et, surtout, «l’impression de griller de l’intérieur». Elle enchaîne plusieurs arrêts maladie de courte durée. Puis, un jour, alors qu’elle tient «à peine debout», alerte sa hiérarchie. S’ensuit la venue d’experts, qui mesurent un niveau d’exposition aux ondes en dessous des normes maximales. «Sauf que c’est la dose totale à long terme qui pose problème», s’agace-t-elle. Son employeur refuse alors de la laisser continuer en télétravail, avant de demander sa mise à disposition d’office pour raison médicale. «J’ai eu le sentiment d’être mise au rebut», se souvient-elle. Elle dépose alors un recours devant le comité médical supérieur. Elle passe devant un neurologue, puis un psychiatre. L’expertise médicale conclut à son aptitude à travailler à temps partiel thérapeutique. «Cela a légitimé mon propos vis-à-vis de mon employeur, car jusque-là, j’avais l’impression que les ressources humaines ne me prenaient pas trop au sérieux. Pour eux c’est difficile, car cela ne rentre pas dans les cases, analyse-t-elle. Mais la question de l’aménagement de poste reste entière.» Point positif, entre-temps, son service a quitté le quartier de la tour Eiffel. Quant à ses collègues, ils la soutiennent : «Dans une administration qui s’occupe d’environnement, les gens sont plutôt ouverts à ce genre de problématiques.»
«Cela voudrait dire me faire une cage de Faraday…»
Marie-Pierre (*), jeune quinqua, spécialiste marketing en Ile-de-France, est en arrêt maladie depuis début 2015. Auparavant, elle travaillait «du matin au soir, sur un plateau de travail très exposé en ondes, à cause du wi-fi, des bornes de téléphone sans fil, des portables». Dans cet open space, elle explique que son électrosensibilité s’est développée par «accumulation» à partir de 2008, avant de s’aggraver fin 2014. Acouphènes, pertes de mémoire, grosses fatigues, pression crânienne, sensations de brûlure au visage et à la bouche : les symptômes qu’elle décrit l’empêchent de travailler. «A la fin, c’était en permanence. Même les trajets en voiture devenaient très gênants», ajoute-t-elle. Elle finit par en parler à son employeur : «Au début, il s’est montré plutôt réceptif à mes problèmes. Il a vraiment cherché une solution, mais il a vite trouvé que j’étais un dossier un peu trop compliqué. Et puis, que faire ? Adapter mon poste ? Cela voudrait dire m’isoler des autres salariés, me faire une cage de Faraday [un espace d’isolation électrique, ndlr] seule dans mon coin, et sans garantie de succès. J’ai fini par ne plus y croire.»
Petit à petit, elle se résigne. D’autant que les relations avec ses collègues de travail souffrent de cette situation. «Certains ont été réceptifs, mais d’autres m’ont prise pour une extraterrestre. Ils ont mal pris quand la direction a imposé à tout le monde de mettre les portables en mode avion pendant les heures de boulot.» Pendant une courte période, son employeur finit par l’isoler dans une salle de réunion. «J’ai eu droit à des remarques, des sous-entendus désagréables», se souvient-elle. Pour l’heure, elle ne peut imaginer retourner à son poste et espère une reconnaissance de son handicap.
(*) Les prénoms ont été changés.
http://www.liberation.fr/france/2015/12/21/ondes-de-chocs_1422248
Débuter un changement alimentaire sans gluten et sans lait
COMMENTAIRES INTERESSANTS SUR CET ARTICLE PUBLIE DANS « Conseils pratiques » , ensuite Hygiène de vie » et enfin sur « Conseils aux patients ». Cette fenêtre s’ouvre sur le document intitulé DÉBUTER UN CHANGEMENT ALIMENTAIRE SANS GLUTEN SANS LAIT ET SES DÉRIVÉS.
En lisant à nouveau le même article, je remarque que les tableaux ne sont pas bien encadrés et que les sources sont douteuses : Sandoz (Novartis!) !!! et la partie montrant le taux de calcium des fromages semble erronée (plus de calcium absorbé que celui contenu?????)
Le tableau d’alternatives conseille l’huile de colza (canola… ) . Les margarines sont à proscrire, même bio. Les substituts laitiers sont à proscrire, particulièrement ceux à base de soya (très hauts en phytates).
Le xylitol peut causer des diarrhées et les EHS sont déjà très sensibles au niveau intestinal.
Les huiles de coton et de pépins de raisins, si non bio, ont un taux très haut de pesticides.
Dans le tableau, l’huile de riz est dans une seule caisse au lieu de quatre.
Dans la section des gras essentiels : « Les sources les plus riches sont les huiles d’olive, d’avocat, de macadamia, de noisettes et de colza (cette dernière étant très équilibrée en Omégas). »
Section « Cuisson des aliments » : On utilisera pour les cuissons, les huiles pauvres en Oméga-3 (taux < 1), exemple huile de sésame, de riz, de coco, graisse de palme non hydrogénée. L’huile d’olive est préférable parce que facile à détecter quand il devient toxique : fumée.
Section Boissons : Boire pendant le repas pour favoriser l’activité enzymatique : 1 volume d’eau pour 1 volume d’aliments. Première fois que j’attends cette affirmation puisque l’eau dilue les enzymes et pour cette raison il est recommandé de NE PAS boire pendant les repas.
La section sur le xylitol ne parle pas des effets secondaires :
Tout cela paraît très rose, mais le xylitol est-il sans danger ?
Dangers du xylitol ? Il faut plutôt parler plutôt de légers effets secondaires. Le xylitol a été approuvé par l’United States Food and Drug Administration en 1963, aux États-Unis. Dans l’Union européenne, le xylitol a reçu deux avis favorables de l’EFSA, après l’autorisation accordée en 2008. Il est donc considéré sans danger. Néanmoins, il y a quelques précautions à prendre.
Des effets secondaires minimes peuvent en effet se manifester. Les allergies au xylitol n’ont pas encore été étudiées de façon poussée. Des commentaires font par contre état d’une possible augmentation de l’acide urique, mais cela ne concernerait que la voie intraveineuse. Par contre, en cas de grande consommation de xylitol, des ballonnements peuvent apparaître.
Ces ballonnements peuvent parfois également être accompagnés de diarrhées. Ces effets sont dus au fait que la substance n’est pas totalement absorbée par le corps. Sa diffusion est donc passive. Le seuil laxatif de chacun étant différent, l’effet varie d’une personne à l’autre. Il est donc conseillé de consommer des quantités raisonnables de xylitol. Quelques grammes par jour ne devraient produire aucun effet, et le corps s’adapterait d’ailleurs progressivement à la substance.
Du xylitol bio ?
Vous n’en trouverez pas et pour cause : le mode de fabrication du xylitol exclut totalement la certification bio. Les bouleaux utilisés pour extraire la substance peuvent être bio, mais le produit fini ne le sera pas pour autant. Méfiez-vous donc des étiquettes vous présentant une labellisation pseudo biologique …
En savoir plus sur http://www.consoglobe.com/xylitol-bon-substitut-sucre-cg/2#mUMbOWzqsWpCyTqQ.99
Même si le Xylitol semble posséder de nombreuses vertus, n’en abusez pas ! En effet, une consommation excessive peut provoquer des effets indésirables : douleurs abdominales, diarrhées, ballonnements… Il est donc conseillé de ne pas dépasser les doses de 70 g/jour chez l’adulte et de 35 g/jour chez l’enfant. http://www.doctissimo.fr/html/nutrition/mag_2002/mag0412/nu_5385_xylitol.htm
Intolérances aux sucres alcool (sorbitol, xylitol, mannitol) :
Fréquence dans la population
· Plus de 50% des adultes souffrent de symptômes importants suivant l’ingestion de plus de 10 g.
· L’intolérance survient plus fréquemment chez les asiatiques et les noirs américains que chez les blancs. Dans l’ensemble, 30 à 75% des adultes absorbent mal 10g de sorbitol.
· L’intolérance se manifeste chez environ 70% des patients soufrant du syndrome de l’intestin irritable.
http://www.foodintolerances.org/french/food-intolerances-sorbitol.aspx
L’article en soit est excellent, il y a simplement besoin de quelques corrections.
Ici au Québec un nouvel OSBL vient de se former : RESQ : Rassemblement électrosensibilité Québec https://electrosensibilitequebec.wordpress.com/
Merci d’avoir apporté attention à mon message et bon courage dans votre mission.
María Acosta
Bonjour,
>Je suis en train de lire vos articles et j’ai trouvé deux produits dans vote article sur la diète sans gluten qui doivent être corrigé.
L’huile canola (Canada oil)ne devrait pas apparaître dans une liste d’huiles à utiliser au moins qu’on mentionne de ne pas l’utiliser. Raisons : fait par l’Homme et presque majoritairement transgénique. Même les champs non transgéniques sont contaminés puisque le pollen est très volatile. Il se trouve dans la majorité des produits préparés; il faut mentionner que si l’huile n’est pas identifiée, il faut tenir pour acquis que c’est du canola. Parce qu’il est haut en huiles polyinsaturées, elle ne devrait pas être chauffée, mais encore une fois il se trouve dans les aliments transformés, même frits.
> L’autre produit est le Pianto. Il a plus de 15 ans m’a été hautement recommandé pour détoxifier les métaux lourds. Je voulais l’utiliser sir des enfants autistes, mais avant de le faire, j’ai demandé à la représentante de me donner des références. J’ai communiqué avec une douzaine de naturopathes, au Québec, en France et en Suisse. Elles m’ont tous dit que des merveilles sur le produit. Avant de le recommander, j’ai décidé de l’utiliser sur une cliente et mes deux enfants. La cliente a immédiatement commencé à avoir une mauvaise réaction, mes enfants au début moins pire pour en devenir grave. La cliente a arrêté de le prendre après une semaine, mon fils n’a pris qu’une bouteille et ma fille l’a pris plus longtemps sur la recommandation de la représentante. Résultat : la cliente n’a jamais récupéré sa vitalité, mon fils est redevenu dyslexique, mais une forme différente, et ma fille a perdu 9 semaines d’école sous des douleurs atroces (elle sentait les métaux se déplacer) et cinq ans de thérapie sont tombés à l’eau (on parle de plus de 100 000 $ CAN). Entre temps les trois avaient passé une analyse de selles pour métaux lourds. Les résultats étaient presque identiques; le labo a vérifié deux fois les échantillons. Le pire était celui de ma fille; j’ai appris qu’elle n’élimine pas les métaux. La représentante a fait analyser le Pianto, tout comme moi. J’ai fait une plainte à Santé Canada. Les trois labos ont donné le même résultat : hautement contaminé avec des métaux, notamment l’aluminium et le nickel. La compagnie a voulu simplement me rembourser le 1000 $ CAN de produit que j’avais acheté, ce que j’ai refusé. Je voulais que le produit soit retiré des ventes ou produit sans métaux. Pianto continue à être vendu. Les gens croient qu’il est efficace parce qu’ils réagissent (réaction Herxsheimer), mais ce n’est pas le cas et les personnes, comme ma fille et ma cliente qui sont incapables d’éliminer les métaux et surtout s’elles ont déjà un problème de contamination à l’aluminium, elles ne vont qu’empirer leurs cas.
SVP, retirez-le de votre liste de produit à recommander.
Déjà l’onde de choc
PARIS MATCH
Déjà l’onde de choc
Pour la première fois en France, une loi est adoptée sur l’encadrement de l’exposition aux ondes électro-magnétiques. C’est le début d’une reconnaissance du danger des radiofréquences sur la santé. Parmi les études publiées récemment, celle de l’Inserm confirme bien le lien entre l’utilisation intensive du téléphone portable et l’apparition de tumeurs cérébrales. Mais où commence l’« utilisation intensive » ? Et pour quels consommateurs ? Les réponses sont inquiétantes.
Depuis janvier 2013, Camille a téléphoné 1 433 heures avec son portable. A 31 ans, elle aurait un risque de développer une tumeur cérébrale. Cette « association positive » entre l’utilisation du téléphone portable et le développement de tumeurs cérébrales est le résultat de l’étude publiée par l’Unité Inserm 897 de Bordeaux en mai 2014, une des dernières – et des rares – parues sur le sujet. Les travaux montrent que « l’utilisation massive du téléphone portable, supérieure ou égale à 896 heures d’appels, dans une vie, serait associée au développement de tumeurs cérébrales. Chez ces personnes, le risque d’avoir une association positive entre l’utilisation de leur téléphone portable et le développement de tumeurs cérébrales est augmenté pour celles qui téléphonent plus de 15 heures par mois. » Des chiffres d’une précision étonnante qui classent Camille parmi les utilisateurs « intensifs » du portable, ce qu’elle était loin d’imaginer avec ses 16 heures et 38 minutes consommées le mois dernier. En douze ans, Camille a changé cinq fois de téléphone portable. Personne ne lui a dit qu’il fallait limiter ses appels, privilégier l’oreillette et éviter de téléphoner dans les zones de mauvaise réception. Au contraire, on l’a à chaque fois incitée à profiter des nouvelles offres illimitées.
D’après l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), les 67 millions de Français détenteurs d’une carte Sim téléphonent en moyenne 3 heures et 4 minutes par mois. Selon les conclusions de l’Inserm, le risque de développer une tumeur apparaîtrait au bout de 24 années d’utilisation, soit dans une petite dizaine d’années pour les personnes équipées d’un portable depuis 2000. Mais le risque est bien supérieur pour les plus jeunes, si l’on se réfère à une étude menée fin 2012 par l’Association santé environnement France (Asef) auprès de lycéens de 12 établissements en région Paca : on y montre que près de la moitié des élèves téléphonent plus d’une demi-heure par jour, 20 % d’entre eux passant plus de 2 heures d’appels.
Le Pr Dominique Belpomme, cancérologue, parle d’un « déni scientifique » face à une future « catastrophe sanitaire »
Lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé, en 2011, que l’utilisation du téléphone portable était « possiblement » cancérogène, des études et des contre-études sur le sujet se sont multipliées en Europe et aux Etats-Unis, apportant plus ou moins de nuances à leurs conclusions. En 2013, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) concluait dans son rapport « Radiofréquence et santé » que l’utilisation du portable ne présentait pas de « risques avérés » mais qu’il fallait poursuivre la recherche. Jean-Pierre Marc-Vergnes, neuropsychiatre et expert à l’Anses, admet que « la direction de l’agence adapte quelquefois ses conclusions en fonction de ce qui est formulé par les pouvoirs publics, comme ce fut le cas suite à la publication du rapport de l’Afsset en 2009 ». Une position qui inquiète les associations françaises comme Priartem, Robin des toits ou Une terre pour les EHS (personnes électro-hypersensibles) qui dénoncent des conflits d’intérêts aggravés par la crise économique. La communauté scientifique, elle, constate chaque jour un peu plus que le temps de la science n’est pas le même que celui des industriels.
Derrière son bureau envahi de polycopiés et de rapports scientifiques, le Pr Dominique Belpomme, cancérologue et président de l’Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse (Artac), mène seul avec sa petite équipe ses recherches sur l’électro-hypersensibilité. Depuis 2008, il dit avoir examiné plus de 1 200 « malades », la plus grande série mondiale. Il parle d’un « déni scientifique » face à une future « catastrophe sanitaire », « d’un scandale mille fois plus important que l’amiante, car il concerne des milliards d’individus qui abusent du portable ». Pourtant, il refuse de publier ses résultats et décline les invitations aux auditions de l’Anses. Pourquoi ? Parce que l’agence a refusé de financer ses études. « J’ai été obligé de trouver de l’argent aux Etats-Unis, au Canada et en Suède pour mener mes recherches. Mes résultats n’appartiennent donc pas à la France, et j’attends maintenant l’autorisation de ces pays pour les publier », se justifie-t-il.
Le cancérologue affirme qu’utiliser le téléphone portable plus de 20 mn par jour provoquerait à long terme l’Alzheimer
Cet homme de 71 ans affirme avec conviction que l’abus du téléphone portable (soit plus de 20 minutes par jour selon lui) provoquerait à long terme la maladie d’Alzheimer. « Le grand risque aujourd’hui, ce n’est pas le cancer mais la destruction des cellules du cerveau qui provoque la maladie d’Alzheimer. Les plus jeunes sont les plus exposés, car ils sont les plus gros utilisateurs du portable et leur cerveau n’est pas mature avant l’âge de 15 ans. Je vois aujourd’hui arriver en consultation de plus en plus de gens, dont des jeunes, ayant des symptômes de confusion mentale de type pré-Alzheimer qui peuvent évoluer vers la démence : déficit de mémoire immédiate, de concentration, désorientation spatio-temporelle. Comme en Grande-Bretagne, il faudrait déconseiller l’usage des portables aux moins de 15 ans et demander aux futures mères ou jeunes mamans d’éloigner au maximum le téléphone de leurs bébés. Je constate, par ailleurs, que les femmes sont plus sensibles aux champs électromagnétiques car elles représentent les deux tiers de mes malades », affirme-t-il.
Les tests que le Pr Belpomme a mis au point montrent que l’exposition aux ondes électromagnétiques provoquerait chez certaines personnes un problème d’oxygénation du cerveau qui, dans le pire des cas, causerait une « intolérance » aux champs électromagnétiques, allant jusqu’au courant électrique standard. D’après ses recherches, des facteurs génétiques favoriseraient cette hypersensibilité. Certaines personnes doivent protéger leur maison avec des matériaux spéciaux, voire se réfugier loin des villes pour retrouver leurs capacités.
A lire: Michèle Rivasi: «Il faut créer une zone refuge pour les électrosensibles»
Jonathan, 32 ans, est électrosensible. Il est le premier Français à avoir bénéficié d’une aide départementale pour s’équiper de protections anti-ondes.
Vidéo Daphné Mongibeaux/Paris Match
Ces malades, appelés électro-hypersensibles (EHS), sont difficiles à comptabiliser, mais représenteraient de 1 % à 10 % de la population. On parle de 25 % à la fin du siècle. Les douleurs dont ils se plaignent sont de nature variée. Cependant, en général, ils souffrent de migraines, de problèmes digestifs, de douleurs articulaires, de fatigue chronique ou encore de picotements cutanés. Ils intéressent particulièrement les pouvoirs publics, qui ont commandé à l’Anses une étude spécifique qui devrait être publiée cette année.
Jean-Pierre Marc-Vergnes travaille justement sur cette question depuis 2010 et déclare vouloir rester « très prudent » sur ce sujet qui a pris « une tournure politique et polémique ». Agé de 80 ans, il se présente comme « un vieux chercheur amorti qui n’a plus rien à attendre d’une carrière scientifique » et peut donc s’atteler à des travaux sur ce problème épineux « où il y a des coups à prendre de tous côtés ».
Il démarrera cette année une recherche sur l’hypersensibilité électromagnétique financée par l’Anses, au cours de laquelle 60 personnes seront observées : perception cutanée et réactivité du circuit de la douleur. Le but est d’établir éventuellement un lien entre les pathologies des électrosensibles et celles des chimicosensibles (intolérances aux produits et aux odeurs chimiques). Pour le Dr Marc-Vergnes, « si le corps médical est gêné, c’est parce qu’il ne comprend pas ce qu’ont ces personnes en détresse. Certains médecins parlent de perturbations mentales, mais je crois qu’ils dérapent un peu. J’ai rencontré suffisamment d’EHS pour dire qu’ils sont tout à fait normaux ». Très réservé sur les conclusions de ce futur rapport, il dévoile cependant un élément tiré de son expérience personnelle : « Je crois que ce sont les personnes qualifiées autrefois de spasmophiles que l’on diagnostique aujourd’hui EHS. »
Selon la fédération française des télécoms, l’exposition à la 3G et à la 4G est cent à mille fois inférieure à la 2G
Bien que la cause précise de ces maux reste encore mystérieuse, leur étude pourrait nous en dire davantage sur le degré d’impact des ondes qui nous entourent et auxquelles nous sommes tous exposés. Nous vivons actuellement – dans les villes en particulier – dans un brouillard composite appelé « smog » comportant les ondes des téléphones portables, du WiFi, du Wimax, du Bluetooth, de la 2G, de la 3G et maintenant de la 4G. Nous ne connaissons pas les effets précis des unes et des autres sur nos organismes, ni des unes sur les autres. Un porte-parole de la Fédération française des télécoms (FFT), qui préfère rester anonyme, veut être rassurant depuis son téléphone portable collé à l’oreille (car « il ne se pose pas de questions » malgré les recommandations de sa propre fédération d’utiliser une oreillette) en précisant que « l’exposition à la 3G et à la 4G est cent à mille fois inférieure à la 2G ». Selon lui, « les risques d’exposition aux ondes ne sont pas avérés, comme l’indique l’Anses dans son rapport de 2013, et le réseau déployé depuis vingt ans par les opérateurs est protecteur de la santé, de l’environnement et assure une bonne qualité de service », avant d’ajouter que le public réalise que « ces services lui sont utiles […] et que l’Etat est quand même bien gentil avec les associations anti-ondes. »
Car, pour lui, leurs revendications sont sans fondement. Les associations souhaitent néanmoins abaisser le seuil thermique à 0,6 volt par mètre (un niveau recommandé en 2011 par le Conseil de l’Europe) au lieu des 41 à 61 volts par mètre, seuil thermique fixé par un décret de 2002. « Je reviens de Florence, en Italie, où plane une inquiétude autour des ondes électromagnétiques. Les valeurs limites ont été abaissées à 0,6. Les antennes ont donc toutes été surélevées. Cela enlaidit énormément le paysage, c’est dommage », déplore-t-il. En Europe, d’autres pays comme l’Autriche, la Belgique, le Luxembourg, la Pologne et la Grèce ont baissé leurs seuils à 0,3 ou 0,6 volt par mètre. La Chine, la Russie et l’Inde ont également fait ce choix, obligeant les opérateurs à multiplier le nombre d’antennes-relais en les remplaçant par de moins puissantes. Pour le porte-parole de la FFT, il règne une « psychose » en Inde, où « il y a déjà beaucoup de problèmes ; donc pourquoi ne pas trouver un faux problème comme dérivatif ? ». Un « faux problème » qui pose tout de même de vraies questions.
“Des tests biologiques qui ne laissent pas de doute”
Le Pr Dominique Belpomme (photo, assis au milieu de son équipe), cancérologue, pratique des tests biologiques sur ses patients qui lui permettent de mettre en évidence leur hypersensibilité. L’écho doppler cérébral pulsé montre par exemple une hypovascularisation du cerveau (entraînant un manque d’oxygène), notamment au niveau du système limbique, chez les personnes qui se disent électrohypersensibles. Le médecin constate également des anomalies biologiques dans le sang : augmentation du taux d’histamine (liée à l’immunité et aux allergies), présence anormale de la protéine S100B (qui aide à fixer le calcium et agit sur la prolifération cellulaire) et, dans un tiers des cas, baisse de la mélatonine (l’hormone du sommeil) dans les urines.
Sur le plan expérimental, il affirme avoir soumis une dizaine de malades à des champs électromagnétiques et avoir établi un lien direct avec les anomalies biologiques (comme chez les rats soumis aux mêmes tests). Si le diagnostic est établi – ce qui fut le cas de 90 % des 1 200 personnes examinées depuis 2008 –, le Pr Belpomme administre un traitement d’antihistaminiques, d’antioxydants, d’anti-inflammatoires naturels et d’une vitaminothérapie intensive pour permettre la revascularisation du cerveau. Cela permet de « rendre la vie quotidienne supportable », mais il préconise de ne surtout pas téléphoner avec son portable plus de vingt minutes par jour par séquences de six minutes pour éviter l’évolution vers la maladie d’Alzheimer. Dans les cas les plus graves, il conseille de s’éloigner temporairement mais rapidement de toutes les sources de champs électromagnétiques, si tant est que cela soit possible.
L’EHS – l’enfer en trois lettres
LA PROVENCE
Ann-Charlotte souffre d’electro-hypersensibilité.
La Parisienne, réfugiée à Saint-Auban témoigne
L’électro-hypersensibilité (EHS), découverte il y a une vingtaine d’années concernait un nombre infime de personnes. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et si les évaluations scientifiques ne sont pas terminées, un peu partout, l’apparition de nouveaux cas, de nouvelles formes de réactions aux ondes électromagnétiques pulsées, incitent les États à légiférer, au nom du principe de précaution.
L’association pionnière Robin des Toits, l’Anses, l’OMS, la Crirem… Tous ont préconisé de limiter la prolifération, l’intensité de ces émissions, et de limiter l’usage du téléphone pour les enfants. L’évolution des technologies inquiète les malades qui souffrent d’EHS. Les territoires vierges de toutes pollutions électromagnétiques se réduisant de jour en jour.
Le colloque organisé à l’Assemblée Nationale le jeudi 11 février, en vue de la reconnaissance de l’électro-hypersensibilité, donne un peu d’espoir. Il a permis à des experts réputés de préciser les risques et les urgences.
Pierre Le Ruz, président de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques, Dominique Belpomme, cancérologue et président de l’Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse, Pierre Biboulet, médecin expert, les médecins Béatrice Milbert, Alain Collomb, Catherine Neyrand, et Maître François Lafforgue sont unanimes : « Les impacts sur la santé des ondes électromagnétiques « pulsées » sont indéniables. Avec le déploiement actuel des objets connectés, les expérimentations de la 5G pour la téléphonie mobile, le fixe sans fil, toujours plus de WiFi dans les lieux publics, nous sommes plus que jamais entourés d’un brouillard d’ondes« .
« Les bébés et les enfants sont en danger »
Bibliothécaire et documentaliste dans un établissement parisien, elle exerce également comme traductrice en milieu associatif. Ann-Charlotte, 32 ans, souffre d’EHS depuis l’adolescence. C’est le professeur Belpomme qui a diagnostiqué chez elle la maladie. Le 20 janvier dernier, foudroyée par une crise inflammatoire qui affectait la plupart de ses organes, elle a dû se soustraire à la pollution électromagnétique citadine, direction Saint-Auban pour se « réfugier » provisoirement, chez sa grand-mère. « Nous avons l’impression d’être abandonnés de tous et que nos hommes politiques ne prennent pas la mesure du problème. Nos voisins vivent très mal nos exigences si on leur demande, par exemple, d’éteindre leur Wi Fi quand ils ne l’utilisent pas. Parfois on nous regarde comme si on était des malades mentaux ! » Les travaux du professeur Belpomme publiés récemment démontrent qu’il existe désormais des critères cliniques et des marqueurs biologiques permettant de diagnostiquer une électrosensibilité. « Nous avons besoin d’une vraie reconnaissance de notre maladie. Il est indispensable de créer des zones « blanches » – d’appliquer, comme en Autriche, en Espagne, en Angleterre ou en Suède, le principe de précaution avec limite de l’intensité. Nous sommes en danger, les bébés, les enfants sont en danger. Des détériorations cérébrales et cardiaques sévères sont à craindre à moyen ou à long terme ».
http://www.laprovence.com/article/actualites/3827019/ehs-lelectro-hypersensibilite-lenfer-en-trois-lettres.html
Journal d’une électrosensible…
Journal d’une électrosensible : l’incompréhension de l’entourage et même d’environnementalistes !
Ouf ! 8h30 du matin : il est parti ! Cet ami à qui j’avais demandé d’éteindre son cellulaire à son arrivée chez moi hier soir, et qui m’avait entendue au cours de la dernière année décrire à quelques reprises l’électrosensibilité qui m’afflige. Qui avait peut-être vu l’icône ‘pas de cellulaire’ sur la porte d’entrée, ou lu sur la porte de mon bureau la pancarte qui demande aux visiteurs d’éteindre tout équipement émetteur de radiofréquences. Cet ami à qui j’avais demandé, pas plus tard qu’avant-hier, d’éteindre son cellulaire puisque nous allions passer plusieurs heures ensemble. Mais… que j’avais vu recevoir des textos quelque temps après.
Eh bien, hier soir, le message n’a pas passé non plus. Je me suis réveillée à 2 h du matin[1], aux prises avec un mal de tête, des palpitations et la sensation de manquer d’air. Mon visiteur dormait dans la chambre à côté. Je suis allée chercher mon acoustimètre[2] (appareil sonore qui mesure les radiofréquences), afin de comprendre ce qui se passait. Quelle ne fut pas ma surprise de voir le niveau de volts par mètre grimper une vingtaine de fois plus haut que ce que je retrouve habituellement dans mon domicile (0,45 volt par mètre, un niveau auquel, selon le fabricant EMFields, la plupart des hypersensibles éprouvent des réactions, vs 0,02 V/m en temps normal), et les voyants rouges signaler le dépassement de la zone sécuritaire en clignotant et sonnant presque sans arrêt.
Comme je suis civilisée et que je respecte le sommeil de mes invités, j’ai décidé de ne pas aller réveiller mon ami. J’ai passé les deux heures suivantes à essayer de me rendormir. Ce matin, il repartait chez lui, et mon conjoint s’est levé. Je ne me suis pas levée. Non seulement j’étais fatiguée mais je n’aurais pas pu faire semblant et ne rien dire. Peut-être avait-il laissé son cellulaire allumé. Peut-être la fonction du Wi-Fi du cellulaire était-elle activée. Peut-être avait-il un iPad ouvert. Je ne sais pas, je ne suis pas allée voir. Mais ce qui est certain, c’est qu’un appareil émettait des micro-ondesdans cette chambre une bonne partie de la nuit! En tout cas, dès qu’il a franchi le seuil de la porte, il n’y avait plus trace d’ondes sur l’acoustimètre.
Ce n’est pas la première fois que l’incompréhension de l’entourage se manifeste face à mes besoins. Une amie à qui je rendais visite et à qui j’avais demandé d’éteindre son Wi-Fi — elle était au courant de ma condition et avait déjà accepté de coopérer antérieurement — a alors levé les yeux au ciel. Lors d’une rencontre familiale, tout le monde a accepté d’éteindre son cellulaire, mais une demi-heure après, j’en voyais un qui pitonnait sur le sien, et ensuite un autre, puis un autre… Un autre ami, médecin, à qui je faisais la même demande en allant dormir chez lui, a suggéré que je souffrais plutôt d’un syndrome d’anxiété. Même mon conjoint a mis du temps à reconnaître ma condition.
Heureusement, au travers de tout cela, il y a des proches qui manifestent de l’empathie et qui éteignent leur appareil (cellulaire, iPad), ou désactivent la fonction Wi-Fi de leur ordinateur[3] en ma présence. À commencer par mes enfants, d’une génération pourtant non habituée à se passer de cette technologie. Et ces membres de ma belle-famille venus récemment passer dix jours à la maison. Ils ont même accepté de ne pas utiliser leur moniteur pour bébé ! Ou encore les membres de ma chorale, à qui je dis un gros merci !
L’incompréhension d’écologistes, d’environnementalistes
Il n’y a pas que l’entourage mal informé ou sceptique qui ne comprenne pas. Étonnamment, c’est aussi le cas de gens qui se disent préoccupés par l’environnement ou l’écologie. C’est ainsi que deux années de suite, lors d’un évènement axé sur l’environnement, ma demande (écrite, faite à l’avance) de faire éteindre les cellulaires dans l’assistance[4] durant les conférences a été « oubliée », m’a-t-on expliqué. Et il y avait au programme ces deux années-là des conférences sur l’électrosmog ! Je ne suis pas sûre d’y retourner l’an prochain…
Pourquoi ces comportements ? Le manque d’information ou la désinformation, oui, mais aussi la difficulté de changer ses habitudes, acquises très rapidement avec cette technologie sans fil si attirante, qui permet d’être joignable 24 heures sur 24 ! Et je dirais, surtout, la dépendance à ses équipements. « Voyons, je ne peux pas m’en passer quelques heures, et si quelqu’un essayait de me contacter ? » On appelle cela le FoMO (Fear of Missing Out), soit la peur de manquer quelque chose[5]. Quelqu’un peut-il m’expliquer comment l’humanité a pu survivre jusqu’à l’invention du cellulaire?
Comprenez-moi bien, je ne suis pas ‘contre’ la technologie sans fil. J’ai un cellulaire. Il est généralement éteint, reste dans la voiture et sert surtout lors de mes courses en ville, quand j’ai oublié ma liste d’épicerie! Ou bien à prévenir des proches de mon arrivée imminente, en cours de route[6]. Cet appareil, partagé entre mon conjoint et moi, n’est pas dernier cri, mais il fonctionne. Et je vous écris à partir de mon ordinateur portatif, sans Internet Wi-fi, câblé comme « dans le bon vieux temps » ! Cet ordinateur est posé sur un tapis mis à la terre, qui diminue le champ électromagnétique qu’il dégage. Pour certains, je suis sûrement très handicapée parce que je ne possède pas de tablette style iPad, ni de liseuse. Ce n’est pas que je n’aimerais pas en avoir, mais sans connexion Wi-Fi, cela servirait à quoi ? Je n’ai jamais aimé lire de longs textes sur l’écran, de toute façon.
Qu’en pensez-vous ? Vous êtes-vous butés à des attitudes semblables ? Avez-vous développé des ‘trucs’ pour ce genre de situation ? Vous pouvez me répondre dans la boîte de commentaires au bas de cette page. Au plaisir d’échanger avec vous.
[1] Pour une raison que j’ignore – mais, croyez-moi, je vais explorer la question – mes symptômes neurologiques ou cardiaques se manifestent environ 4 heures après le début de mon exposition aux radiofréquences.
[2] Un équipement très utile pour quiconque souhaite savoir quel niveau de radiofréquences pénètre son environnement. Plusieurs compagnies en vendent. Le mien, fabriqué par EMFields, est un RF Meter, modèle AM-10, qui mesure les fréquences entre 200 mégahertz et 8 gigahertz.
[3] Voir mon autre texte : L’activation constante du Wi-Fi : fonction nocive de votre ordinateur – https://maisonsaine.ca/sante-et-securite/electrosmog/l-activation-du-wi-fi-fonction-oubliee-nuisible-de-votre-ordinateur.html
[4] Plus il y a de cellulaires allumés dans une pièce, plus c’est difficile pour une personne électrohypersensible.
[5] Dossey L, MD, FOMO, Digital Dementia, and Our Dangerous Experiment. http://www.explorejournal.com/article/S1550-8307(13)00347-9/abstract
[6] Malheureusement, certaines personnes électrohypersensibles ne peuvent même pas se servir d’un cellulaire, ne serait-ce que très brièvement. Saviez-vous qu’une des rares personnalités à avoir révélé son électrohypersensibilité est Gro Harlem Brundtland, en mars 2002, alors qu’elle était directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé? En 1987, ce médecin et ancienne première ministre de la Norvège a signé le fameux rapport Brundtland sur le développement durable (intitulé Notre avenir à tous), de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations unies. Elle a raconté son intolérance aux ondes en Ontario en 2012 : http://www.magdahavas.com/gro-harlem-brundtland-talks-at-the-university-of-waterloo/
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Mots-clé: comportement, électrohypersensibilité, incompréhension de l’entourage, sans fil, sensibilisation
Catégorie: Électrosmog, Hypersensibilités environnementales
À propos de l’auteur (Profil de l’auteur)
Chercheure indépendante en périnatalité, Hélène est pionnière dans plusieurs domaines. Elle fit connaître l’accouchement vaginal après césarienne (AVAC) en écrivant le seul ouvrage en langue française sur le sujet (FIDES, 3e éd., 2012), publié aussi en anglais (Fresh Heart, 2011) et en brésilien (mBooks, 2015). Elle fut parmi les premières consultantes engagées par le ministère de la Santé et des services sociaux du Québec pour la légalisation de la pratique de sage-femme au Québec. Ces dernières années, elle a contribué à la reconnaissance internationale des mauvais traitements dont sont victimes trop de femmes enceintes qui accouchent, participant à la création et traduction de la charte Le respect dans les soins de maternité : les droits universels des femmes pendant la période périnatale (White Ribbon Alliance for Safe Motherhood). Elle oeuvre actuellement à l’implantation d’une initiative prometteuse, l’Initiative internationale pour la naissance MèrEnfant (IMBCI). Depuis 2014, elle s’intéresse à la question de l’impact des micro-ondes sur la santé.
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« Sans empathie nous commes foutus »
Jeremy Rifkin, philosophe : “Sans empathie, nous sommes foutus”
- Propos recueillis par Olivier Pascal-Moussellard
- Publié le 21/05/2011. Mis à jour le 18/09/2014
Face à la menace d’un désastre écologique, notre civilisation doit revoir son modèle. Pour le penseur, les conditions sont réunies pour un sursaut international. Encore faut-il que “Ies gens comprennent qu’une autre histoire est possible”…
D’habitude, les sociologues n’aiment pas jouer les prophètes. Pourtant, à force d’ausculter le présent, certains développent des intuitions sur ce que pourrait être le monde demain. C’est le cas de l’Américain Jeremy Rifkin une fois encore, dans son dernier ouvrage, Une nouvelle conscience pour un monde en crise. Nous entrons dans « une civilisation de l’empathie », affirme l’auteur d’études remarquées, dans le passé, sur La Fin du travail et Le Siècle biotech. L’empathie, autrement dit l’« aptitude à éprouver comme sienne la difficile situation d’un autre », doit absolument être élargie à la totalité de notre biosphère, prévient l’auteur. La menace d’un désastre écologique, conjuguée avec l’explosion des réseaux sociaux et la montée d’une « génération du millénaire » plus tolérante, plus cosmopolite et moins consommatrice que ses parents, force notre civilisation à revoir son modèle. Elle a d’ailleurs commencé sa mue : du tsunami en Asie du Sud-Est aux nouvelles formes de management « à l’horizontale » (qui privilégie le partage de l’autorité et le travail en réseaux), du partage tous azimuts de l’intimité sur la Toile aux dernières découvertes sur la psychologie du nourrisson, mille signes nous avertissent, se réjouit Rifkin, que l’empathie a commencé à adoucir le monde. On est, à dire vrai, en droit d’en douter. Et même de ne pas être entièrement convaincu par un ouvrage qui alterne les intuitions fulgurantes et quelques pensées… vertueuses. N’empêche : Rifkin propose une direction, là où d’autres se contentent d’un état des lieux. Entretien avec ce guetteur inquiet, mais plein d’espoir.
Comment en êtes-vous arrivé à penser l’empathie comme un moteur de civilisation ?
Jeremy Rifkin : La façon dont on définit la nature humaine a des conséquences sur le type d’institutions et la forme de civilisation que nous choisissons. A l’époque féodale, c’est l’Eglise qui avait le dernier mot : l’homme naissait pécheur, il ne pouvait espérer le salut que dans l’autre monde. Les philosophes modernes, à l’orée de la révolution industrielle, ont dépassé ce point de vue. L’être humain, nous expliquent Locke, Condorcet et d’autres, est une espèce agressive, voire prédatrice : il cherche l’autonomie et le plaisir, il a une vision utilitaire de la nature. Les modèles politiques ou éducatifs, les lois et l’enseignement de leur époque s’en ressentent. Et aujourd’hui ? J’ai la conviction que si nous poursuivons sur cette lancée, si nous restons agressifs et prédateurs les uns avec les autres et avec la nature, alors nous sommes fichus. Comment plus de six milliards d’individus pourraient-ils vivre ensemble, en effet, sans détruire leur biosphère ?
Vous prônez un changement de regard sur la nature humaine ?
La façon dont l’homme a été décrit depuis deux cents ans est toxique. Les découvertes de la biogénétique, depuis quinze ans, montrent que la capacité – innée ! – des êtres humains à ressentir de l’empathie les uns pour les autres est au moins aussi forte que leur agressivité. Et cette faculté se développe avec la connaissance de soi : plus une personne développe son « moi », plus elle devient sociable. A 2 ans, un enfant est capable de se reconnaître dans un miroir. A 8 ans, il comprend le phénomène de la naissance et de la mort, découvre que la vie est précieuse et fragile, et qu’à la fin on meurt. Cette découverte est une étape fondamentale dans sa maturité – elle lui montre que chacun est unique, comme lui – et lui permet de développer son empathie. Cette capacité à se mettre « à la place de » nous semble peut-être une évidence, mais elle est la base même de notre civilisation : nous sommes l’espèce la plus sociable de la terre, et cela a des conséquences extrêmement importantes sur notre façon de vivre ensemble.
“Les consciences changent quand se produisent, conjointement, une révolution de la production d’énergie et une révolution des communications. Quand les deux se combinent, c’est bien tout notre rapport à l’espace et au temps qui change, notre modèle de civilisation. Et notre empathie qui s’élargit.” Jeremy Rifkin
L’histoire du monde serait donc, en partie, l’histoire du développement de l’empathie ?
Quand j’ai commencé mes recherches sur le sujet, il y a sept ans, je me suis posé une question : est-ce que notre conscience humaine a changé à travers l’histoire ? Ce que les historiens nous en disent ne m’a pas tellement aidé. Car les livres d’histoire sont remplis de guerres, de luttes et de catastrophes ; pour une raison bien simple, c’est qu’elles retiennent notre attention. Je crois, et c’est la thèse principale de mon livre, que les consciences changent quand se produisent, conjointement, une révolution de la production d’énergie et une révolution des communications. Les nouvelles sources d’énergie nous permettent de modifier notre environnement social – de passer du village à la vie urbaine, par exemple – et de rendre celui-ci plus vaste et plus complexe. Mais cette nouvelle organisation exige des capacités de communication à la hauteur. Quand les deux se combinent, c’est bien tout notre rapport à l’espace et au temps qui change, notre modèle de civilisation. Et notre empathie qui s’élargit.
Par exemple ?
Prenez le temps des cueilleurs et des chasseurs. La principale source d’énergie dont dispose l’homme est alors son corps. Le langage est fruste, on ne communique qu’avec ses proches, la sociabilité ne dépasse pas les membres de la famille ou de la tribu. Avec les premières grandes civilisations hydrauliques – notamment les Sumériens -, qui maîtrisent l’irrigation et développent des systèmes d’agriculture centralisés et complexes, la vie urbaine et l’échange d’argent apparaissent. Une première révolution énergétique a eu lieu : la capacité à stocker le grain. Mais cette civilisation plus complexe exige une forme de communication plus élaborée que la simple parole : c’est le début de l’écriture cunéiforme. Que ce soit au Mexique, au Moyen-Orient ou en Chine, toutes les civilisations hydrauliques ont vu apparaître l’écriture. Et vu l’empathie gravir un nouvel échelon : grâce au grain stocké, les gens gagnaient en autonomie, ce qui leur permettait de développer des relations avec des « familles » de plus en plus larges, bien au-delà des liens du sang. Sautons encore quelques siècles jusqu’à la révolution industrielle : grâce à la vapeur, les communications s’accélèrent, l’impression de livres devient bon marché, la pensée se répand, on partage l’information et on change une fois de plus de « civilisation ». C’est le temps de la conscience « idéologique » des Lumières : l’empathie s’est élargie à une nouvelle famille fictionnelle appelée… l’Etat-nation. Et sur un territoire où l’on parle plus de deux cents langues apparaissent soudain « la France » et « les Français » unis par une histoire commune… quelque peu fictionnelle elle aussi, car fondée sur un récit autant légendaire qu’avéré.
Et au XXe siècle ?
On observe une nouvelle rencontre entre, d’un côté, la révolution électrique et pétrolière et, de l’autre, le téléphone. La famille humaine lointaine devient soudain accessible, le voyage se généralise, ainsi que la conversation d’un bout à l’autre du monde. Du coup, la question devient pour nous la suivante : pouvons-nous imaginer – espérer même – étendre encore cette empathie ? Qu’elle atteigne toute l’humanité et même, au-delà, l’ensemble des espèces et la biosphère qui nous accueille, menacée par le réchauffement climatique ? Je crois que nous le pouvons. Et je suis aussi persuadé que, si nous n’y parvenons pas, nous sommes foutus, notre espèce est condamnée.
Vous prônez une nouvelle révolution énergétique, avec la sortie du modèle actuel, fondé sur les énergies fossiles, et l’entrée dans un nouveau système qui permettra à chacun de produire à bas coût sa propre énergie. Au même moment, la révolution des communications, avec Internet, est déjà en train de nous faire basculer dans un nouveau modèle de civilisation fondé sur une plus grande empathie. Mais l’actualité politique, économique et sociale violente qui nous entoure ne réduit-elle pas vos espoirs à des vœux pieux ?
Le débat reste ouvert. Mais je constate que, parmi les pdg de grands groupes et les chefs d’Etat que je conseille, et les étudiants en business à qui j’enseigne, beaucoup sont conscients de la nécessité de changer de modèle. Evidemment, quand un ancien système de communication et d’énergie atteint son apogée et se sent menacé, certains de ses dirigeants prennent peur. Or nous entrons dans une nouvelle ère, dans laquelle une production d’énergie différente, organisée en réseaux, va devoir s’imposer : des centaines de millions de petites entités produiront et partageront bientôt l’énergie comme on produit et partage l’information sur Internet. Les gros producteurs devront s’y faire, comme les producteurs de musique n’ont pas su le faire, puisqu’ils ont essayé de freiner l’échange de fichiers musicaux entre internautes par la loi et ont échoué. La résistance sera peut-être rude, mais la nouvelle convergence entre les formes d’énergie et de communication – ce que j’appelle dans mon livre la « troisième révolution industrielle » – se fera. C’est à ce prix que nous sauverons notre espèce.
« Je reconnais qu’Internet peut réduire, autant qu’augmenter, la capacité d’attention de chacun : c’est une source ininterrompue de stimulation mais aussi de dispersion, et l’empathie a besoin de profondeur et d’attention.”
La « génération du millénaire », les 15-25 ans d’aujourd’hui, est l’avant-garde de ce combat ?
Elle bouscule en tout cas toutes les « autorités » en matière d’énergie et de communication. Combien de parents ont vu revenir leurs enfants de l’école avec des questions qui fâchent : ta voiture, elle ne consomme pas trop ? Pourquoi ne fait-on pas le tri sélectif ? Notre mode de vie ne pollue-t-il pas trop ? Cette génération s’interroge sur la facture carbone, ne souhaite plus forcément s’enrichir ni avoir du pouvoir pour le pouvoir, elle veut une vie plus harmonieuse, moins nocive pour la planète. Elle nous bouscule !
Vous dites que l’extraordinaire extension de l’empathie humaine grâce aux réseaux sociaux devrait nous donner espoir. Mais cette émotion planétaire n’est-elle pas plus spectaculaire que profonde ?
La révolution de l’Internet a connecté le système nerveux central de deux milliards de personnes. En quelques secondes, grâce à Facebook ou Twitter, des jeunes du monde entier ont été touchés dans leur chambre par le tremblement de terre en Haïti ou le tsunami japonais. Mais cette empathie est-elle réelle ? J’ai senti que la solidarité était réelle lorsqu’une jeune Iranienne, Neda, a été tuée dans les manifestations qui ont suivi les élections dans son pays. Quelques heures après sa mort, grâce à YouTube, le monde entier connaissait son histoire et pouvait s’identifier à elle. C’est cela, l’empathie mondiale. Mais je reconnais qu’Internet peut réduire, autant qu’augmenter, la capacité d’attention de chacun : c’est une source ininterrompue de stimulation mais aussi de dispersion, et l’empathie a besoin de profondeur et d’attention.
Vous parlez de révolution, mais le « politique », au sens traditionnel du terme, est étrangement absent de votre livre. Vous misez plus sur la bonne volonté que sur le rapport de force ?
Le politique est présent dans ce projet, mais sous une autre forme. Nous travaillons en ce moment avec plus de cent vingt sociétés et des grandes villes comme Rome pour faire en sorte que cette troisième révolution industrielle voie le jour. L’ancienne politique est idéologique : elle correspond au modèle de gestion de la révolution industrielle du XIXe et du XXe siècle – avec sa distribution d’énergie et d’information organisée de façon verticale, centralisée et hiérarchisée -, et se traduit par le combat gauche-droite. La génération du millénaire, elle, ne parle jamais d’idéologie ! Quand on lui soumet un projet, elle sort son artillerie de questions : votre projet est-il collaboratif, « open source », transparent et « non-excluant » ? Si oui, parfait. Sinon, passez votre chemin. Le mouvement est déjà en marche pour une collaboration « latérale », façon Wikipédia, et sa puissance est potentiellement énorme. Du côté des producteurs d’énergie, certains ont compris le message : ils savent que leur business, à l’avenir, ne sera pas de vendre des électrons à leurs clients, mais d’expliquer à ces derniers comment ils peuvent dépenser moins d’énergie. Et ils se lient déjà à des associations de consommateurs…
Combien de temps avons-nous pour lancer cette « révolution » des consciences ?
C’est aux experts du réchauffement qu’il faut poser la question. 2014 semble être une année charnière : il faudra avoir lancé la révolution à ce moment-là pour inverser la tendance. Et quand on sait qu’il nous a fallu sept mois pour échafauder un plan « énergie » pour la seule ville de Rome, on mesure l’ampleur du défi…
Selon vous, qu’est-ce qui peut faire déclic ?
La clé, c’est l’histoire qu’on raconte aux nouvelles générations. Il faut que les gens comprennent qu’une autre histoire est possible que celle qu’on leur a racontée jusqu’ici. Et c’est possible ! Nous avons développé le système politique, économique et culturel des Lumières en cinquante ans, entre la Révolution française et la première révolution industrielle. Pourquoi est-ce que ça nous prendrait plus de temps cette fois ?
A lire :
Une nouvelle conscience pour un monde en crise, de Jeremy Rifkin, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise et Paul Chemla, éd. Les liens qui libèrent, 656 p., 29 €.
L’Empire de la compassion, de Paul Audi, éd. Encre marine, 146 p., 19 €.
http://www.telerama.fr/idees/sortir-de-l-egoisme-pour-sauver-la-planete,68939.php#LwtIcJjUsZTqrS2w.01
Pourquoi Le Barp dit non aux compteurs communicants
7 janvier 2016
Objet : le Barp dit non au LinkyBonjour,Pour information une deuxième commune Girondine après St Macaire dit officiellement non aux compteurs linky (ERDF- EDF,….).Pour la commune du BARP, il faut savoir que c’est la ville du LASER MEGAJOULE appartenant au Commissariat aux énergies Atomiques. Le plus grand laser au monde avec des chercheurs du monde entier qui viennent y travailler (fission de l’atome,…). Dans cette ville réside donc un grand nombre d’ingénieurs, techniciens (physiciens, mathématiciens et biologistes). Je pense que c’est l’une des communes en France où le « QI » est probablement le plus élevé et probablement la commune où la population est la plus sensibilisée aux risques liés aux champs électromagnétiques (CEM) !Donc c’est normal qu’ils ne veulent pas de cette nouvelle technologie Linky (CPL et 2G+) pour eux et leurs proches.Le compteur LINKY va à l’encontre des préconisations de l’ANSES (baisse de l’exposition de la population aux CEM et de l’OMS (CEM potentiellement cancérogène).Donc en gros le Linky va à l’encontre de l’Intérêt général en matière de santé (cancer, maladies neurodégénératives,… ), de sécurité (cyber attaques) , intrusion dans la vie privée,…A bientôtAmicalementDavid JIMENEZ
Je ne croyais pas à l’électrosensibilité…..
Aujourd’hui ma vie a basculé et je ne travaille plus depuis plusieurs mois. Je ne souhaite à personne de subir cela tant c’est douloureux et handicapant ; cependant, face au déni que certains opposent, il m’arrive de souhaiter parfois qu’ils connaissent les prémisses de ces symptômes pour enfin comprendre l’existence de l’électrosensibilité… (désolé)
35 Raisons de jeter votre smartphone aux Cabinets
MARIANNE – JUIN 2015 (extraits)
Chaque jour apporte son lot d’informations numériques inquiétantes. Le mobile tue, les tablettes rendent dingues, les ordinateurs détruisent la planète et explosent les neurones. Nocif pour la santé physique et mentale, désastreux pour le couple, la famille, l’humanité, le fùneste golem de Steve Jobs sème désolation et terreur. Devenez l’un des ces courageux pionniers qui font reculer l’enfer 3.O
JULIE RAMBAL
35 RAISONS DE JETER VOTRE SMARTPHONE AUX CABINETS
Steve Jobs a-t-il ruiné le monde ? » s’interrogeait récemment l’acteur et réalisateur Tom Green dans le HuTington Post. Toujours prompts à brûler ce qu’ils ont créé, nos voisins anglo-saxons semblent plus sévères que nous latins, plutôt bonasses et prêts à nous extasier sur les derniers fleurons de l’innovation. « Avant, on marchait dans la rue, le téléphone sagement accroché au mur de la cuisine, poursuit l’humaniste canadien, libres de vagabonder intérieurement, là où personne ne pouvait nousjoindre, expérimentant la féconde solitude. Le travail finissait à 18 heures. Nous n’étions paspoursuivis par le flux continu d’infos électroniques. Mais Jobs a créé un outil d’asservissement à 600 dollars qu’il faut changer tous les six mois… » Il n’y a pas que l’art de vivre. Les menaces que les objets connectés font peser sur nos libertés, publiques et privées (Marianne no 942), ne sont rien comparées à celles qu’ils induisent sur la sécurité dela planète et l’avenir de l’humanité.
MÊME LES DIEUX DE LA VALLEY INTERDISENT A LEURS ENFANTS LES OUTILS CONNECTÉS
Tels des dealers ne touchant pas à la came, les seigneurs du high-tech tiennent leur progéniture éloignée du fléau. « Mes enfants n’ont pas encore essayé l’iPad, car on limite les nouvelles technologies à la maison », confiait piteusement Steve Jobs au New York Times peu avant de mourir. La majorité des cadres de Google, eBay, Yahoo ou Hewlett-Packard scolarisent leurs bambins dans une école adepte de la pédagogie Waldorf, qui bannit les outils connectés au prétexte qu’ils inhibent réflexion, créativité et attention. Pas fous !
EN DEUX SECONDES, VOUS POUVEZ VOUS GRILLER À L’ECHELLE PLANETAIRE
C’est scientifiquement prouvé : humour et second degré passent mal sur les écrans. Combien d’hommes publics se retrouvent au piquet après un tweet malheureux qui se voulait drôle ? Pour les particuliers, la sanction est bien plus tranchante, comme en a fait l’expérience Justine Sacco en décembre 2013. Cette jeune attachée de presse américaine tweete avant de monter dans l’avion : « Je pars en Afrique du Sud. J’espère que je n’attraperai pas le sida. Je rigole, je suis blanche ! » Onze heures de vol plus tard, elle découvre qu’elle a été licenciée et qu’elle est devenue l’objet d’une haine mondiale. Même l’hôtel qu’elle avait réservé menace de faire grève si elle y loge. De même la pauvre Cella, ado texane qui venait de trouver un job dans une pizzeria, poste avec inconscience : « Je commence un job de merde demain. » Son futur ex-patron lui a répondu en moins de 140 mots : « Non, tu ne commences pas demain. T’es virée. »
ÇA REND BOSSU
Les kinés et ostéos s’alarment de nos postures courbées sur l’écran.
Tensions aiguës à la nuque, au cou, aux épaules suivent toutes ces heures passées à pencher une tête qui pèse entre 4,5 et 5 kg… Ils nomment ces nouvelles technophaties d’attitude le « text-neck » (mélange de « texto » et de « nuque Et combien de lumbagos après s’être ratatiné pour regarder, en mode binge watching (sans s’arrêter), les 12 épisodes de cinquante-deux minutes d’une série, le smartphone à bout de bras ?
ADIEU ROSSELLINI, BONJOUR CANAL BOOM
Le portable est le nouvel opium de la jeunesse, qui préfère idolâtrer de lamentables comiques en herbe sur YouTube plutôt que de combattre ceux qui l’aliènent. La caméra cachée des youtubeurs brésiliens de Canal Boom sur une simulation de diarrhée dans un ascenseur (avec projection de faux caca) a totalisé 14 millions de vues. Mieux, l’application « Vine », qui permet de faire des clips de six secondes, a mené Jérôme Jarre, 24 ans, jusqu’au dîner des correspondants de la Maison-Blanche. L’œuvre artistique qui lui a valu l’invitation d’Obama ? Il se filme en train de faire « bouh ! » aux passants new-yorkais…
ÇA POLLUE LA MONGOLIE
La production mondiale de smartphones provient de terres rares (17 minéraux indispensables à toute l’industrie high-tech) extraites en Mongolie-Intérieure, du côté de Baotou. Autour de cette ville, plus de plantes, d’animaux ou de poissons : ils ont tous été éradiqués par les rejets de produits chimiques – dont le thorium, une substance radioactive qui provoque le cancer du poumon, du pancréas et du sang. Les paysans de la région crèvent de faim. Ou de tumeurs.
ÇA REND HYPOCONDRIAQUE
Chaque jour une nouvelle appli nous propose de checker nos pauvres carcasses mises à mal parla vie moderne : rythme cardiaque, cycle du sommeil, conso de tabac et de café, calories ingurgitées puis brûlées à la gym, et même hygiène dentaire. Le plus zen des mortels sombre vite dans l’hypocondrie, refaisant fébrilement le calcul des années qui lui restent à vivre. Patience, cette taupe détectera bientôt si vous avez le crabe.
POUR FABRIQUER CETTE MERDE, UN ENFANT DE 13 ANS A ETÉ EXPLOITÉ QUATORZE HEURES PAR JOUR POUR 70 CENTS L’HEURE
Selon l’ONG China Labor Watch, Apple et Samsung (entre autres) ferment benoîtement les yeux sur la sous-traitante, qui passe notamment par Foxconn, une usine employant 430 000 personnes à Shenzhen, dont 5 % d’enfants de 12 à 14 ans. Les ateliers y sont gardés par une milice armée et, dès qu’un ouvrier s’abîme au travail, il part à la casse. Sans indemnités.
C’EST PLUS ADDICTIF QUE L’HEROINE ET LE TABAC REUNIS
Selon Wilhelm Hofmann, chercheur à l’université de Chicago, les réseaux sociaux sont plus tentants que le sexe, l’alcool, la drogue et le tabac : « Il est d’autant plus difficile de s’en détourner qu’ils sont omniprésents et très disponibles. » Soixante et un pour cent des Américains regardent Twitter avant de sortir du lit le matin et les Français consacrent une heure vingt-neuf minutes chaque jour à la consultation des réseaux sociaux (source : We Are Social). Plus surprenant :3 % des Australiens consultent Facebook quand ils font l’amour.„
CA COULE LES CINÉ-CLUB DE QUARTIER
Pourquoi aller au MK2 quand on peut voir gratis un chat japonais jouer au gardien de but ou un film en streaming avachi sur la cuvette des WC, s’interrogent 3,025 milliards d’internautes, soit 42 % de la population mondiale. Et que dire du photojournalisme, qui meurt à cause des photos d’amateurs, de la presse papier qui agonise à cause des infos sur Facebook (qui veut désormais racheter tous les contenus des sites médias pour les regrouper sur le sien) ?
ÇA DÉTRUIT LA FAMILLE
Les Français passent 4 heures par jour à surfer sur un ordinateur, deux heures sur un mobile et autant sur une tablette. On recense en moyenne cinq écrans par foyer (tablettes, ordinateurs, smartphones). Le pic de connexion se situe en début de soirée, à l’heure où traditionnellement la famille se réunit pour dîner, échanger, se castagner peut-être„. mais malgré tout tisser l’indispensable filet affectif protecteur contre les avanies du monde extérieur.
Les objets connectés anéantissent trente mille ans d’efforts civilisationnels (premières peintures de la grotte de Chauvet) en bouffant la part de temps de cerveau et d’âme disponible de chacun. Cette baisse de la convivialité domestique éradique aussi la messe du 20 heures. Pourquoi attendre le JT quand chacun peut contempler la misère dans son coin ? Maman, le drame du Népal, papa, le dernier compte rendu du crash de la Germanwings, fifille, la fusillade au Texas, et le petit, le dirlo pédophile.„
NE PAS OUBLIER C’EST UN SMS QUI A TUE MARIE TRINTIGNANT
Bertrand Cantat s’est mis à cogner en découvrant le texto de Samuel Benchetrit. Même plus la peine de fouiner dans le portable du conjoint . l’appli « mCouple » donne accès à tous ses SMS, photos ou mails. Autre ennemi de l’amour : le propagateur de coit sans joie « Tinder », qui vous apprend en temps réel qui est prêt à forniquer sur l’heure dans les parages.
CA REND ENCORE PLUS CON QUE DE FUMER DES JOINTS
Earl Miller, neuroscientifique de l’Institut de technologie du Massachusetts, a constaté que le zapping permanent sur petit écran a un coût cognitif. Le cerveau perd en concentration, les hormones de stress augmentent et le QI dégringole de 10 points en moyenne. Le Pr Glenn Wilson assure que cette perte cognitive est plus néfaste que l’effet du pétard.
LES MOBILES SONT DIRECTEMENT RESPONSABLES DE LA MORT DE 5 MILLIONS DE PERSONNES AU CONGO
Selon l’ONU, « les minerais servant aux mobiles financent une guerre qui a déjà fait 5 millions de morts ». La République démocratique du Congo, dont les sols sont riches en cassitérite, coltan, etc., est devenue la proie d’armées manipulées par les puissances de l’argent.
PENDANT QUE PAPA ET MAMAN TWEETENT, BÉBE BOIT DU DESTOP
Trop occupés à tweeter leur avis sur le dernier buzz (Kim Kardashian a-t-elle bien fait de se teindre en blonde ?), les parents ont tendance à moins surveiller leurs enfants. Aux Etats-Unis, on a constaté une augmentation de 10 % des accidents corporels chez les moins de 5 ans depuis l’apparition de la 3G.
ÇA REND MÉCHANT
Si 42 % des ados craignent d’être filmés ou pris en photo dans une situation embarrassante, 43 % reconnaissent pourtant avoir déjà photographié quelqu’un dans une attitude ridicule (Union nationale des associations familiales). Dernier sport, le stranger shaming : faire des photos d’inconnus gros et mal sapés pour les offrir à la moquerie des réseaux. L’appli « Yik Yak » est même dédiée à la diffamation anonyme. Ce serait la préférée des étudiants américains.
CA TRIPLE LES RISQUES D’ETRE ATTEINT D’UN CANCER DU CERVEAU
Selon Lennart Hardell, professeur d’oncologie suédois, parler au téléphone pourrait tripler le nombre de malades atteints de certains cancers du cerveau. On estime pourtant que 70 % des enfants de 11l ans et 90 % des ados de 14 ans ont un portable.
CA DÉTRAQUE NOS REPONSES EMOTIONNELLES
L’hyperconnexion génère le fameux Fomo (fear of missing out) : la peur de passer à côté d’un scoop important (Kim Kardashian est redevenue brune). Mais aussi, à l’inverse, à force de voir défiler des posts indignés sur le massacre au Kenya ou la traite barbare des vaches allemandes, on se blinde émotionnellement et on soupire d’agacement (voire on sourit) à la énième vidéo de chien auquel il manque deux pattes. Cette alternance de timidité induite et de sadisme crée des « opinionistes bipolaires », capables de s’extasier sur une vidéo de panda, puis de réclamer la mort du dernier histrion dérapeur médiatique. Dans Vous m’avez manqué (Les Arènes), Guy Birenbaum raconte comment l’hyperconnexion (blog, SMS, Twitter, Facebook, Instagram, et toutes les alertes de sites d’info) l’ont précipité dans la dépression.
TOUJOURS PRÊTS A DÉGAINER, 42 % des ados, comme ceux de Clueless d’Amy Heckerling, en 1995, craignent d’être filmés ou pris en photo dans une situation embarassante
CA SAPE L’AUTORITÉ PARENTALE
Une épidémie de « parent shaming » sévit actuellement sur les réseaux sociaux : vous engueulez tranquillement votre ado et lui, pendant ce temps, vous filme discrètement, avant de mettre la vidéo en ligne pour se moquer de vous avec ses congénères. Plus aucun respect des générations précédentes ! Et même plus envie de demander à papy comment c’était avant : il y a tout sur Google.
DEMAIN PLUS UN PROF NE VOUDRA ENSEIGNER
L’Education nationale va définitivement s’écrouler, et il ne faudra pas se plaindre si nos gosses n’ont plus que « Les anges de la téléréalité » comme rêve d’avenir. Selon le syndicat enseignant anglais Nasuwt, un prof sur cinq est victime de rumeurs sur les réseaux sociaux. En 2014, 21 % des enseignants ont déclaré être mentionnés négativement. En 2015, ils étaient 60 % ! Des commentaires haineux postés par 48 % d’élèves… et 40 % de parents. Une professeur a ainsi été harcelée neuf mois. Les élèves avaient même créé un faux compte Facebook à son nom. Type de commentaire : « J’espère qu’elle aura le cancer. »
CA VOUS TRANSFORME EN MOUTONS BELANTS
Sites d’info satirique (Le Gorafi), blogs douteux, dépêches frelatées de l’AFP, les réseaux sociaux mélangent et répercutent tout. A la moindre rumeur, une pétition émerge sur change.org (90 millions d’utilisateurs, 35 000 nouvelles pétitions par mois : contre les filets de dinde vendus chez Leclerc, pour le retour du diplôme d’herboriste…), signée par 50 000 feignasses indignées (qui croient faire la révolution en deux clics). Cette macédoine d’infos et de rumeurs est évidemment hautement manipulable. Pour les prochaines élections américaines, les candidats mettent d’ailleurs le paquet sur Facebook. Zuckerberg, président ?
CA REND PRÉTENTIEUX
Combien de likes » a raflé le cliché de votre boudin aux pommes sur Facebook ? A-t-il été retweeté ? Aimé sur Instagram ? Loin de nous ouvrir au monde, les réseaux nous renvoient à nous-mêmes et suscitent des bouffées narcissiques délirantes. Chaque jour sur Instagram, plus de 300 millions d’images estampillées #selfie sont mises en ligne. Avec des modes : moi et mes fesses (dit « belfie) moi après l’amour, moi à un enterrement, moi bourré, moi et ce que je mange au resto. A quand la photo aux cabinets ? Une enquête de l’université de l’Ohio fait le lien entre selfies et comportements antisociaux, tandis que les anthropologues annoncent la fin de I’humanité, évoquant ces mobinautes qui préfèrent se scruter dans leur écran plutôt que regarder leurs contemporains dans les yeux.
Y A TOUJOURS UN CRETIN QUI VÉRIFIE CE QUE VOUS DITES SUR WIKIPEDIA
Fanfaronner dans les dîners, raconter des bobards pour égayer la troupe, c’est fini. Dès que vous l’ouvrez, un pénible contrôle vos propos sur Google.
Agathe, prof d’histoire de l’architecture, ne supporte plus ses élèves qui la reprennent en permanence parce qu’ils lisent en même temps qu’elle parle des thèses divergentes. Le Web est autant le royaume de l’inexactitude que des ergoteurs procéduriers qui engluent la pensée, ou ces grammar nazis qui ne laissent aucune faute syntaxique passer.
LE PORTABLE EST UN SACRE MOUCHARD
Les mobinautes laissent une empreinte à chaque navigation grâce aux fameux cookies (des programmes qui enregistrent vos recherches angoissées sur la coloscopie). Certaines applis vont même fouiller sans prévenir dans vos photos, contacts ou SMS. Selon la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), deux applications sur trois captent des données personnelles à l’insu de l’utilisateur.
ALORS QUE LE SAC A MAIN EST ARRACHE D’UN GESTE PROMPT PAR DES DELINOUANTS LE PQRTABLE DERNIER CRI DONNE LIEU A DES TABASSAGES
Dans les transports franciliens, un vol avec violences sur deux concerne ceux-là. A lui seul, I’iPhone représente 28 % de ces vols. Mâchoire fracturée, oreille arrachée, Œil écrabouillé, les racketteurs se déchaînent pour obtenir cet objet de convoitise dont la valeur dépasse souvent 500 €. II existe d’ailleurs un florissant marché noir de ces smartphones récupérés avec les poings
CA REND SOURNOIS MENTEUR
N’importe quel politique, entreprise, marque ou sous-people peut s’offrir des « Iikes « vues », fans fictifs et faux commentaires élogieux sur acheter-des-fans.com, followerspascher.fr, etc. Mitt Romney, Nadine Morano, Pepsi ou Vuitton se sont déjà fait pincer. Dernière mascarade virtuelle : l’appli « Invisible Boyfriend » offre pour 25 dollars un amoureux doté de photos et d’une fausse vie. Ce fantôme 2.0 envoie même des SMS.
IL EMPÊCHE LES ADOS DE DORMIR
Les ados accrochés à leur portable dorment moins que les autres : sept heures cinquante-neuf minutes, contre huit heures quarante-quatre minutes, ce qui provoque une augmentation du risque d’obésité, de diabète de type 2, d’accidents cardio-vasculaires ou de la circulation. Au-delà de quatre heures par jour de portable, les préados peuvent également souffrir de problèmes socio-affectifs, de dépression et de perte d’estime de soi.
IL EST TOXIQUE, POLLUANT ET PLUS SALE QUE LA CUVETTE DES WC
Votre joli joujou à 600 euros contient plomb, brome, chlore, mercure, cadmium, jusqu’à 40 métaux lourds. Une fois à la poubelle, il va polluer sols et nappes phréatiques. Son enveloppe n’est pas plus ragoûtante : salmonelles, streptocoques, Escherichia coli, staphylocoques dorés… Selon une étude de l’université de Manchester, le combiné contient 500 fois plus de bactéries qu’un siège de toilettes.
IL CAUSE UN ACCIDENT DE LA ROUTE SUR DIX
Dix pour cent des conducteurs envoient un SMS en conduisant. S’ajoutent à ces inconscients les blaireaux qui utilisent une appli détectant les radars, et qui en profitent pour dépasser les limites de vitesse.
IL PEUT FOUTRE LE FEU AU QUARTIER
En novembre dernier, le Samsung d’une demoiselle de 15 ans a mis le feu au matelas alors qu’elle l’avait laissé en charge, à côté de son oreiller, et dormait paisiblement. Réveillée en sursaut, elle a réussi à éteindre l’incendie. Un an plus tôt, une Suissesse de 18 ans voyait son pantalon s’enflammer à cause de son portable rangé dans sa poche. Résultat : brûlures au second degré. L’été dernier, c’est un iPhone qui prenait feu dans un avion au départ de Tel-Aviv, obligeant l’équipage à faire évacuer tous les passagers. La liste des smartphones incendiaires s’allonge régulièrement.„
IL ANÉANTIT L’IDÉAL DU MOI
« II n’y a plus de stars en France.
Une star est quelqu’un qui doit se montrer peu et rester dans la réserve. Avec l’introduction du numérique, il y a une intrusion de tout, partout, tout le temps.
On voit énormément de gens très célèbres, qui ont des millions de followers et qui n’ont absolument rien fait », s’énerve Catherine Deneuve. « Vieille jalouse aigrie », réplique Nabilla, plus célèbre pour ses buzz et ses clashs que ses films avec Truffaut ou Polanski. Mais toute gonflée de son million de followers sur Twitter… Rappelons que l’idéal du moi désigne les valeurs positives auxquelles aspire le sujet, c’est un modèle d’identification : « celui que j’aimerais être ». A ne pas confondre avec le moi idéal (« Sa majesté Bébé »), régressif et tyrannique, flatté par la télé-réalité et le mirage virtuel.
CA REND LES BÉBÉS IDIOTS LES ADOS PORNOS
Utiliser un écran interactif avant 3 ans compromet le développement des compétences pour les maths et la science, selon les chercheurs, mais aussi endommage le développement social et émotionnel du tout-petit. Serge Tisseront psychiatre, avertit qu’avant 6 ans la tablette plonge l’enfant dans le virtuel, en lui faisant sauter l’étape primordiale de la construction par le toucher.
Pourtant, si les pubs pour mobiles sont interdites auprès des moins de 14 ans en raison de l’exposition néfaste aux ondes, les vendeurs de tablettes sont autorisés à appâter les bambins. Mais le pire arrive plus tard. Scolarisés en 6e au collège Montaigne, l’un des établissements parisiens les plus huppés, cinq pioupious de 10-11 ans occupaient leur récré en regardant YouPorn sur leur iPhone Avant de coincer les filles dans les WC pour reproduire les gestes et les mots appris grâce à leur téléphone.
En 2012, à Steubenville (Etats-Unis), ce sont les chouchous de l’équipe de foot du collège qui photographiaient leur tournante sur une copine en plein coma éthilyque, avant de mettre les photos sur Twitter avec le hashtag #viol !
IL NOUS LÂCHE OUAND ON EN A LE PLUS BESOIN
Perdu au milieu des bois, coincé dans un ascenseur en panne ou au camp de base de l’Everest après le séisme ? Votre mobile se révèle incapable de capter du réseau, ou alors sa batterie est vide. Il ne reste plus qu’à tenter de survivre seul. De même, il plantera sans crier gare vos photos, contacts, souvenirs les plus précieux, car qui pense à faire des sauvegardes de cet outil devenu à la fois album de famille, répertoire, agenda, discothèque ?
A force de s’entendre rabâcher les mérites de la dématérialisation, on lui confie sa vie. Il ne reste qu’à pleurer quand le service de maintenance annonce que vos données personnelles sont irrécupérables.
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Chaque portable consomme, en moyenne, autant d’énergie qu’un avion parcourant 57 km, et génère autant de gaz à effet de serre qu’une voiture sur 85 km.
Statistique à multiplier par les 4 milliards de portables en service sur la planète. Leur émission de C02 est l’équivalent de 20 millions d’automobiles.
5 au 11 juin 20151 Marianne/ 85