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santé – en lutte contre le cancer le Pr Belpomme ne mâche pas ses mots

Publiée le 17/10/2013
Le professeur de cancérologie Dominique Belpomme est l’invité d’honneur de la Foire bio de Gorcy qui se tient ce week-end.
La 18ème foire internationale bio de Gorcy

belpommese tient samedi 19 (12 h à 20 h) et dimanche 20 octobre (10 h à 18 h). Elle accueillera 120 exposants de France et d’Europe (vins, légumes, huiles essentielles etc.). Plus de 3 500 personnes sont attendues dans cette foire référence. Au programme : de nombreuses animations, des spectacles, expositions et conférences, dont celles de Dominique Belpomme, l’invité d’honneur. Ce dernier est professeur de cancérologie à l’université Paris V et directeur de l’Institut européen de recherche sur le cancer et l’environnement (Eceri) de Bruxelles. Il parlera de l’alimentation et des pesticides, mais aussi des dangers des champs électromagnétiques, l’une de ses spécialités.

Vous critiquez violemment les conclusions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire sur les champs électromagnétiques (lire RL d’hier).

Pr Dominique BELPOMME : « C’est un rapport politique, sans aucune valeur scientifique, bon à jeter à la poubelle. De nombreux experts qui composaient la commission m’ont dit que leur avis n’avait pas été pris en compte dans les conclusions. Les autres n’ayant aucune connaissance du sujet, et aucune reconnaissance internationale. Ces conclusions vont à l’encontre de l’organisation mondiale de la santé (OMS), dont certains membres m’ont pourtant avoué avoir subi des pressions des opérateurs de téléphonie pour minimiser les dangers. C’est dire ! Au final ce sera un avis franco-français qui ne dépassera pas nos frontières, mais qui a des conséquences désastreuses chez nous, auprès de la population. »

Comment analysez-vous ce rapport ?

« Les responsables de l’Anses ont été mis en place par les politiques. Ils leur obéissent. Or les politiques sont les interfaces des opérateurs de téléphonie. Ils n’envisagent pas la facture sanitaire, qu’il va nous falloir payer. Et elle sera lourde. C’est valable pour d’autres domaines comme les pesticides par exemple. J’ai lutté contre l’utilisation du chlordécone en Martinique, qui aujourd’hui a le record du monde du nombre de cancers de la prostate. On a juste changé de pesticide là-bas, mais pas nos façons de faire. Nous ne sommes plus dans un pays démocratique. La pensée unique, celle qui fait passer avant tout l’emploi, la croissance, les industriels, règne. »

Les polluants sont donc partout ?

« Oui, et c’est irréversible quand ils ont pénétré dans l’organisme. On constate une explosion des cancers, autisme, Alzheimer (que des études internationales relient aux ondes électromagnétiques), allergies, diabètes en France. Et comme pour l’amiante, cela prendra du temps pour réagir, alors que les polluants sont plus dangereux. »

Un espoir ?

« Il se nomme L’Appel de Paris, que j’ai lancé avec 3 000 scientifiques internationaux, et qui vise à faire reconnaître l’utilisation des polluants comme crime contre l’Humanité. Et on progresse dans la bonne direction. »

Propos recueillis par Sébastien BONETTI.

 

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