Création « Hommage à John« 

(Spectacle qui parle de l’électrohypersensibilité (EHS) )

Aujourd’hui des milliers de personnes sont électrosensibles, sans même savoir qu’elles sont atteintes par ce syndrome. Elles prennent des anti-douleurs, consultent pour des troubles divers chez des médecins qui ne peuvent pas parler d’EHS car ils n’en ont jamais entendu parler ou « n’y croient pas ».

Quant à moi, je sens la présence des antennes-relais depuis une dizaine d’année, mais c’est seulement à partir d’avril 2010 que leur présence m’est devenue douloureuse et insupportable. Ensuite j’ai découvert que je ne supportais plus le téléphone fixe sans fil (DECT) et le Wi-fi, d’abord chez moi mais peu à peu j’ai commencé à sentir aussi celui de mes voisins malgré les murs et l’espace nous séparant. Ma sensibilité s’est accrue avec le temps !

Maintenant, c’est devenu une torture de prendre le métro, j’ai l’impression d’être un poulet de chez Piccard. Le métro est devenue un four à micro-ondes, une cabine téléphonique mobile géante. Je sors donc souvent avant ma destination et je continue à pied. J’ai acheté un mesureur de champs électromagnétique (CEM) pour vérifier les expositions et pour regarder mon seuil de tolérance. Dans le métro, on est souvent exposé à des CEM de 6 V/m(1) et plus à cause de la téléphonie passive. (seuil autorisé par l’état mais insupportable pour un allergique aux ondes)

Depuis un an, je planche sur des études et des recherches sur le sujet. Je constate que je ne suis pas seul à souffrir d’EHS et presque toutes les études montrent des résultats qui devraient nous alarmer.

Lors du contrôle de la médecine du travail, j’ai parlé de mon électrosensibilité. Les médecins ne connaissaient pas l’EHS , j’ai donc été déclaré apte à travailler. Certes je suis en bonne forme physique lorsque je ne suis pas en contact avec la technologie sans fils, donc je reste le plus souvent chez moi, comme un prisonnier. J’ai la chance de vivre dans une maison avec peu d’électrosmog.

Je suis metteur en scène et régisseur lumière.

Sur internet j’ai découvert des vidéos de John Patterson qui s’attaque à des antennes relais avec un char d’assaut. Cela m’a fait rire et m’a remplit de joie .

Quel EHS ne rêve pas de temps à autres de venir à bout de ses agresseurs, de ses envahisseurs. John Patterson l’a fait : Hommage à John ! Voilà le titre de mon spectacle. Depuis un moment je pense à un spectacle à propos des ondes. Mais comment aborder ce sujet sensible sans tomber dans les abîmes du thème, sans faire fuir tout le monde tout de suite. Comment naviguer entre les négationnistes et ceux qui veulent vous aider avec leur guérisseur , leur drogue miraculeuse ou psy.

Il faut donc raconter des histoires : l’histoire de David Nevell qui trouve refuge à St. Papoul, dans le midi, un endroit avec peu d’ondes. Mais selon Orange et le maire de le commune pas assez d’ondes pour vivre dans la modernité. S’engage alors une lutte de David contre Goliath : une tragédie moderne.

« Hommage à John » va être un concert d’histoires soutenues par un diaporama et des vidéos.

Il y a des centaines d’histoires d’électrosensibles à raconter, toutes se ressemblent, chaque acteur (15 en tout) commence son histoire jusqu’à ce que cela se transforme en un poème psalmodié par un choeur tragique. L’histoire de l’accident de la route : le portable tue des centaines de personnes sur la route chaque année. Peut-être un débat télévisé « pour ou contre les portables » virant au grotesque. Dans le spectacle on verra aussi une publicité contre la migraine, c’est à dire un mode d’emploi (pourtant si simple) pour casser un téléphone DECT, parce qu’il ne sert à rien de s’opposer aux antennes si on pose des mini-antennes chez soi.

Pourquoi quelqu’un habitant un studio de 16m² a-t-il besoin d’un téléphone avec une portée de 300m rayonnant 24h/24h ? Pourquoi le wifi s’allume-t-il tout seul, même si l’on ne l’utilise pas ?

Ce spectacle est le cri d’une truite avant de mourir dans une eau trop sale, le dernier battement d’ailes d’un canari dans une mine où l’oxygène commence à manquer.

Tout en restant lucide face à des industriels criminels, des politiques autruches, je veux ajouter une goutte d’eau (qui risque fort de se perdre dans l’océan) avec ce spectacle, je ne possède pas de char… malheureusement.

(1) Effets biologiques et sanitaires (cancer) des irradiations par des hyper fréquences micro-ondes des antennes relais

Décrochement constaté de la population :

De 0,1 à0,6V/m :

+- 95% de la population supporte ces valeurs sans extériorisation pathologique évidente (significative).

De 0,6 à 2V/m :

C’est le début des problèmes biologiques, voire sanitaires en fonction du temps d’exposition et de l’état dit de faiblesse.

De 2 à 4 V/m :

C’est le début du décrochement visible de la population notamment celui dit en état de faiblesse. Les statistiques des interventions des pompiers sont en augmentations significative, ainsi que celui de la surmortalité.

A partir de 4V/m :

C’est un décrochement sanitaire qui est constaté sans équivoque associé à une surmortalité pour une exposition pérenne.

(source : next-up)