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Électrohypersensibles : réfugiés des ondes

« Pouvez-vous y croire ? Si ce n’est pas le cas, ce n’est même pas la peine de venir. » Yves est méfiant. Il y a dix ans, il aurait pu être placé en hôpital psychiatrique comme d’autres l’ont été. Encore aujourd’hui, certains peuvent l’être. Abandonnés et incompris, plusieurs se sont suicidés. D’autres ont tout quitté : travail, famille, ville et civilisation. Partis en errance. Sans savoir ce qu’il leur arrivait. Fuyant un mal invisible. Fuyant les ondes.
Ils sont électrohypersensibles. Ils seraient de l’ordre de 2 à 3 % de la population en France. Le site Internet Une terre pour les EHS, qui appelle les électrohypersensibles à se recenser eux-mêmes, en compte plus de 1400 en août, près de 70 en Midi-Pyrénées et quasiment le même nombre en Languedoc-Roussillon.

Loin de tout

C’est le cas de Clément Boher, 23 ans. Il habitait la région toulousaine, avec ses parents, lorsqu’il est devenu électrohypersensible il y a sept ans. Il a dû tout quitter il y a un an et demi pour s’isoler dans les Pyrénées-Atlantiques. Ses parents l’ont suivi. Loin des ondes.

Violette Gould, 17 ans maintenant, n’a pas eu besoin, elle, de déménager. Où elle vit, dans le Couserans, en Ariège, « en fond de vallée », elle reste à l’abri des ondes.

Lorsque s’est déclaré son handicap en 2010, c’est une nouvelle vie qui a commencé pour elle : impossible d’aller à l’école et début des cours par correspondance, impossible de se déplacer en ville, de garder le contact avec ses amis, impossible aussi d’aller soigner son genou. « Du collège, je n’ai gardé qu’une seule amie, témoigne-t-elle, aujourd’hui. C’est sûr que je n’ai pas la vie sociale que j’aimerais avoir. »

Les électrohypersensibles se retrouvent isolés, ne pouvant profiter des services publics et perdant totalement toute autonomie. « On oblige Clément à se confronter aux ondes pour ne pas être totalement coupé », confie Sylvie, sa mère.

Violette voulait devenir paléontologue. Elle a pu obtenir son baccalauréat après des mois et des mois de démarches pour pouvoir le passer dans une salle à l’abri des ondes au centre hospitalier Ariège-Couserans. « Je vais cependant devenir bergère, déplore-t-elle. Je vais faire un stage auprès d’une connaissance pour ça. Je ne peux pas étudier. Le faire par correspondance, ça suffit. J’espère ne pas faire ça toute ma vie, mais c’est le seul métier que j’ai trouvé pour ne pas être exposée aux ondes. »

Je n’arrive pas à retrouver un travail

Clément, lui, a pu décrocher son bac. Il voulait devenir accompagnateur en montagne. Impossible maintenant : même en montagne, les ondes sont présentes et le métier oblige à avoir des moyens de communication. Ses journées sont rythmées par l’occupation des espaces verts de sa maison et des quelques animaux qu’il a, « mais pas assez pour en vivre ».

Des concessions, il faut savoir en faire lorsqu’on est électrohypersensible. C’est même une question de survie. Evy Rouque, 60 ans, sait ce que c’est. Elle a habité la région parisienne pendant des années. Elle vit désormais en Creuse, loin de la borne wifi de ses voisins du dessous ou des antennes-relais des opérateurs téléphoniques.

Bien qu’elle soit devenue électrohypersensible en 2007, elle n’a pu déménager il y a qu’un an et demi. La galerie d’art où elle travaillait venait de fermer et Evy se retrouvait donc sans emploi et sans attache. Elle est aujourd’hui toujours au chômage.

« Je n’arrive pas à retrouver un travail, explique la sexagénaire. Je ne peux pas m’approcher du wifi et il y en a partout aujourd’hui. » Elle a bien voulu faire du télétravail, le filaire ne posant aucun problème : « On m’a répondu que c’était impossible et que je devais obligatoirement venir dans les bureaux. »

La vie en ville, pour les électrohypersensibles, est compliquée à cause de la présence constante des ondes électromagnétiques, notamment émises par les antennes relais. Elles sont souvent installées en haut d'immeubles habités (avec des habitants surexposés). / © Aubin Laratte / France 3
La vie en ville, pour les électrohypersensibles, est compliquée à cause de la présence constante des ondes électromagnétiques, notamment émises par les antennes relais. Elles sont souvent installées en haut d’immeubles habités (avec des habitants surexposés). / © Aubin Laratte / France 3

 

Des souffrances invivables

Qu’est ce qui rend la vie de ces personnes si dure ? Les symptômes. « Ils sont multiples », explique le professeur de cancérologie à l’Université Paris-Descartes, Dominique Bellepomme, l’un des rares spécialistes du sujet en France. Tout commence par des douleurs au niveau des oreilles, des maux de tête, des picotements dans les membres…

Plus tard, ils sont atteints de troubles cognitifs et même de pertes de mémoire. On remarque aussi chez les personnes électrohypersensibles une fatigue importante, des difficultés pour dormir et une perte d’appétit. Des problèmes de vision et auditifs peuvent aussi rendre la vie dure aux personnes électrohypersensibles.

Cette maladie évolue dans le temps : « Au début, les malades vont être sensibles à une gamme de fréquences électromagnétiques pour ensuite être sensibles à l’ensemble du spectre électromagnétique, explique Dominique Bellepomme. On aboutit à une intolérabilité aux champs électromagnétiques. »

Tout le monde est sensible aux ondes, certains sont hypersensibles

On distingue, parmi les ondes électromagnétiques, celles de basses fréquences et, les autres, de hautes fréquences. Les premières sont émises par les lignes électriques, les transformateurs ainsi que tous les appareils électriques branchés. Les deuxièmes sont émises par tout appareil qui transmet une information, c’est le cas des antennes relais, une borne wifi, le téléphone portable ou encore le four à micro-ondes.

Ces ondes électromagnétiques sont classées comme « potentiellement cancérigènes ». « Il y a un potentiel risque sanitaire », confirme Catherine Gouhier, secrétaire générale du Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem). Elle écrit un livre sur l’électrosensibilité, « pour montrer que chacun de nous est sensible et que d’autres sont hypersensibles ».

S’éloigner des zones exposées aux ondes, « se mettre au vert » comme disent les malades, permet de se sentir mieux au bout de quelques jours. C’est une maladie qui, dès qu’elle se déclare, « nécessite une prise en charge rapide », explique Sophie Pelletier, porte-parole de l’association Electrosensibles de France. Rester trop longtemps exposé au mal accentue la sensibilité et la souffrance.

Sophie Pelletier parle des symptômes qui rendent la vie difficiles aux personnes électrohypersensibles

 

« C’est tout qui s’écroule »

L’électrohypersensibilité conduit donc à l’errance. « Certains sont obligés d’aller vivre nulle part, explique Sophie Pelletier. Plusieurs ont réussi à se caler dans un petit coin loin de tout pour vivre leur petite vie. »

De nombreuses personnes ont dû arrêter de travailler pour se « mettre au vert ». « Certains circulent dans les zones sans ondes à bord de camions métalliques, transformés en cage de Faraday, pour ne pas être atteints par les ondes », confie Marie-France Hebrard, présidente de l’association Robin des toits en Midi-Pyrénées et elle-même électrohypersensible.

Chez eux, dans une maison préservée des ondes « pour le moment », Clément et sa famille accueillent régulièrement des électrohypersensibles. « On a 3-4 personnes qui viennent régulièrement, confie Sylvie. Certains ne se déplacent qu’en fourgon et viennent ici pour se reposer ou s’approvisionner en nourriture. »

Il y en a qui crèvent dans leur coin

Parmi ses visiteurs réguliers : un maître de conférence, originaire de Normandie, « très intelligent, qui parle 7 langues », aujourd’hui en souffrance sur les routes de l’Ariège. Clément lui même s’est retrouvé quelque temps en errance à rouler en fourgon à la recherche d’un coin paisible.

Des familles et des couples sont brisés. « Il y en a qui crèvent dans leur coin, déplore Evy, qui tient aussi un blog sur l’électrohypersensibilité. Il y en a qui vont se réfugier dans des grottes. »

Ce syndrome, récent, détruit des vies. Marie-France Hebrard raconte l’histoire d’une personne qui s’est découverte électrohypersensible : « Son compagnon, lui, était technophile. Le couple s’est séparé. » La petite amie de Clément l’a quitté et n’a plus jamais donné de nouvelles. « C’est tout qui s’écroule », témoigne Sylvie, sa mère.

Yves, à Rieux-de-Pelleport (Ariège), dit être devenu électrohypersensible après la pose de son compteur Linky. Depuis, il a couvert ses murs d'aluminium pour se préserver des ondes. / © Aubin Laratte / France 3
Yves, à Rieux-de-Pelleport (Ariège), dit être devenu électrohypersensible après la pose de son compteur Linky. Depuis, il a couvert ses murs d’aluminium pour se préserver des ondes. / © Aubin Laratte / France 3

 

Tout le monde est vulnérable

Vous-même pourriez devenir électrohypersensible. Rien ne prédestinait ces hommes et femmes à le devenir. Un jour dans leur vie, ils ont vraisemblablement tous été confrontés à une forte et/ou longue exposition aux ondes. Leur corps a dit stop. Depuis ce jour, ils ne supportent plus les ondes.

« On n’aime pas le terme maladie, explique Sophie Pelletier. On préfère parler de perte de tolérance aux ondes électromagnétiques. » « C’est comme une intolérance au gluten », ajoute Catherine Gouhier.

Sophie Pelletier évoque la façon dont on devient électrohypersensible

Ce jour-là, Yves Stephan s’en souvient. « C’était le 5 janvier 2017 », explique-t-il. Cet habitant de Rieux-de-Belleport, en Ariège, est catégorique : « Dès le jour où on nous a installé le compteur Linky, ça a commencé. » Comme lui, sa femme, Eliane, l’est devenue à ce moment-là. Depuis, le couple ne dort plus chez lui. Après avoir pris la route pour se réfugier dans des zones paisibles pendant l’hiver, dormant chaque nuit dans leur voiture, il a installé une tente dans son jardin.

Chez Enedis (ex-ERDF), on défend son compteur intelligent « qui n’est rien d’autre qu’un compteur ». Chaque foyer devra en être équipé d’ici 2021. « C’est un appareil qui respecte les normes et qui émet bien en-dessous de celles-ci, explique François Camerlynck, directeur territorial en Ariège. Si ces normes ne conviennent pas, alors c’est à ceux qui les déterminent qu’on doit le reprocher. »

Une autre source, toujours à Enedis, considèrent ces malades comme atteints de « troubles d’ordres psychiques », des troubles que certains utiliseraient pour dénigrer ce compteur.

C’est l’environnement du patient qui pousse à l’électrohypersensibilité

Violette, elle, est devenue électrohypersensible à la suite de deux événements concomitants. C’était en 2010. Elle avait 11 ans : « J’avais fait une longue balade sous une ligne à très haute tension pendant l’été puis, quand je suis rentrée au collège en septembre, une antenne 3G avait été installée sur le toit de l’établissement. Depuis, je ne supporte plus du tout les ondes. »

L’histoire est la même pour Evy. Lorsqu’elle rentre de vacances dans son appartement parisien, l’antenne-relais qui se trouve juste en face de chez elle a été montée en puissance. « La 2G m’avait déjà fragilisée, confie-t-elle. La 3G m’a tuée. » Certains sont devenus électrohypersensibles car exposés trop longtemps ou restés trop près d’une borne wifi.

« Une certaine exposition aux ondes va modifier le comportement, explique Dominique Bellepomme. C’est l’environnement du patient qui pousse à l’électrohypersensibilité. »

Comment expliquer que des personnes, d’une même famille, baignant dans un même environnement, ne deviennent pas tous électrohypersensibles ? « Tout le monde est sensible aux ondes, réagit Sophie Pelletier. Il suffit de rester plusieurs heures au téléphone portable pour avoir mal à la tête. Certaines personnes sont cependant plus sensibles que d’autres. » On constate cependant plusieurs cas dans lesquels une famille entière, ou au moins plusieurs membres, se retrouvent dans cette situation.

Une maladie compliquée à diagnostiquer

L’électrohypersensibilité est un syndrome récent. Il est de plus en plus répandu avec le développement du réseau mobile, l’augmentation des puissances (le passage à la 3G, 4G, et bientôt le 5G), la mise en place de bornes wifi dans les espaces publics et l’amplification des nouvelles technologies qui multiplient les machines émettrices d’ondes.

« Certains sont électrohypersensibles, mais ne le savent pas car ne connaissent pas l’électrohypersensibilité », explique Sophie Pelletier. C’était le cas d’Evy, lorsqu’il y a dix ans, elle a été atteinte par les premiers symptômes. Elle passe à l’époque plusieurs examens : ils ne donnent rien. « Selon eux, j’étais en très bonne santé ! », explique-t-elle. En réalité, elle a des vertiges, des nausées, des pertes de mémoire, sa vue baisse et elle souffre de migraines. « Je lisais, mais ne comprenais pas ce que je lisais », se souvient-elle.

Ils ont cru que j’étais dingo

En souffrance, elle reste terrée chez elle des jours entiers. Sans comprendre que le mal est juste en face de sa fenêtre, pointé vers elle. Son état ne s’arrange pas. Un jour, elle va loger chez un de ses amis. Elle se rend compte qu’elle se sent mieux. Lorsqu’elle retourne chez elle, ça ne va plus. Elle comprend et fait le lien avec l’antenne-relais qui trône en face de chez elle. « Je ne pouvais plus rentrer chez moi, je me suis retrouvée à la rue », témoigne-t-elle.

Entre temps, Evy fait le tour des médecins de la capitale. « La plupart ne connaissait rien aux champs électromagnétiques, se souvient-elle. Qu’est-ce qu’on me dit ? Que c’était le stress ! Le stress ! » Un jour, on lui propose une prise en charge en hôpital psychiatrique. « Ils ont cru que j’étais dingo », confie-t-elle. C’était en 2007.

Marie-France Hebrard aussi a mis du temps avant de comprendre ce qu’elle avait. Elle souffrait de troubles de la vision, avait des douleurs dans la nuque et souffrait d’arythmie cardiaque. Ces symptômes ne se déclaraient que lorsqu’elle sortait de chez elle.

« Les médecins me prescrivaient des bêtabloquants qui me mettaient totalement à plat », se souvient-elle. Elle comprendra l’origine de son mal-être lorsqu’elle se sentira de nouveau mieux dans une zone blanche. La situation a duré de trois ans.

Clément souffrait lui de douleurs musculaires et dans les articulations. « On me disait que c’était normal, que c’était parce que j’étais très sportif », explique le jeune homme. Avec le temps, il perd l’audition à l’oreille droite, se retrouve de plus en plus aux urgences à cause de défauts cardiaques… Plusieurs fois, c’est l’ambulance qui l’a transporté. Le corps médical lui prescrit de la codéine. Sans effet.

Dominique Belpomme, professeur de cancérologie et président de l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (Artac) est l'un des seuls spécialistes en France de l'électrohypersensibilité. / © Mehdi Fedouach / AFP
Dominique Belpomme, professeur de cancérologie et président de l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (Artac) est l’un des seuls spécialistes en France de l’électrohypersensibilité. / © Mehdi Fedouach / AFP

C’est seulement informé par un médecin qu’il ira voir le docteur Dominique Belpomme qui diagnostiquera un syndrome d’électrohypersensibilité. Il aura fallu attendre six ans. Six années durant lesquelles Clément sera resté confronté aux ondes.

« Aujourd’hui, le tableau est moins noir, confie Sophie Pelletier. Le corps médical commence à en prendre conscience, mais c’est encore le cas d’être pris pour un fou. » Incompris, plusieurs ont été placés par leurs familles en psychiatrie. D’autres ne comprenant pas ce qui leur arrivait ont tout quitté ou ont mis fin à leurs jours.

C’est une idée qui a traversé l’esprit d’Yves et Eliane. « Mes parents pensaient au suicide lorsque ça allait vraiment mal, je les voyais dépérir », confie leur fille. Au début, elle allait leur rendre visite deux fois par jour. « On a eu la chance d’être entouré, on a pu se réfugier chez mon frère, chez d’autres membres de la famille, explique Yves. Seuls, nous ne savons pas comment nous aurions fait et où nous serions… »

Une lutte de tous les jours

Vous n’y croyez pas ? Beaucoup sont dans votre cas. Pour les malades, cela est une souffrance supplémentaire. « Il y en a même dans ma famille qui n’y croient pas…, déplore Yves. Quel serait mon intérêt d’inventer tout ça ? » Ses amis lui ont confié que si ça n’avait pas été lui, alors ils n’y auraient pas cru. Il espère une reconnaissance par l’État et le corps médical de la maladie.

« La lutte contre les institutions pour reconnaître cette maladie est aussi un combat de tous les jours », explique Sylvie. Son fils, Clément, lui, a eu des problèmes lorsqu’il étudiait. « On me disait que j’étais un fainéant, se rappelle-t-il. Que je faisais du cinéma juste pour ne pas travailler. » Même sa mère avoue avoir été prise de doutes avant de se rendre compte de la réalité de la souffrance de son fils.

Le professeur Dominique Belpomme a mis sur pied une batterie de tests pour démontrer l’électrohypersensibilité des patients au-delà de leurs simples dires : il fait passer des tests sanguin et urinaire ainsi qu’un examen à l’écho doppler cérébral pulsé.

Yves a aménagé sa maison de façon à vivre correctement. Il dort dans une tente installée dans son jardin. Il ne peut pas encore déménager, mais y pense. / © Aubin Laratte / France 3
Yves a aménagé sa maison de façon à vivre correctement. Il dort dans une tente installée dans son jardin. Il ne peut pas encore déménager, mais y pense. / © Aubin Laratte / France 3

 

Déménager et aménager son logement

La solution, les électrohypersensibles la connaissent : déménager vers une zone blanche, à l’écart des ondes. « Il faut les moyens, admet Sophie Pelletier. Ça peut être coûteux, mais il faut aussi avoir le courage de tout quitter. » Dans les Pyrénées, ils sont nombreux à s’y être réfugiés. « Si ma belle-mère n’habitait pas chez nous, on serait déjà partis dans les montagnes », avoue Yves. Il a déjà repéré un lieu, à 2000 mètres d’altitude, « où (il) se sent bien ».

Une fois Clément diagnostiqué électrohypersensible, ses parents n’ont pas hésité très longtemps. « Ça s’est fait en six mois », explique Clément. Sa mère, qui avait démissionné pour s’occuper de son fils, ajoute : « Quand on vous dit que la seule solution c’est de déménager ou que vous pleurez votre fils d’ici trois ans, on se décide assez vite. »

Lorsque la famille s’est installée ici début 2016, elle avait eu l’assurance que la couverture mobile n’évoluerait pas. « Il y a maintenant la moitié de nos terres qui, au début, n’avaient pas d’ondes et qui sont maintenant impossibles à fréquenter pour Clément, témoigne sa mère. C’est un vrai coup de poignard dans le dos. Une trahison. »

Pour sensibiliser les politiques à cette maladie, et demander des solutions, Clément leur a écrit. Chaque candidat à la présidentielle a reçu une lettre. Un seul, Jean-Luc Mélenchon, a répondu. Il en aurait fait un thème de l’entre-deux tours s’il y avait accédé. Depuis qu’Emmanuel Macron a été élu, il envoie des courriers à Brigitte Macron, sa femme. Sans plus de succès.

Aubin Laratte – Publié le

http://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/electrohypersensibles-refugies-ondes-1316711.html

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