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Revivre….

 
  Guy Corneau
  ………Je dis cela, car, comme je l’ai affirmé d’entrée de jeu, il n’y a pas de guérison en tant que telle ;
tout est  auto-guérison   
 
  Voilà un rappel dont chacun de nous peut bénéficier encore et encore. Les médecins et les médicaments, les thérapeutes et leurs techniques, les suppléments alimentaires et vitaminiques, tout cela a pour véritable effet de stimuler nos propres mécanismes de survie, ceux qui sont intérieurs à chaque cellule et qui font partie du patrimoine organique de l’être.
La chimie, le repos, la psychothérapie, la fantaisie, la beauté, l’amitié, l’amour, la nature et l’expression servent tous à animer et à stimuler ces mécanismes si précieux.

Ces éléments agissent comme autant d’environnements bénéfiques vis-à vis d’une guérison qui vient de l’intérieur.

Voilà pourquoi il ne saurait y avoir de formule magique émanant de l’extérieur. Une fois que l’on a mis en place le cadre guérisseur qui nous convient, il faut par la suite compter sur ses propres ressources, cultiver ses états intimes, activer le plus de joie possible et faire confiance à la vie. Nous cherchons à l’extérieur le coup de baguette magique. Mais il vient de l’intérieur .

La maladie sert justement à éveiller le magicien de la vie dont les ressources dorment, négligées. Je ne sais pas pourquoi il est si difficile de se convaincre d’une chose. Sans cesse, je dois me la rappeler à moi-même. Sans cesse. Le mécanisme consistant à chercher de l’aide à l’extérieur est si fort que l’on oublie avec la plus grande facilité du monde que les sensations d’amour, de paix et de liberté intérieure constituent les agents de guérison les plus puissants.

Je crois tout simplement que nous voulons rester en position d’enfant innocent qui vient montrer son « bobo» au bon papa médecin ou à la bonne maman thérapeute dans l’attente d’une consolation. Ce mécanisme est encore plus fort quand les enfances n’ont pas été si heureuses et qu’un goût de trop peu flotte sur les lèvres.

Nous ne nous résolvons pas au fait que nous aurons à nous en mêler, à mettre la main à la pâte, pour ainsi dire et à faire des efforts. Pourtant, la maîtrise de soi exige des choix constants dont certains engagent de véritables résistances de la part de notre personnage intérieur.

 Cette maîtrise ne se concilie pas avec la facilité.

Elle constitue cependant le chemin de la guérison authentique. Ce que je dis ici n’a rien à voir avec le fait d’être malade ou en bonne santé, mobile ou immobilisé dans un lit ou un fauteuil roulant. Je ne me suis jamais senti aussi libre et joyeux que sur mon grabat d’hôpital la première fois que j’ai été près de mourir.. Je pouvais à peine marcher jusqu’au bout du corridor tellement j’étais faible.

 Ma quête extérieure était terminée, car je ne pouvais plus la mener. Il ne restait que l’intérieur; cela m’a sauvé.

Au fond, il faudrait voir une période de maladie comme un temps de retraite, une phase d’exploration intérieure, une étape de désengagement de la vie extérieure pour un retour aux sources de l’être. Le confinement permet de trouver ressources insoupçonnées si on décide de l’utiliser ainsi.

Le sens d’une maladie ou d’un événement éprouvant demeure une création personnelle, un choix intime. N’est-ce pas là l’expérience de gens comme Nelson Mandela ? N’est- ce pas en prison  qu’Aurobindo connaît sa première illumination?

Guy Corneau – Revivre – Les éditions de l’Homme – p236-238.

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