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Electrosensibilité

L’Electro Hyper Sensibilité reconnue de fait…à l’Etat d’agir !

Hypersensibilité électromagnétique ou intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques : Avis de l’ANSES – Rapport d’expertise collective – 26 Mars 2018

 

L’association nationale Robin des Toits prend acte que ce rapport reconnaît de fait l’existence de l’Electro Hyper Sensibilité (EHS), à la fois par son existence même et par un certain nombre d’éléments de son contenu. Elle note également que l’EHS n’est plus considérée comme un trouble purement psychique, selon une approche psychiatrisante. Il est donc à souhaiter que les recommandations de l’ANSES soient entendues des personnels médicaux et paramédicaux ainsi que des institutions et entreprises pour que cesse une ségrégation de fait et que la réalité de l’EHS soit vraiment  prise en compte à tous les niveaux.
Il n’en reste pas moins qu’on peut considérer que la trop grande prudence dans les conclusions de cette expertise pourra être de nouveau trop facilement utilisable par les détracteurs des effets sanitaires des ondes électromagnétiques, selon des schémas trop bien connus.
La reconnaissance des limites des expériences de provocation reste également très timide, là où ces expériences sont le fait de multiples biais et n’ont donc aucune valeur démonstrative. De ce fait ces études montrent bien les limites d’une approche elle-même tendancieuse au départ et la nécessité de changer de paradigme. Par ailleurs, de nombreuses publications montrent des effets biologiques pouvant être clairement mis en relation avec les symptômes évoqués. Il conviendrait donc de prendre en compte la réelle valeur de ces résultats et des modèles utilisés.
Robin des Toits ne peut que réaffirmer la nécessité urgente de mener et de confirmer des études sur les méthodes de diagnostic de l’EHS, tout en gardant toute sa vraie valeur à l’approche clinique. L’association ne peut que souligner, en accord avec les recommandations de l’ANSES, l’égale nécessité de la formation des personnels de santé. Elle souligne également le pressant besoin de prévention, notamment au niveau de la jeunesse, et demande l’implication de l’Education Nationale en tant qu’institution.
Il est absolument indispensable de réduire sans attendre l’exposition du public aux champs électromagnétiques générés par les technologies du sans-fil. Il serait incompréhensible qu’une partie de la population, les EHS, soit contrainte de souffrir pour permettre un développement irresponsable de ces technologies. Robin des Toits exige que soient menées des études d’impacts sanitaires préalablement au développement des objets connectés et de la 5G. Les effets sur la santé des plus fragiles et des plus jeunes doivent impérativement être pris en compte dans une remise à plat des normes d’exposition aux nouvelles technologies.
Dans le cadre du Grenelle des Ondes, des expérimentations officielles ont été menées à l’initiative de Robin des Toits. Elles ont montré qu’il était possible de concilier téléphonie mobile et une Valeur Limite d’Exposition (VLE) à 0,6 V/m  ainsi que le recommande le Conseil de l’Europe dans sa Résolution 1815 (en Mai 2011).

Pierre-Marie THEVENIAUD
Président

ROBIN DES TOITS
Attention changement d’adresse de
Correspondance : 55 rue des Orteaux 75020 Paris

Tél. : 33 1 47 00 96 33

E-mail :

http://www.robindestoits.org
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Non l’électrosensibilité n’est pas une maladie psychiatrique.

Etude du Professeur Belpomme

Une batterie de tests suffirait à diagnostiquer une hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Les résultats d’une étude menée par le Pr Belpomme viennent d’être publiés dans une revue scientifique. Il répond à nos questions.

Depuis plusieurs années, le Pr Dominique Belpomme, cancérologue à l’origine, s’intéresse au phénomène d’intolérance aux champs électromagnétiques (des téléphones portables, du wifi…) et à la sensibilité aux produits chimiques multiples, deux syndromes qui ont beaucoup de points communs.

Sa dernière étude, dont les résultats viennent d’être publiés dans la revue Reviews on Environnemental Health, met en évidence des anomalies au niveau sanguin et urinaire. Le diagnostic est basé sur une batterie de tests. Un traitement peut être proposé. Les explications du Pr Belpomme.
Santé magazine : Peut-on aujourd’hui poser un diagnostic objectif d’électrosensibilité ?

Pr Belpomme : Oui, c’est ce que nous faisons actuellement avec les malades qui viennent nous voir en consultation. Je ne signe aucun certificat médical sans avoir connaissance des résultats de la batterie de tests que nous avons mis en place. L’examen clinique ne suffit pas. Nous faisons appel à des tests sanguins et urinaires et à l’échodoppler cérébral pulsé qui montrent des anomalies du flux sanguin au niveau du cerveau.

Ces tests sont proposés en routine au Canada et dans certaines parties des Etats-Unis. En France, ils ne sont pas possibles dans tous les laboratoires et surtout, pour l’échodoppler cérébral pulsé, nous ne disposons que d’une seule machine fonctionnelle et elle est située à Paris.
Les résultats que vous publiez permettent-ils de mieux comprendre le mécanisme de la maladie ?

Pr Belpomme : Oui, il s’agit d’un phénomène inflammatoire qui siège dans le cerveau, une neuro-inflammation induite par les champs électromagnétiques. Ce n’est pas une maladie psychiatrique ou psychosomatique.

Cette neuro-inflammation libère différents facteurs, notamment de l’histamine augmentée dans 40 % des cas. Il y a en plus un mécanisme de stress oxydant identifié grâce à un marqueur biologique, la nitrotyrosine élevée dans 28 % des cas. Mais le phénomène est sans doute encore plus complexe avec d’autres marqueurs possibles.
Quels sont les espoirs de traitement pour les patients ?

Pr Belpomme : Grâce à l’identification de ces marqueurs, nous avons pu mettre en place un traitement, à base d’anti-histaminiques de type H1 chez les personnes qui ont une histamine augmentée et d’antioxydants lorsque le nitrotyrosine est trop élevée. Pour la revascularisation du cerveau, nous faisons appel au ginkgo biloba et à la papaye fermentée.

On ne peut pas parler de guérison, mais ces traitements permettent de diminuer l’intensité des symptômes. Six à sept fois sur dix, il y a une nette amélioration avec une reprise du travail possible. Les personnes électrosensibles restent néanmoins très vulnérables aux champs électromagnétiques et doivent les éviter le plus possible.

Les malades sont-ils aujourd’hui pris au sérieux par le corps médical ?

Pr Belpomme : Oui, Aujourd’hui, 30 % des malades nous sont adressés par des médecins, y compris des psychiatres. Le corps médical commence à bouger. Nous avons une liste d’environ mille médecins qui nous ont adressé ou ont pris en charge des patients et ils remplissent eux-mêmes les demandes de reconnaissance du handicap.

À lire : le prochain livre du Pr Belpomme, Comment naissent les maladies et que faire pour les éviter ?, sortira en mars 2016 aux éditions Les liens qui libèrent.

Source : Reviews on Environnemental Health, décembre 2015.

« Never doubt that a small group of thoughtful, committed citizens can change the world; indeed, it’s the only thing that ever has. »

Margaret Mead

C’est ainsi que les choses ont toujours fonctionné

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Électrohypersensibles : réfugiés des ondes

« Pouvez-vous y croire ? Si ce n’est pas le cas, ce n’est même pas la peine de venir. » Yves est méfiant. Il y a dix ans, il aurait pu être placé en hôpital psychiatrique comme d’autres l’ont été. Encore aujourd’hui, certains peuvent l’être. Abandonnés et incompris, plusieurs se sont suicidés. D’autres ont tout quitté : travail, famille, ville et civilisation. Partis en errance. Sans savoir ce qu’il leur arrivait. Fuyant un mal invisible. Fuyant les ondes.
Ils sont électrohypersensibles. Ils seraient de l’ordre de 2 à 3 % de la population en France. Le site Internet Une terre pour les EHS, qui appelle les électrohypersensibles à se recenser eux-mêmes, en compte plus de 1400 en août, près de 70 en Midi-Pyrénées et quasiment le même nombre en Languedoc-Roussillon.

Loin de tout

C’est le cas de Clément Boher, 23 ans. Il habitait la région toulousaine, avec ses parents, lorsqu’il est devenu électrohypersensible il y a sept ans. Il a dû tout quitter il y a un an et demi pour s’isoler dans les Pyrénées-Atlantiques. Ses parents l’ont suivi. Loin des ondes.

Violette Gould, 17 ans maintenant, n’a pas eu besoin, elle, de déménager. Où elle vit, dans le Couserans, en Ariège, « en fond de vallée », elle reste à l’abri des ondes.

Lorsque s’est déclaré son handicap en 2010, c’est une nouvelle vie qui a commencé pour elle : impossible d’aller à l’école et début des cours par correspondance, impossible de se déplacer en ville, de garder le contact avec ses amis, impossible aussi d’aller soigner son genou. « Du collège, je n’ai gardé qu’une seule amie, témoigne-t-elle, aujourd’hui. C’est sûr que je n’ai pas la vie sociale que j’aimerais avoir. »

Les électrohypersensibles se retrouvent isolés, ne pouvant profiter des services publics et perdant totalement toute autonomie. « On oblige Clément à se confronter aux ondes pour ne pas être totalement coupé », confie Sylvie, sa mère.

Violette voulait devenir paléontologue. Elle a pu obtenir son baccalauréat après des mois et des mois de démarches pour pouvoir le passer dans une salle à l’abri des ondes au centre hospitalier Ariège-Couserans. « Je vais cependant devenir bergère, déplore-t-elle. Je vais faire un stage auprès d’une connaissance pour ça. Je ne peux pas étudier. Le faire par correspondance, ça suffit. J’espère ne pas faire ça toute ma vie, mais c’est le seul métier que j’ai trouvé pour ne pas être exposée aux ondes. »

Je n’arrive pas à retrouver un travail

Clément, lui, a pu décrocher son bac. Il voulait devenir accompagnateur en montagne. Impossible maintenant : même en montagne, les ondes sont présentes et le métier oblige à avoir des moyens de communication. Ses journées sont rythmées par l’occupation des espaces verts de sa maison et des quelques animaux qu’il a, « mais pas assez pour en vivre ».

Des concessions, il faut savoir en faire lorsqu’on est électrohypersensible. C’est même une question de survie. Evy Rouque, 60 ans, sait ce que c’est. Elle a habité la région parisienne pendant des années. Elle vit désormais en Creuse, loin de la borne wifi de ses voisins du dessous ou des antennes-relais des opérateurs téléphoniques.

Bien qu’elle soit devenue électrohypersensible en 2007, elle n’a pu déménager il y a qu’un an et demi. La galerie d’art où elle travaillait venait de fermer et Evy se retrouvait donc sans emploi et sans attache. Elle est aujourd’hui toujours au chômage.

« Je n’arrive pas à retrouver un travail, explique la sexagénaire. Je ne peux pas m’approcher du wifi et il y en a partout aujourd’hui. » Elle a bien voulu faire du télétravail, le filaire ne posant aucun problème : « On m’a répondu que c’était impossible et que je devais obligatoirement venir dans les bureaux. »

La vie en ville, pour les électrohypersensibles, est compliquée à cause de la présence constante des ondes électromagnétiques, notamment émises par les antennes relais. Elles sont souvent installées en haut d'immeubles habités (avec des habitants surexposés). / © Aubin Laratte / France 3
La vie en ville, pour les électrohypersensibles, est compliquée à cause de la présence constante des ondes électromagnétiques, notamment émises par les antennes relais. Elles sont souvent installées en haut d’immeubles habités (avec des habitants surexposés). / © Aubin Laratte / France 3

 

Des souffrances invivables

Qu’est ce qui rend la vie de ces personnes si dure ? Les symptômes. « Ils sont multiples », explique le professeur de cancérologie à l’Université Paris-Descartes, Dominique Bellepomme, l’un des rares spécialistes du sujet en France. Tout commence par des douleurs au niveau des oreilles, des maux de tête, des picotements dans les membres…

Plus tard, ils sont atteints de troubles cognitifs et même de pertes de mémoire. On remarque aussi chez les personnes électrohypersensibles une fatigue importante, des difficultés pour dormir et une perte d’appétit. Des problèmes de vision et auditifs peuvent aussi rendre la vie dure aux personnes électrohypersensibles.

Cette maladie évolue dans le temps : « Au début, les malades vont être sensibles à une gamme de fréquences électromagnétiques pour ensuite être sensibles à l’ensemble du spectre électromagnétique, explique Dominique Bellepomme. On aboutit à une intolérabilité aux champs électromagnétiques. »

Tout le monde est sensible aux ondes, certains sont hypersensibles

On distingue, parmi les ondes électromagnétiques, celles de basses fréquences et, les autres, de hautes fréquences. Les premières sont émises par les lignes électriques, les transformateurs ainsi que tous les appareils électriques branchés. Les deuxièmes sont émises par tout appareil qui transmet une information, c’est le cas des antennes relais, une borne wifi, le téléphone portable ou encore le four à micro-ondes.

Ces ondes électromagnétiques sont classées comme « potentiellement cancérigènes ». « Il y a un potentiel risque sanitaire », confirme Catherine Gouhier, secrétaire générale du Centre de recherche et d’information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem). Elle écrit un livre sur l’électrosensibilité, « pour montrer que chacun de nous est sensible et que d’autres sont hypersensibles ».

S’éloigner des zones exposées aux ondes, « se mettre au vert » comme disent les malades, permet de se sentir mieux au bout de quelques jours. C’est une maladie qui, dès qu’elle se déclare, « nécessite une prise en charge rapide », explique Sophie Pelletier, porte-parole de l’association Electrosensibles de France. Rester trop longtemps exposé au mal accentue la sensibilité et la souffrance.

Sophie Pelletier parle des symptômes qui rendent la vie difficiles aux personnes électrohypersensibles

 

« C’est tout qui s’écroule »

L’électrohypersensibilité conduit donc à l’errance. « Certains sont obligés d’aller vivre nulle part, explique Sophie Pelletier. Plusieurs ont réussi à se caler dans un petit coin loin de tout pour vivre leur petite vie. »

De nombreuses personnes ont dû arrêter de travailler pour se « mettre au vert ». « Certains circulent dans les zones sans ondes à bord de camions métalliques, transformés en cage de Faraday, pour ne pas être atteints par les ondes », confie Marie-France Hebrard, présidente de l’association Robin des toits en Midi-Pyrénées et elle-même électrohypersensible.

Chez eux, dans une maison préservée des ondes « pour le moment », Clément et sa famille accueillent régulièrement des électrohypersensibles. « On a 3-4 personnes qui viennent régulièrement, confie Sylvie. Certains ne se déplacent qu’en fourgon et viennent ici pour se reposer ou s’approvisionner en nourriture. »

Il y en a qui crèvent dans leur coin

Parmi ses visiteurs réguliers : un maître de conférence, originaire de Normandie, « très intelligent, qui parle 7 langues », aujourd’hui en souffrance sur les routes de l’Ariège. Clément lui même s’est retrouvé quelque temps en errance à rouler en fourgon à la recherche d’un coin paisible.

Des familles et des couples sont brisés. « Il y en a qui crèvent dans leur coin, déplore Evy, qui tient aussi un blog sur l’électrohypersensibilité. Il y en a qui vont se réfugier dans des grottes. »

Ce syndrome, récent, détruit des vies. Marie-France Hebrard raconte l’histoire d’une personne qui s’est découverte électrohypersensible : « Son compagnon, lui, était technophile. Le couple s’est séparé. » La petite amie de Clément l’a quitté et n’a plus jamais donné de nouvelles. « C’est tout qui s’écroule », témoigne Sylvie, sa mère.

Yves, à Rieux-de-Pelleport (Ariège), dit être devenu électrohypersensible après la pose de son compteur Linky. Depuis, il a couvert ses murs d'aluminium pour se préserver des ondes. / © Aubin Laratte / France 3
Yves, à Rieux-de-Pelleport (Ariège), dit être devenu électrohypersensible après la pose de son compteur Linky. Depuis, il a couvert ses murs d’aluminium pour se préserver des ondes. / © Aubin Laratte / France 3

 

Tout le monde est vulnérable

Vous-même pourriez devenir électrohypersensible. Rien ne prédestinait ces hommes et femmes à le devenir. Un jour dans leur vie, ils ont vraisemblablement tous été confrontés à une forte et/ou longue exposition aux ondes. Leur corps a dit stop. Depuis ce jour, ils ne supportent plus les ondes.

« On n’aime pas le terme maladie, explique Sophie Pelletier. On préfère parler de perte de tolérance aux ondes électromagnétiques. » « C’est comme une intolérance au gluten », ajoute Catherine Gouhier.

Sophie Pelletier évoque la façon dont on devient électrohypersensible

Ce jour-là, Yves Stephan s’en souvient. « C’était le 5 janvier 2017 », explique-t-il. Cet habitant de Rieux-de-Belleport, en Ariège, est catégorique : « Dès le jour où on nous a installé le compteur Linky, ça a commencé. » Comme lui, sa femme, Eliane, l’est devenue à ce moment-là. Depuis, le couple ne dort plus chez lui. Après avoir pris la route pour se réfugier dans des zones paisibles pendant l’hiver, dormant chaque nuit dans leur voiture, il a installé une tente dans son jardin.

Chez Enedis (ex-ERDF), on défend son compteur intelligent « qui n’est rien d’autre qu’un compteur ». Chaque foyer devra en être équipé d’ici 2021. « C’est un appareil qui respecte les normes et qui émet bien en-dessous de celles-ci, explique François Camerlynck, directeur territorial en Ariège. Si ces normes ne conviennent pas, alors c’est à ceux qui les déterminent qu’on doit le reprocher. »

Une autre source, toujours à Enedis, considèrent ces malades comme atteints de « troubles d’ordres psychiques », des troubles que certains utiliseraient pour dénigrer ce compteur.

C’est l’environnement du patient qui pousse à l’électrohypersensibilité

Violette, elle, est devenue électrohypersensible à la suite de deux événements concomitants. C’était en 2010. Elle avait 11 ans : « J’avais fait une longue balade sous une ligne à très haute tension pendant l’été puis, quand je suis rentrée au collège en septembre, une antenne 3G avait été installée sur le toit de l’établissement. Depuis, je ne supporte plus du tout les ondes. »

L’histoire est la même pour Evy. Lorsqu’elle rentre de vacances dans son appartement parisien, l’antenne-relais qui se trouve juste en face de chez elle a été montée en puissance. « La 2G m’avait déjà fragilisée, confie-t-elle. La 3G m’a tuée. » Certains sont devenus électrohypersensibles car exposés trop longtemps ou restés trop près d’une borne wifi.

« Une certaine exposition aux ondes va modifier le comportement, explique Dominique Bellepomme. C’est l’environnement du patient qui pousse à l’électrohypersensibilité. »

Comment expliquer que des personnes, d’une même famille, baignant dans un même environnement, ne deviennent pas tous électrohypersensibles ? « Tout le monde est sensible aux ondes, réagit Sophie Pelletier. Il suffit de rester plusieurs heures au téléphone portable pour avoir mal à la tête. Certaines personnes sont cependant plus sensibles que d’autres. » On constate cependant plusieurs cas dans lesquels une famille entière, ou au moins plusieurs membres, se retrouvent dans cette situation.

Une maladie compliquée à diagnostiquer

L’électrohypersensibilité est un syndrome récent. Il est de plus en plus répandu avec le développement du réseau mobile, l’augmentation des puissances (le passage à la 3G, 4G, et bientôt le 5G), la mise en place de bornes wifi dans les espaces publics et l’amplification des nouvelles technologies qui multiplient les machines émettrices d’ondes.

« Certains sont électrohypersensibles, mais ne le savent pas car ne connaissent pas l’électrohypersensibilité », explique Sophie Pelletier. C’était le cas d’Evy, lorsqu’il y a dix ans, elle a été atteinte par les premiers symptômes. Elle passe à l’époque plusieurs examens : ils ne donnent rien. « Selon eux, j’étais en très bonne santé ! », explique-t-elle. En réalité, elle a des vertiges, des nausées, des pertes de mémoire, sa vue baisse et elle souffre de migraines. « Je lisais, mais ne comprenais pas ce que je lisais », se souvient-elle.

Ils ont cru que j’étais dingo

En souffrance, elle reste terrée chez elle des jours entiers. Sans comprendre que le mal est juste en face de sa fenêtre, pointé vers elle. Son état ne s’arrange pas. Un jour, elle va loger chez un de ses amis. Elle se rend compte qu’elle se sent mieux. Lorsqu’elle retourne chez elle, ça ne va plus. Elle comprend et fait le lien avec l’antenne-relais qui trône en face de chez elle. « Je ne pouvais plus rentrer chez moi, je me suis retrouvée à la rue », témoigne-t-elle.

Entre temps, Evy fait le tour des médecins de la capitale. « La plupart ne connaissait rien aux champs électromagnétiques, se souvient-elle. Qu’est-ce qu’on me dit ? Que c’était le stress ! Le stress ! » Un jour, on lui propose une prise en charge en hôpital psychiatrique. « Ils ont cru que j’étais dingo », confie-t-elle. C’était en 2007.

Marie-France Hebrard aussi a mis du temps avant de comprendre ce qu’elle avait. Elle souffrait de troubles de la vision, avait des douleurs dans la nuque et souffrait d’arythmie cardiaque. Ces symptômes ne se déclaraient que lorsqu’elle sortait de chez elle.

« Les médecins me prescrivaient des bêtabloquants qui me mettaient totalement à plat », se souvient-elle. Elle comprendra l’origine de son mal-être lorsqu’elle se sentira de nouveau mieux dans une zone blanche. La situation a duré de trois ans.

Clément souffrait lui de douleurs musculaires et dans les articulations. « On me disait que c’était normal, que c’était parce que j’étais très sportif », explique le jeune homme. Avec le temps, il perd l’audition à l’oreille droite, se retrouve de plus en plus aux urgences à cause de défauts cardiaques… Plusieurs fois, c’est l’ambulance qui l’a transporté. Le corps médical lui prescrit de la codéine. Sans effet.

Dominique Belpomme, professeur de cancérologie et président de l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (Artac) est l'un des seuls spécialistes en France de l'électrohypersensibilité. / © Mehdi Fedouach / AFP
Dominique Belpomme, professeur de cancérologie et président de l’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (Artac) est l’un des seuls spécialistes en France de l’électrohypersensibilité. / © Mehdi Fedouach / AFP

C’est seulement informé par un médecin qu’il ira voir le docteur Dominique Belpomme qui diagnostiquera un syndrome d’électrohypersensibilité. Il aura fallu attendre six ans. Six années durant lesquelles Clément sera resté confronté aux ondes.

« Aujourd’hui, le tableau est moins noir, confie Sophie Pelletier. Le corps médical commence à en prendre conscience, mais c’est encore le cas d’être pris pour un fou. » Incompris, plusieurs ont été placés par leurs familles en psychiatrie. D’autres ne comprenant pas ce qui leur arrivait ont tout quitté ou ont mis fin à leurs jours.

C’est une idée qui a traversé l’esprit d’Yves et Eliane. « Mes parents pensaient au suicide lorsque ça allait vraiment mal, je les voyais dépérir », confie leur fille. Au début, elle allait leur rendre visite deux fois par jour. « On a eu la chance d’être entouré, on a pu se réfugier chez mon frère, chez d’autres membres de la famille, explique Yves. Seuls, nous ne savons pas comment nous aurions fait et où nous serions… »

Une lutte de tous les jours

Vous n’y croyez pas ? Beaucoup sont dans votre cas. Pour les malades, cela est une souffrance supplémentaire. « Il y en a même dans ma famille qui n’y croient pas…, déplore Yves. Quel serait mon intérêt d’inventer tout ça ? » Ses amis lui ont confié que si ça n’avait pas été lui, alors ils n’y auraient pas cru. Il espère une reconnaissance par l’État et le corps médical de la maladie.

« La lutte contre les institutions pour reconnaître cette maladie est aussi un combat de tous les jours », explique Sylvie. Son fils, Clément, lui, a eu des problèmes lorsqu’il étudiait. « On me disait que j’étais un fainéant, se rappelle-t-il. Que je faisais du cinéma juste pour ne pas travailler. » Même sa mère avoue avoir été prise de doutes avant de se rendre compte de la réalité de la souffrance de son fils.

Le professeur Dominique Belpomme a mis sur pied une batterie de tests pour démontrer l’électrohypersensibilité des patients au-delà de leurs simples dires : il fait passer des tests sanguin et urinaire ainsi qu’un examen à l’écho doppler cérébral pulsé.

Yves a aménagé sa maison de façon à vivre correctement. Il dort dans une tente installée dans son jardin. Il ne peut pas encore déménager, mais y pense. / © Aubin Laratte / France 3
Yves a aménagé sa maison de façon à vivre correctement. Il dort dans une tente installée dans son jardin. Il ne peut pas encore déménager, mais y pense. / © Aubin Laratte / France 3

 

Déménager et aménager son logement

La solution, les électrohypersensibles la connaissent : déménager vers une zone blanche, à l’écart des ondes. « Il faut les moyens, admet Sophie Pelletier. Ça peut être coûteux, mais il faut aussi avoir le courage de tout quitter. » Dans les Pyrénées, ils sont nombreux à s’y être réfugiés. « Si ma belle-mère n’habitait pas chez nous, on serait déjà partis dans les montagnes », avoue Yves. Il a déjà repéré un lieu, à 2000 mètres d’altitude, « où (il) se sent bien ».

Une fois Clément diagnostiqué électrohypersensible, ses parents n’ont pas hésité très longtemps. « Ça s’est fait en six mois », explique Clément. Sa mère, qui avait démissionné pour s’occuper de son fils, ajoute : « Quand on vous dit que la seule solution c’est de déménager ou que vous pleurez votre fils d’ici trois ans, on se décide assez vite. »

Lorsque la famille s’est installée ici début 2016, elle avait eu l’assurance que la couverture mobile n’évoluerait pas. « Il y a maintenant la moitié de nos terres qui, au début, n’avaient pas d’ondes et qui sont maintenant impossibles à fréquenter pour Clément, témoigne sa mère. C’est un vrai coup de poignard dans le dos. Une trahison. »

Pour sensibiliser les politiques à cette maladie, et demander des solutions, Clément leur a écrit. Chaque candidat à la présidentielle a reçu une lettre. Un seul, Jean-Luc Mélenchon, a répondu. Il en aurait fait un thème de l’entre-deux tours s’il y avait accédé. Depuis qu’Emmanuel Macron a été élu, il envoie des courriers à Brigitte Macron, sa femme. Sans plus de succès.

Aubin Laratte – Publié le

http://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/electrohypersensibles-refugies-ondes-1316711.html

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Devenir EHS

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Comment se protéger des ondes electromagnétiques ?

  • Se protéger des ondesSe protéger des ondes

Article pARU dans le journal ALTERNATIVE SANTE nº 41

L’électro-sensibilité (appelée aussi électro-hypersensibilité pour les cas les plus graves), c’est-à-dire le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques, est de plus en plus fréquente dans la population.
Les premiers signes de cette maladie sont généralement des céphalées, des acouphènes, une lassitude anormale et un état dépressif. En France, on estime que ceux qui ressentent le plus fortement ces symptômes représentent 1 à 2 % de la population, soit de 600 000 à 1 200 000 personnes.
Rappelons que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) a officiellement classé les champs électromagnétiques dans la catégorie 2B, qui recense « 248 agents, groupes d’agents et mélanges peut-être cancérogènes pour l’homme » !

La souffrance endurée par les électro-sensibles

Parmi les nombreuses personnes qui subissent le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques, en voici trois dont les témoignages sont révélateurs.

Philippe Tribaudeau, ex-professeur de technologie dans un collège en Côte-d’Or et président de l’association « Une terre pour les EHS », vit dans un hameau de cinq habitants : « Seule une partie de ma maison est électrifiée et, la nuit, je coupe le disjoncteur. Ce qui me manque le plus, c’est la liberté de mouvement. Je suis bien dans mon bocal, mais si j’en sors, je brûle. Aujourd’hui, les réseaux de téléphonie mobile, de Wi-Fi ou de Wi-Max couvrent l’ensemble du territoire : il n’y a plus d’endroit dans lequel nous pouvons nous réfugier pour nous sentir bien. L’électro-sensibilité, c’est une vie d’errance, d’isolement, de précarité. Il faut essayer de vivre au mieux, mais nous sommes des exclus ! »

De son côté, Anne Cautain habite dans les Hautes-Alpes et dort dans une ancienne écurie où elle s’éclaire à la bougie et se chauffe au poêle ! Elle ne se déplace que dans une camionnette, tapissée intérieurement par une coque métallique, afin de créer une cage de Faraday protectrice : « Je me sens brûler à la moindre onde, même à des fréquences extrêmement basses de 50 Hz générées par le passage du courant électrique. Depuis 2009, je suis un véritable radar : je sens à quel endroit il y a une antenne ou un transformateur ! »

Enfin, Marion X., dynamique octogénaire habitant en ville, a vu sa vie basculer brutalement un matin : « J’étais exceptionnellement en forme pour mon âge. Puis un magasin de téléphonie mobile s’est installé au rez-de-chaussée, juste en dessous de mon logement, laissant le Wi-Fi en marche 24h/24 ! Deux mois plus tard, je me mets à souffrir d’acouphènes, de maux de tête, de douleurs dans les jambes, de pertes d’équilibre… Les médecins ne connaissaient pas le problème et ne trouvaient pas d’informations dans les publications médicales. Depuis, on me gave de médicaments pour chaque symptôme : ils sont souvent non remboursés par la Sécu et sans grand résultat sur ma santé ! »

Quelle est l’origine de ce syndrome ?

Pour le Dr Belpomme, cancérologue et spécialiste français de l’électro-sensibilité : « Tout vient des magnétosomes, qui sont des récepteurs aux champs électromagnétiques, situés au niveau du système nerveux. Chez ceux qui souffrent d’électro-hypersensibilité, les magnétosomes deviennent intolérants à des seuils très faibles de basse fréquence. Deux facteurs jouent un rôle primordial. Le premier facteur est d’ordre génétique : il concerne un gène de sensibilité aux champs électromagnétiques. Le second est d’ordre épigénétique, c’est-à-dire relatif à l’environnement : il concerne la durée du temps d’exposition aux ondes des portables, antennes-relais, Wi-Fi, etc. On sait maintenant que ces abus induisent une altération des mécanismes moléculaires. Sur les 1 216 patients souffrant du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques que j’ai étudiés au niveau neurologique depuis 2009, j’ai constaté une baisse du flux sanguin, ce qui entraîne un manque d’approvisionnement en oxygène. Les conséquences sont alors très graves, puisqu’elles peuvent aller jusqu’à provoquer la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer. Au tout début, l’intolérance concerne le plus souvent les radiofréquences, puis les basses et très basses fréquences et enfin, ultérieurement, les hautes et très hautes fréquences. »

Pour éviter d’être victime du syndrome d’électro-hypersensibilité, le médecin propose un traitement spécifique : « 70 % de mes patients n’ont plus ressenti les maux de tête et les troubles cognitifs qu’ils ressentaient avant le traitement. L’intolérance est considérablement améliorée grâce à un traitement à base d’antioxydants, d’antihistaminiques et de vitamino-thérapie intense : vitamines D, B1, B6 et oméga-3. Ce traitement réduit l’intolérance symptomatique et normalise les marqueurs biologiques mais, malheureusement, il ne réduit pas l’électro-hypersensibilité : pour ces personnes, il est nécessaire de compléter le traitement par des mesures drastiques de protection. Et, dans certains cas, l’évolution n’est pas favorable et il peut alors survenir une atteinte du système nerveux, telle une maladie d’Alzheimer, voire une maladie de Parkinson. Il est donc vital que les pouvoirs publics se préoccupent de ce problème de santé publique. Autre facteur aggravant : la continuelle course en avant engagée par les nouvelles technologies, comme le déploiement de la 4G, a des effets désastreux sur certains de mes patients : ils rechutent alors qu’ils allaient mieux ! »

En conclusion, Dominique Belpomme insiste sur l’aspect préventif : « Il faut que les malades se protègent et, plus particulièrement, les jeunes enfants et les femmes enceintes, qui ne doivent pas utiliser de téléphone portable, sauf en cas d’urgence, ne pas rester longtemps devant un écran d’ordinateur allumé et se mettre à l’abri du Wi-Fi. »

Autres hypothèses sur l’origine du syndrome

Dans la préface de mon livre Les Ondes nocives, le docteur Michel Klein émet une hypothèse très intéressante, qui pourrait constituer un axe d’étude pour des chercheurs : « Les personnes électro-sensibles n’auraient-elles pas, dans leur sang, un excès de ferritine, cette protéine permettant le stockage du fer dans l’organisme humain ? Cette surpondération en fer, caractéristique de la maladie nommée “hémochromatose”, pourrait alors peut-être expliquer la forte réaction des personnes électro-sensibles aux champs électromagnétiques qui les entourent ! »

Pour Jean-Claude Secondé, naturopathe et ostéopathe, « les personnes dites électro-sensibles seraient intoxiquées par de fortes doses de métaux lourds. Cela peut leur avoir été transmis par la mère. On trouve, en effet, dans le cordon ombilical de certains enfants, des produits chimiques extrêmement toxiques qui ne sont plus employés ni fabriqués depuis 80 ans et plus. Les observateurs supposent que ces produits chimiques ont été absorbés par une arrière-grand-mère et transmis par voie biologique ! De plus, les métaux lourds actuels se retrouvent dans des produits de consommation courante comme l’eau des sources ou du robinet, les canalisations de plomb ou encore dans l’air des grandes villes… Dans ces conditions, il est possible que les rayonnements électromagnétiques deviennent des récepteurs perturbants pour l’organisme ».

Un test simple pour savoir si vous êtes électro-sensible

Le docteur Gérard Dieuzaide propose, dans son livre Les Maladies des ondes (éditions Dangles), un test qui, d’après son expérience professionnelle en cabinet, permettrait de détecter si une personne est très sensible aux champs électromagnétiques.

Pour réaliser ce test, nommé « Test des bras latéraux », le patient se tient debout, dos au mur, ses bras tombant de chaque côté de son corps. Il doit ensuite faire remonter lentement ses deux bras tendus en l’air, en même temps, le long de la tête. Un sujet « normal » (terminologie du docteur Dieuzaide) arrive facilement à toucher ses oreilles avec ses bras (180°) : le médecin a constaté que les personnes électro-sensibles n’arrivent pas à lever leur bras plus haut qu’à l’horizontale (90°), certaines étant même bloquées à 45°.

Comment se protéger des ondes électromagnétiques ?

On a vu que certaines personnes électro-sensibles vont jusqu’à se réfugier dans des hameaux perdus en altitude, où elles sont obligées de se chauffer au feu de bois et de s’éclairer à la bougie ! Ce qui ressemble à une sorte de retour aux conditions de vie du Moyen Âge !

Sans recourir à cette solution extrême, il existe des alternatives plus pratiques qu’une évasion hors du monde moderne : relier ses prises électriques à la terre, vérifier le branchement de ses lampes de chevet, isoler l’endroit où l’on utilise son Wi-Fi, neutraliser les hautes fréquences dans son habitation, oublier les autocollants ou les boîtiers anti-ondes pour le portable et se méfier des pendentifs radioactifs !

Reliez vos prises électriques à la terre

La plupart des habitations ne disposent, en général, de prises de terre que dans deux pièces : la cuisine et la salle de bains. Il est conseillé de mettre toutes les autres prises à la terre.

N’hésitez pas aussi à installer, dans l’armoire électrique, des interrupteurs automatiques de champs (IAC), appelés « biorupteurs », qui coupent automatiquement l’électricité au tableau électrique quand aucun appareil ne fonctionne, et la rétablissent quand ils détectent une demande de consommation, comme une lampe allumée par exemple. Résultat : la pollution électromagnétique, surtout pendant la nuit, est réduite dans l’habitation et, plus spécialement, dans les chambres.

Vérifiez le branchement de vos lampes de chevet

Peu de gens savent que leurs lampes de chevet (non équipées d’une prise de terre) sont fréquemment branchées à l’envers ! Statistiquement, cela arrive, bien entendu, une fois sur deux car on branche la lampe, au hasard, dans la prise. Or, quand une lampe est éteinte et branchée à l’envers, elle continue à rayonner comme si elle était allumée ! En effet, chaque prise de courant comprend deux bornes femelles : l’une reliée à la phase, l’autre au neutre.

L’interrupteur de la lampe coupe un seul des deux fils à l’intérieur de son cordon d’alimentation. Selon le sens de branchement de la fiche dans la prise, le fil coupé sera soit celui de la phase, soit celui du neutre. Cela n’est pas du tout anecdotique : en effet, si c’est le fil de la phase qui est coupé, le rayonnement de la lampe est faible (2 à 3 V/m environ). En revanche, si c’est le fil du neutre qui est coupé, la lampe est alors branchée à l’envers et peut rayonner jusqu’à 200 V/m, soit près de 70 fois plus ! Pour savoir si votre lampe est branchée dans le bon sens, il suffit de tester la prise avec un tournevis-testeur de tension.

Isolez l’endroit où vous utilisez votre Wi-Fi

Les champs électromagnétiques traversant la plupart des matériaux, la meilleure protection est de transformer votre bureau en une cage de Faraday… en tapissant ses murs d’un papier peint spécial.

Fin 2015, le Centre technique du papier (CTP), basé à Grenoble, a annoncé la mise au point, avec l’Institut polytechnique de Grenoble, d’un papier peint dont les motifs brevetés, imprimés avec une encre conductrice contenant des particules d’argent, filtrent spécifiquement certaines fréquences GSM et Wi-Fi. Ce produit a été lancé sous le nom de Metapapier©.

Selon le Centre technique du papier, les particules d’argent de ce matériau filtreraient deux fréquences d’un réseau local sans fil Wi-Fi (2,45 et 5,5 GHz) et trois fréquences des téléphones GSM (0,9 GHz, 1,8 GHz et 2,1 GHz). Ce produit permettrait ainsi aux personnes électro-sensibles de se protéger et empêcherait le piratage de données personnelles. Enfin, ce papier peint laisserait passer toutes les autres ondes, comme celles de la radio FM ou de la télévision.
Site internet du Centre technique du papier : www.webctp.com

Neutralisez les hautes fréquences dans votre habitation

Aux États-Unis, les chercheurs Dave Stetzer et Martin Graham ont mis au point des filtres ayant la forme d’un petit boîtier qui se positionne entre la prise électrique et le fil d’alimentation des appareils.

Ces filtres contiennent des composants électroniques (gardés secrets par les inventeurs) qui permettraient de réduire une partie des hautes fréquences, comprises entre 4 et 100 kHz et véhiculées par le courant électrique. Le fabricant estime qu’il faut en placer une vingtaine afin de «neutraliser» un appartement ou une maison.

Oubliez les autocollants ou les boîtiers anti-ondes pour votre portable

Ces objets sont censés constituer des « boucliers contre le rayonnement électromagnétique » de votre téléphone portable. Les autocollants sont vendus sous diverses appellations : « patchs à énergie scalaire », « stickers antiradiation », « autocollant EMR »… D’après les fabricants, ces patchs assureraient une protection grâce à la technique dite de « déphasage à 180° », consistant à capter les ondes en phase, puis à les déphaser avant de les ré-émettre à 180°. Aucune étude scientifique sérieuse n’a démontré l’efficacité de ces patchs.

De leur côté, les boîtiers seraient censés « agir sur l’antenne du téléphone pour dévier les ondes ». Pour Jean-Philippe Desreumaux, directeur du département « Fréquences et protection » chez l’opérateur de téléphonie Bouygues Telecoms, la vérité est tout autre : « Au mieux, ces produits sont sans effet et, au pire, ils aggravent la situation. En effet, en masquant l’antenne avec un étui, l’appareil reçoit moins bien, voire plus du tout, le signal : celui-ci émettra alors encore plus fort car il n’arrivera plus à joindre l’antenne-relais. »

Méfiez-vous des pendentifs radioactifs !

En décembre 2015, l’association française CRIIRAD (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) a alerté les médias suite à l’apparition, sur le marché, de pendentifs très dangereux. Ces objets, censés protéger contre les ondes électromagnétiques, sont vendus (principalement sur internet) sous des appellations diverses : « pendentif à énergie quantique », « médaillon énergétique », « pendentif Quantum d’énergie scalaire »… Toutes ces expressions sont trompeuses car elles ne correspondent à aucune réalité scientifique.

Le laboratoire de la CRIIRAD en a soumis plusieurs à des analyses par spectrométrie gamma. Les résultats sont inquiétants : « Il a été constaté la présence de concentrations anormalement élevées de produits radioactifs naturels, de l’ordre de 100 à 1 000 fois la moyenne pondérée pour les éléments de la chaîne de désintégration de l’uranium 238 et de l’ordre de 500 à 5 000 fois la moyenne pondérée pour le thorium 232 et ses descendants ! Ces caractéristiques apparentent les constituants de ces objets à du minerai radioactif. Au sens de la réglementation, il s’agit bel et bien de matières radioactives. Les risques associés sont, avant tout, des risques de cancer de la peau ou de sarcome. »

À l’issue de ses tests, la CRIIRAD a d’ailleurs alerté la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour que toutes les mesures appropriées soient prises pour mettre fin, dans les meilleurs délais, à l’importation et à la commercialisation de ces objets.

Jacques Mandorla  rédigé le 21 décembre 2016 

Attention : Les conseils prodigués dans cet article ne vous dispensent pas de consulter un praticien des médecines alternatives. Vous pourrez en trouver un près de chez vous et prendre rendez-vous sur annuaire-therapeutes.com

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